J'ai eu la grande surprise de découvrir, lors de la lecture des cahiers de mon fils I., certains textes de "chansons" et "poésies" qui prônent en l'occurrence une certaine violence à l'égard des enfants ou encore des animaux: "moi j'aime bien la fessée", "peinture confiture ou chocolat", et "il était une bergère".
Même s'ils peuvent en apparence sembler innocents ou drôles, je pense que ces textes véhiculent une violence et une agressivité qui, de fait, vont être banalisées ou renforcées. Ainsi, un enfant de 5 ans apprend qu'il est normal d'être frappé ou insulté quand il se salit, et, je cite, que cela le remplit de bonheur ou que la maison est plus gaie, et que s'il ne s'est pas nettoyé seul, c'est un "bébé"; mais encore que l'on a le droit de frapper un animal si l'on est en colère... Il y a là un message non seulement de banalisation de la violence, mais également de culpabilisation et de dévalorisation de l'enfant.
Ma réponse à cette violence est un non ferme et clair. Non, je ne frappe pas mon enfant, je ne l'insulte pas, je ne procède pas à des formes de chantage ou de punitions.
A cela, je préfère de loin établir une relation de confiance, basée sur le dialogue et le respect de chacun, mais aussi l'apprentissage de la liberté et de la responsabilité, dans un cadre souple mais clair et démocratique. Il ne s'agit pas d'une forme de laxisme, mais bien d'un travail important sur soi en tant qu'adulte et parent conscient de la violence transmise de génération en génération par les adultes, des conséquences terribles qu'elle engendre et de la nécessité de désamorcer ces processus parfois inconscients.
Il faut laisser le temps aux enfants d'être des enfants, de se salir, de sauter à pieds joints dans les flaques d'eau et de mettre de la peinture partout. Les vêtements se lavent, sèchent. Nous oublierons tous ces détails. Mais les moments de joie et de rire partagés, eux, n'ont pas de prix. Je saute encore dans les flaques d'eau.
Il faut laisser le temps d'apprendre, le droit de faire des erreurs, de respecter le rythme d'apprentissage de chacun, de valoriser la confiance, la créativité et l'autonomisation. En tant qu'adulte en interaction quotidienne avec de jeunes enfants, nous devons faire la différence, et partager un message positif et bienveillant. Il est urgent de changer de paradigme éducatif, et de faire enfin confiance à nos enfants.
Je suis extrêmement consciente des énormes difficultés et pressions que les enseignants subissent dans le système de l'éducation nationale, et je ne souhaite pas ici critiquer ou remettre en question votre travail, mais partager mon point de vue de maman, et surtout d'être humain persuadé que l'on peut faire autrement ; que nous avons tous à y gagner, les enfants en premier lieu. Notre responsabilité, notre rôle, sont importants. Je vous remercie aussi chaleureusement de prendre soin d'I. au quotidien, et de votre travail de belle qualité. J'ai vu I. s'épanouir dans ces apprentissages ces derniers mois, notamment dans ses premiers pas à la découverte de la lecture et de l'écriture.
Je reste à votre disposition, Madame, pour tout complément d'information que souhaiteriez.
Je vous présente également mes meilleurs vœux à l'occasion des fêtes de fin d'année.
Bjr,Je ne savais pas que tu avais scolarisé à présent ton fils je pensais que tu faisais l'école à la maison?J'adore ce blog!
RépondreSupprimerBonsoir, et oui, pour des raisons personnelles, j'ai été obligée de scolariser mon fils. Mais prenons les choses du bon côté et restons positifs. C'est une nouvelle expérience.
SupprimerMerci beaucoup pour le commentaire 🙂
Bonjour Aurore, merci pour le partage de cette démarche. C'est ainsi que nous contribuerons à faire avancer les choses selon moi : en communicant sans violence et en s'inscrivant dans l'action collaborative. J'ai eu le même réflexe cette année avec une entrevue qui a donné lieu à un échange de ressources avec l'enseignante. Les résultats sont encourageants. Encore merci et joyeuses fêtes. JF
RépondreSupprimerBonjour Jean-François,
SupprimerNous sommes bien d'accord. Ce serait d'ailleurs un non sens que de porter un tel message avec agressivité ou revendication. Il faut d'abord voir les intérêts de l'enfant, et de tous les enfants même, et œuvrer à un dialogue constructif qui fera évoluer les choses. C'est un bon exemple à leur montrer.
Joyeuses fêtes à vous!
Communiquant et non communicant. Sorry pour la faute. Soyons des communicants. ;)
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerJ apprécie beaucoup votre blog. J ai néanmoins été étonnée par la diffusion de cette lettre qui est adressée à l enseignante de votre fils et non pas aux internautes. Ceci devrait resté privé par respect envers cette enseignante.
Bonjour, je vous remercie pour votre commentaire.
SupprimerJ'ai bien entendu réfléchi longuement avant de diffuser ce courriel. Étant donné que je tiens ce blog depuis plusieurs années et que d'une certaine manière j'y décris des moments ou autres découvertes relevant de ma vie privée en tant que supports pédagogiques et illustrations de réflexions éducatives. C'est dans cette logique de partage que publier mon texte m'a semblé intéressant. Il s'agit de l'amorce d'un dialogue apaise et constructif, qui peut être inspirera de bonnes initiatives. Ce serait different si j'avais publié les écrits de quelqu'un sans son autorisation. Soyez assurée de mon respect envers cette enseignante et l'education nationale.
Merci pour ce partage ! Je suis aussi extremement vigilante lorsque les enfants rapportent de l'ecole des textes ou meme des livres ! Pas la peine d' abimer les enfants avec le monde des adultes .
RépondreSupprimerIci justement on écoute de vieilles comptines et on en parle (St Nicolas mon bon patron' apportez nous des macarons, des mirabelles pour les demoiselles des coups de bâton pour les garçons. .. mon fils de 3 ans on en a parlé et il rigole en disant "mais n'importe quoi on ne frappe pas les enfants, mais non !") Et ça donne l'occasion notamment de parler et de rappeler que personne n'à le droit de le frapper...
RépondreSupprimerJe ne pense pas que l'enseignante justifie la violence... peut être en a t elle parle avec les enfants justement... je trouve que c'est une occasion supplémentaire d'en parler avec les enfants...
Une maman (et enseignante...)
Merci pour vos partages :
RépondreSupprimerBonsoir Aurore,j'aurai une question à vous poser (sans entrer dans votre vie privée;))Mon fils à 3ans et je ne l'ai pas scolariser car j'ai pour projet l'IEF.Je sais que vous avez fait l'IEF quelque temps avant de scolariser votre fils et j'aurai voulu savoir si vous l'avez scolariser suite à un contrôle?Auriez vous des conseils pour moi?J'habite en Belgique.Merci d'avance pour votre aide qui me sera précieuse j'en suis certaine:)Bonne soirée.B
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