samedi 28 septembre 2013

Eduquer ses enfants ou les accompagner ?



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Au début de mon voyage dans le monde de l’éducation, avant de devenir maman, je m’interrogeais quant à la meilleure pédagogie pour élever un enfant. Après avoir étudié nombre de courants éducatifs connus et moins connus, en passant bien entendu par l’option éducation nationale, je me suis ensuite familiarisée avec l’instruction en famille, et enfin, la non-scolarisation ou unschooling en anglais. 

Au départ, bien sûr, lorsque l’on choisit un courant pédagogique, il y a sans doute intervention de facteurs personnels, voire émotionnels. Tel parent sera plus sensible à la pédagogie Montessori qui lui semble logique et concrète, tel autre plutôt à du Steiner-Waldorf pour l’aspect créatif et artistique voire spirituel, ou encore à du Freinet pour l’aspect collectif et collaboratif, etc.
Il y a aussi la volonté de bien faire ; le parent va se former du mieux qu’il peut à la pédagogie choisie, et peut-être, comme c’est souvent le cas, mêler les apports d’autres pédagogies.
Mais comme nous le savons, la réalité n’est pas si simple, et si le fait de s’accrocher à une pédagogie peut être rassurant, nous en percevons bien vite les limites. Les pédagogies nouvelles commencent à dater ; les enfants d’aujourd’hui ne sont plus les mêmes, ni physiologiquement, ni psychologiquement. Et le monde dans lequel nous vivons a changé, tout comme ses enjeux, ses défis. Il est donc impossible de « plaquer » une pédagogie sur un enfant, et plus encore sur un groupe d’enfants. Nombre de parents auront eu l’intelligence de s’en rendre compte, et de lâcher du lest pour permettre à l’enfant d’être plus acteur de ses choix éducatifs.

Aujourd’hui, je suis persuadée qu’une éducation réelle doit faire le chemin inverse. Observer et écouter un enfant – chaque enfant – et lui laisser la plus grande amplitude possible. L’adulte est alors un accompagnant, qui se limite à répondre à une demande exprimée par l’enfant. Il s’agit d’un renversement total, d’un virage à 180° ; et si en théorie nous sommes nombreux à avoir cerner sa nécessité et à tenter de l’appliquer tant bien que mal, nous percevons vite nos propres limites d’êtres conditionnés par une éducation autre. Les vieux réflexes resurgissent toujours, à un moment ou à un autre, dans un comportement ou encore une phrase, dont nous sentons de suite qu’elle n’est pas « juste » ; mais elle est présente, et nous invite alors à nous penchons sur l’enfant que nous avons été, auquel on a refusé cette part de liberté.

J’en suis arrivée à m’intéresser au courant du unschooling. Et là, les choses m’ont semblées limpides : après tout, vivre, c’est apprendre. Et nous apprenons tout au long de la vie, par nous-mêmes. En observant un enfant, nous voyons clairement que l’apprentissage de ses connaissances ou de ses compétences ne dépend pas de nous. Et que c’est à la condition d’avoir été pleinement acteur de ces acquisitions qu’elles se révèlent durables. Un enfant, poussé par sa curiosité et son enthousiasme, peut tout apprendre. Je dis bien tout apprendre. S’il a besoin d’aide, il l’exprimera. Mais le laisser suivre le fil de ses passions est, me semble t’il, la façon la plus saine et la plus intelligente d’envisager l’éducation. De cette façon, l’enfant ne subit aucun conditionnement, aucun échec, aucune compétition, aucun enjeu, si ce n’est celui d’apprendre, pour le plaisir d’apprendre et de mettre en pratique. Alors, il y mettra tout son cœur et tout son sérieux. L’éducation, qui est synonyme de vivre, revient alors à apprendre joyeusement, passionnément, pour toute la vie, s’adaptant, et servant à révéler les merveilles dont chaque enfant, dans son unicité, est porteur.

Pourquoi notre enfant devrait-il nous croire sur parole, obéir à un programme prédéfini qui ne l’intéresse pas, rentrer dans le moule et la compétition ? Nous ne savons pertinemment, tout cela, et même avec les meilleures intentions du monde, ne va servir qu’à freiner sa quête, éteindre sa curiosité, et finalement bloquer un processus naturel.

Pourtant, nous avons tous des automatismes, soyons-en conscients. Mais nos enfants ne sont pas nos choses. Profondément, ils sont la manifestation de la Vie et de l’Amour, ils ne nous appartiennent pas, nous ne sommes que leur protecteur temporaire. Et sur un autre plan, ce sont souvent eux qui se révèlent être nos plus grands guides dans la vie. Ils nous amènent, avec beaucoup d’amour, à donner le meilleur de nous-mêmes. Parce que c’est ce que nous souhaitons leur offrir. Et à cet instant, ils nous font comprendre que ce cadeau ne leur était pas destiné, mais que c’était le notre.

La réponse à tous ces questionnements réside dans la confiance. Lorsque j’ai confiance en mon enfant, je lui offre la possibilité d’une part de vivre ses expériences, et d’autre part de gagner en confiance en lui. Habitué à vivre une certaine liberté, il sait que celle-ci signifie aussi responsabilité. Ecouté et respecté, il n’aura pas besoin a priori de tester nos limites (ou les siennes).

Si je fais confiance à mon enfant, j’apprends aussi à me faire confiance, et à avoir confiance en ma sagesse de parent. Bien sûr, il est normal d’avoir peur, d’être inquiet pour son enfant, mais il faut combler ces inquiétudes par de la confiance.

Et de la joie aussi : joie de vivre, joie d’expérimenter cette vie, joie d’apprendre, joie de créer une relation saine et authentique.

9 commentaires:

  1. Oh chère Aurore... Comme c'est bon de te relire!! Et retrouver le OUI très joyeux qui résonne en moi en te lisant!
    Oui : confiance et joie à découvrir avec son enfant!!

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    1. Merci chère Jacinthe! Oui à la Joie et à la Confiance! :)

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  2. Un bien joli article que je partage pleinement! Vive l'éducation joyeuse de nos enfants!

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  3. j aurais rever de pouvoir trouver une autre solution que l education nationale..... helas seule avec ma fille il me faut travailler pour vivre et ici pas d école alternative abordable financiererement helas

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    1. Bonjour Caroline,
      comme je le dis souvent, on fait du mieux que l'on peut… Pas de regrets ou de remords, ça ne servirait à rien. Voyons le positif partout où il se trouve! Et puis, vous savez, la maison est encore plus importante que l'école, vous pouvez partager tout ce qui vous inspire dans ces pédagogies, en faisant des activités, passant des moments précieux avec votre fille…
      Bonne et heureuse continuation… :)

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  4. Magnifique! Ca fait un bien fou de lire ses lignes...

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