samedi 26 mars 2016

De la banalisation de la violence à la responsabilisation


Comme l'exprimait Averroès, ce grand philosophe, théologien et mathématicien musulman du 12ème siècle : « L'ignorance mène à la peur, la peur mène à la haine et la haine conduit à la violence. Voilà l'équation. » 
Mais comme à chaque fois que nous vivons des événements tragiques, les réactions sur les réseaux sociaux démontrent combien cette simple observation est toujours, au 21ème siècle, tragiquement méconnue. Tandis que certains en profitent pour déverser des idées douteuses, banalisant le rejet et la haine - nourrissant la stigmatisation et les amalgames, d'autres font de leur mur le lieu ultime de l'étalement de leurs peurs et angoisses - voire de fascination morbide déplacée. 
Malheureusement, peu d'entre nous ont conscience de l'importance de leur rôle : c'est exactement ces postures - conscientes ou non - qui permettent de banaliser, d'attiser le recours à la haine et à la violence, et de perpétuer ce cercle vicieux. 
Les attentats n'ont rien à voir avec le véritable Islam, avec les musulmans, ni avec les réfugiés... 
Il s'agit donc d'être vigilants et critiques. De gérer les peurs et les émotions, de comprendre la situation intelligemment.
Il s'agit surtout de prendre ses responsabilités de citoyen et plus encore d'être humain.

En tant que parents, nous avons la grande responsabilité d'accompagner nos enfants dans leur perception et leur compréhension du monde. D'écouter leurs peurs. De les aider à formuler des réponses aux questions qu'ils se posent, à comprendre les raisons et à donner du sens à ces événements. Si la parole n'est pas facile, il est possible de favoriser leur expression d'une autre manière : en dessinant, en écrivant... Ou par un geste symbolique, comme aller une bougie, écrire une lettre.

Il est question pour eux de devenir les acteurs responsables et engagés de cette société et non des réceptacles passifs dépourvus de réflexion, soumis à toutes les influences possibles. Il n'est pas question donc ni d'ignorer les évènements, ni de les dramatiser. Dans les deux cas, c'est faire preuve de naïveté et d'irresponsabilité. La violence fait partie de notre société, à nous de la débusquer, de trouver des alternatives et de faciliter les changements nécessaires. Et cela dépendra en grande partie de notre propre cheminement personnel.