Cézanne, In the woods. 1898. |
Apprendre à vivre est le but
ultime de l’éducation.
Apprendre à vivre une vie
heureuse, une vie de sagesse, d’épanouissement. Une vie qui fasse sens. Durant
laquelle nous apprenons à nous connaître, à grandir, à ajouter de la valeur à
la société aussi… Une vie durant laquelle l’éducation est un processus
continuellement en cours.
Force est de constater
qu’aujourd’hui, l’éducation telle qu’elle est définie par nos institutions ne
remplit pas ce rôle. L’éducation institutionnalisée nous forme à un programme
définit dans le temps et orienté vers le marché du travail et une certaine
économie.
Et finalement, cette vision de
l’éducation représente une entrave aux buts réels de l’éducation, elle nous
éloigne de nous-mêmes, de nos aspirations, de notre potentiel. Elle se sert de
nous. L’éducation qui nous est communément proposée est un facteur
d’aliénation. Elle nous conditionne, nous emprisonne. Et ne nous parle jamais
de qui nous sommes, de la vie de l’être.
Il semble donc nécessaire voire
vital de s’émanciper. Mais comment s’émanciper, dès lors ?
D’une part, je pense qu’il est
nécessaire de se responsabiliser. C’est à dire de ne pas confier l’éducation à
« qui de droit » parce que tout le monde le fait. Il est possible de
prendre en main l’éducation de nos enfants, qu’ils soient scolarisés ou non. Le
rôle d’un parent – en tant que guide - est aussi d’accompagner l’enfant dans ce
qu’il vit et apprend à l’école. De compléter, de donner un point de vue…
Surtout d’amener l’enfant à réfléchir par lui-même sur ce qu’il apprend, avec
recul. De l’amener à une nouvelle perspective. L’école ne peut et ne doit en
aucun cas avoir tout pouvoir sur l’éducation.
Le premier repère d’un enfant
dans la vie reste sa famille. Les
moments que l’on partage avec nos enfants sont précieux. Ils doivent faire
sens. Il s’agit avant tout de présence, de moments de qualité, de qualité d'être - et non pas de quantité… Les parents
doivent être conscients de leur responsabilité de créer une ambiance propice
afin de favoriser l’épanouissement de tous.
L’émancipation passe donc aussi
forcément par une réappropriation de son être. La réflexion est une voie
d’émancipation. Une personne qui réfléchit peut espérer se libérer des
conditionnements. Il n’est pas aussi important d’engranger une culture
encyclopédique que de réfléchir. Et pour cela, il faut laisser l’enfant acteur
de ses apprentissages. Plus il aura été habitué à une liberté – et une
responsabilité – et plus il sera capable de réfléchir. A l’inverse, plus il
aura été soumis – à une autorité (légitime ou non) et moins il sera capable de
prendre en main son processus éducatif. Et donc de se transformer, de se
métamorphoser, de se connaître mieux, de toujours travailler sur lui, en vue de
gagner en liberté.
Vindica te tibi !
« Reprends
possession de toi ! »
Sénèque, Lettre 1 à
Lucilius
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