dimanche 20 décembre 2015

Le Musée de Poche, l'art à portée des enfants


Nous sommes toujours très enthousiastes à propos des lieux d'art dédiés aux enfants. Et le Musée de Poche, qui a récemment déménagé rue de la Fontaine au Roi (à deux pas de République), est un lieu particulièrement accueillant qui se donne pour mission de rendre l'art accessible dès le plus jeune âge.

Le musée propose une offre variée d'ateliers d'art plastique à destination de tous les âges, dans un espace créatif richement doté en matériel, qui donnerait envie à n'importe qui de s'installer et de participer.
Les enfants ont à leur disposition une bibliothèque aux beaux ouvrages de qualité, qui sont aussi proposer à la vente: livres pop-up, livres d'art, kits créatifs, etc. L'espace galerie invite à la découverte d'expositions temporaires de jeunes artistes dont l'univers est bien souvent poétique. 
Sensible aux pédagogies nouvelles, le lieu est à hauteur d'enfant, et ceux-ci ont le droit de toucher, de découvrir, d'expérimenter. La dimension ludique et sensorielle étant privilégiée, les enfants sont joyeusement initiés à l'art et à l'esthétique, en sollicitant leur curiosité, leur créativité, nourrissant leur imaginaire. Autant de qualités, en lien participant à leur bien-être, leur confiance et leur épanouissement.
Enfin, le Musée a aussi pour vocation de familiariser les enfants avec l'histoire de l'art, à travers la découverte de thématiques, de grands mouvements ou noms de l'art lors d'ateliers (Dali, Hokusai, Matisse,...), mais aussi de visites de médiation dans les expositions parisiennes. 

Le Musée de Poche est sans aucun doute l'un de ces lieux parisiens dont on se souvient avec plaisir, porteur d'une véritable personnalité et d'une grande richesse culturelle. On ne peut que féliciter Pauline Lamy pour son audace et son investissement. Souhaitons une longue vie colorée et joyeuse au Musée de Poche! 

Le programme des ateliers étant toujours bien chargé, n'hésitez pas à réserver à l'avance. À voir jusqu'au 30 janvier, l'exposition Le grand avenir, présentant les œuvres textiles poétiques de Géraldine Alibeu, (Les yeux fermés, Actes sud) sur le thème de l'enfance. 

Le Musée de Poche, 41 rue de la Fontaine au Roi, 75011 Paris. Horaires : Du mardi au vendredi de 11h à 19h / Le samedi de 10h à 19h / Ouverture un dimanche par mois de 14h30 à 18h. Possibilité de réserver en ligne. 

Lettre à l'enseignante de mon fils



Chère madame L,

J'ai eu la grande surprise de découvrir, lors de la lecture des cahiers de mon fils I., certains textes de "chansons" et "poésies" qui prônent en l'occurrence une certaine violence à l'égard des enfants ou encore des animaux: "moi j'aime bien la fessée", "peinture confiture ou chocolat", et "il était une bergère". 
Même s'ils peuvent en apparence sembler innocents ou drôles, je pense que ces textes véhiculent une violence et une agressivité qui, de fait, vont être banalisées ou renforcées. Ainsi, un enfant de 5 ans apprend qu'il est normal d'être frappé ou insulté quand il se salit, et, je cite, que cela le remplit de bonheur ou que la maison est plus gaie, et que s'il ne s'est pas nettoyé seul, c'est un "bébé"; mais encore que l'on a le droit de frapper un animal si l'on est en colère... Il y a là un message non seulement de banalisation de la violence, mais également de culpabilisation et de dévalorisation de l'enfant. 

Ma réponse à cette violence est un non ferme et clair. Non, je ne frappe pas mon enfant, je ne l'insulte pas, je ne procède pas à des formes de chantage ou de punitions.
A cela, je préfère de loin établir une relation de confiance, basée sur le dialogue et le respect de chacun, mais aussi l'apprentissage de la liberté et de la responsabilité, dans un cadre souple mais clair et démocratique. Il ne s'agit pas d'une forme de laxisme, mais bien d'un travail important sur soi en tant qu'adulte et parent conscient de la violence transmise de génération en génération par les adultes, des conséquences terribles qu'elle engendre et de la nécessité de désamorcer ces processus parfois inconscients.

Il faut laisser le temps aux enfants d'être des enfants, de se salir, de sauter à pieds joints dans les flaques d'eau et de mettre de la peinture partout. Les vêtements se lavent, sèchent. Nous oublierons tous ces détails. Mais les moments de joie et de rire partagés, eux, n'ont pas de prix. Je saute encore dans les flaques d'eau. 
Il faut laisser le temps d'apprendre, le droit de faire des erreurs, de respecter le rythme d'apprentissage de chacun, de valoriser la confiance, la créativité et l'autonomisation. En tant qu'adulte en interaction quotidienne avec de jeunes enfants, nous devons faire la différence, et partager un message positif et bienveillant. Il est urgent de changer de paradigme éducatif, et de faire enfin confiance à nos enfants. 

Je suis extrêmement consciente des énormes difficultés et pressions que les enseignants subissent dans le système de l'éducation nationale, et je ne souhaite pas ici critiquer ou remettre en question votre travail, mais partager mon point de vue de maman, et surtout d'être humain persuadé que l'on peut faire autrement ; que nous avons tous à y gagner, les enfants en premier lieu. Notre responsabilité, notre rôle, sont importants. Je vous remercie aussi chaleureusement de prendre soin d'I. au quotidien, et de votre travail de belle qualité. J'ai vu I. s'épanouir dans ces apprentissages ces derniers mois, notamment dans ses premiers pas à la découverte de la lecture et de l'écriture. 

Je reste à votre disposition, Madame, pour tout complément d'information que souhaiteriez. 
Je vous présente également mes meilleurs vœux à l'occasion des fêtes de fin d'année.