La paix ne peut être obtenue par la violence, elle ne peut être atteinte que par la compréhension. Albert Einstein
Le conflit, une opportunité pour grandir de manière consciente et responsable
Un conflit est une
opposition avec soi, une personne, ou encore entre des groupes, lors de
laquelle la communication est difficile ou même rompue. C’est un indicateur que
quelque ne va pas dans la relation, qu’il faut du changement. Il déclenche
souvent une situation vécue dans la douleur, la peur et la colère ; car le
conflit réactive souvent des blessures anciennes : peur du rejet, peur de
l’abandon… autant de blessures qui dominent encore notre ego et nos croyances.
Et nous avons l’impression que
nous ne pourrions en sortir que par la fuite ou par la lutte, qui amènerait
l’autre à être finalement d’accord avec nous. Dans ce schéma, chacun se sent
agressé, et se met en posture défensive : hypersensible, chacun réagit. Le
dialogue est donc impossible, chacun campant sur ses positions, et dans une
tentative désespérée d’entrée en contact, il est possible que l’un des protagonistes en vienne à faire usage de violence.
A la base, les racines du conflit
sont souvent les mêmes : le manque d’écoute, de compréhension, de respect,
de communication, de reconnaissance de la part de l’autre… Qui renvoient une
fois de plus à nos propres carences.
Nous comprenons dès lors que,
dans notre société où nous n’avons sans doute jamais autant communiqué, nous
communiquons pourtant très mal, en manque d’outils relationnels - et combien
nous ne maitrisons pas nos émotions !
Pourtant, il est possible de
réagir différemment : par exemple, en créant une ouverture par le
dialogue, la médiation, provoquant ainsi une réelle rencontre. Car le conflit
est une opportunité de rencontre, de transformation personnelle, relationnelle,
sociale, voire culturelle. Il faudra bien entendu y mettre de la volonté.
Le plus grand travail à réaliser réside
dans la responsabilisation de soi (communication, émotions, croyances) et de
ses actes : car le conflit nous en apprend autant – voire plus - sur
nous-mêmes et nos propres mécanismes, que sur l’autre. En cela, c’est une
occasion de remettre en question certains de nos automatismes et de nos
préjugés – qu’ils soient conscients ou non. Il y a un aspect indéniablement
thérapeutique à intégrer.
Dès lors, il s’agit de parler de
soi, de ses ressentis, croyances, d’exprimer des besoins et des demandes clairs ;
sans toutefois blâmer et accabler l’autre. Car il est essentiel de ne
pas accuser et juger l’autre… Il est temps de quitter le paradigme bourreau
/ victime, qui ne sert qu’à culpabiliser et déresponsabiliser, à se victimiser (pour mieux être bourreau), nourrissant indéfiniment le conflit et la violence.
Il n’y a pas de gagnant dans cette équation.
Il s’agit donc d’accepter l’autre
dans sa différence, libre d’être ce qu’il est ; mais aussi de s’accepter soi-même. Et de voir combien le
conflit nous grandit, nous permettant de poser des limites saines, un cadre relationnel
respectueux de chacun.
En définitive, le véritable vivre
ensemble s’enrichira des conflits, il en fera une force. Il accueillera chacun
dans sa différence, dans sa liberté d’être ce qu’il est. Il permet de
cohabiter, de se relier ensemble, sans demander à l’autre d’être semblable à
nous-mêmes – même et surtout lorsque nous pensons avoir raison. Le véritable vivre ensemble est
dynamique, mouvant, changeant. Il n’exclut personne. La paix n’est pas l’absence de conflit : elle est la capacité
non-violente, respectueuse et empathique à accompagner le conflit.
Des outils précieux à l’accompagnement
des conflits : la médiation, la CNV, la gestion des émotions, l’empathie.