dimanche 7 février 2016

Pour une langue vivante et joyeuse




Qu'on le veuille ou non, la langue, tout comme la culture, évolue. Supports d'expression, de communication, elles sont vivantes, mouvantes, et perméables aux influences et aux changements. La langue française, tout au long de son histoire, a intégré le latin, le grec, le gaulois et l'allemand; et plus récemment de l'hébreu, de l'arabe, de l'italien, de l'espagnol, et bien sûr de l'anglais, etc. Support par excellence de métissages et d'hybridations, la langue révèle sa capacité créative, dans la perspective de la rencontre de l'autre - et de soi. Aussi, une langue doit être capable d'innover, d'inventer, de se recréer. Alain Rey, en 2015, disait : "Il faut bousculer, approfondir la langue." Il s'agit donc d'un phénomène naturel, que l'on ne peut arrêter.

Qu'il y ait une crise des apprentissages et de l'enseignement, c'est une réelle et nécessaire question. Partageons dès lors notre interêt pour la langue et les lettres : allons dans les bibliothèques et les librairies, emparons-nous des livres, de la langue, lisons, parlons, écrivons... car seul l'usage fait sens, dans les apprentissages, à tout âge. 

Autre facteur à prendre en compte : un certain repli réactionnaire et identitaire cristallisé autour de la nation et de ses attributs. Dont la langue. C'est un autre débat, mais en temps de crise, l'être humain à tendance à chercher des repères qui le rassurent et le protègent, à se refermer sur une construction identitaire qui se voudrait imperméable. Pour nombre d'entre nous, la langue française n'est-elle pas notre langue "maternelle"? Peur de l'avenir, peur de l'autre, peur de la vie... 
A cela, il ne nous reste plus qu'à répondre avec patience, bienveillance et confiance.