dimanche 21 juin 2015

Hacker l’éducation : pourquoi ?


Source

Self-empowerment

Il s’agit avant tout de s’autonomiser, de créer ses propres conditions d’apprentissages (do it yourself) et de remettre en question l’autoritaire schéma habituel enseignant/apprenant : chacun est invité à prendre la responsabilité de ses apprentissages, chacun est porteur de savoirs et de compétences qu’il est à même de partager à son tour. Le travail en collaboration représente d’ailleurs une émulation intéressante. 


Auto-éducation

Cette démarche développe la responsabilité et la créativité : il faut trouver ou créer ses propres  ressources éducatives, distinguer la qualité de celles-ci, penser par soi-même (et comment penser !) et être critique. L’esprit d’initiative est donc nourri de ce cheminement. Par ailleurs, il y a valorisation de l’échec comme outil pédagogique : celui-ci se révèle levier d’apprentissage.


Edu-hackers

Tout d’abord, signal fort: le nombre de familles qui choisissent l’instruction en famille ne cesse d’augmenter. Nous y retrouvons toutes les tendances: des cours par correspondance à l’unschooling le plus radical. Autre indication, les écoles alternatives en nombre croissant également.

Ainsi, de saisir toutes les opportunités d’apprentissage possibles ; et elles sont nombreuses, notamment grâce aux possibilités offertes par Internet et le numérique. Mais parfois aussi via des voies moins classiques encore, comme les jeux vidéos. Par exemple, Hackidemia propose des ateliers pour enfants, par lesquels ils apprennent en construisant. La Khan Academy, pionnière en la matière, propose depuis 2006 près de 2.200 tutoriels en ligne sur des sujets variés, en particulier les mathématiques.
Les MOOC, qui fleurissent ces derniers temps sur le net, sont un bon exemple : issus des universités américaines, ils ont réussi à s’introduire jusque dans les foyers. 
Mais c’est aussi une invitation, pour chaque particulier qui s’est spécialisé sur un sujet, à créer son cours et à le mettre à disposition du monde entier. 
Il est possible que les MOOCS transforment profondément l’éducation.
Autant de supports qui allient vitesse, flexibilité, et excellence !

Cela témoigne d’une grande volonté également de désenclaver les savoirs, de les proposer en libre partage, accessibles à tous : une manière de réellement les démocratiser.

L’expérience – qui prime alors sur la théorie – est souvent au centre des apprentissages (via des ateliers par exemple). D’ailleurs, l’accent est souvent placé sur les compétences plutôt que les notes, sans que cela ne soit pas au détriment de la connaissance.


Mobilité, souplesse, dynamisme

Il y a aussi, quelque part, la volonté d’un programme à la carte, car la vie professionnelle demande aujourd’hui une grande flexibilité, des capacités d’adaptation. En parallèle, les connaissances évoluent si vite que l’outil d’apprentissage se doit d’être souple, sans cesse actualisé.

D’ailleurs, dans cette tendance, l’éducation permanente, ou tout au long de la vie se généralise : il n’y a plus d’âge pour se former, apprendre. Plus de limites donc.

Concernant l’éducation institutionnelle, il faudra bien, pour survivre, qu’elle s’adapte à ces nouvelles perspectives, et entame une grande remise en question : tant dans le fond et la forme, au risque d’être complètement obsolète. Les diplômes classiques ne suffisent plus, l’enseignement classique ne nous prépare plus aux enjeux complexes de la société actuelle et future. En tout cas, pour l’instant, le hacking de l’éducation représente une belle opportunité pour compléter et élargir ses connaissances. A long terme, faisons le pari que ces pratiques se généralisent et nous réservent de belles surprises !

Le Musée du Quai Branly, l’atelier Objet Magique


Ouvert en 2006 à l’initiative de Jacques Chirac et réalisé par Jean Nouvel, le musée du Quai Branly possède une collection de plus d’un million de pièces provenant des civilisations non européennes du monde entier, nichée au cœur d’un écrin de verdure.

Véritable invitation au voyage, nous pouvons découvrir dans ce musée des objets tels que des masques, statues, instruments de musique, textiles ou encore bijoux qui suscitent souvent des réactions variées : certains objets sont drôles, d’autres effrayants, ou étranges…  

Les enfants sont particulièrement bien accueillis au Musée du Quai Branly. Dès 3 ans, celui-ci propose de nombreux ateliers et activités d’excellente qualité, tout au long de l’année : visites guidées en famille, visites contées en famille (une pour chaque culture), ateliers en famille (la pluie, au cœur des masques, mission archéo, destination musique, etc.), et enfin, un atelier pour les enfants sans les parents (A l’aventure !).

Ainsi, les ateliers représentent un excellent support pour initier un véritable dialogue sur les cultures. Ils permettent aux enfants de découvrir l’usage de certaines œuvres, parfois tout à fait inattendu ou curieux, mais aussi les traditions, croyances et pratiques artistiques de peuples non européens.

Enfin, en plus de nombreux supports pédagogiques disponibles, le musée offre aux enfants un passeport d’aventurier : à chaque visite, l’enfant le fait tamponner, et à la 3ème  il reçoit un cadeau.



Destiné aux enfants de 3 à 5 ans, cet atelier dure 1h30.
Dans un premier temps, les enfants sont installés dans une salle aménagée, assis sur des coussins, où l’animatrice diffuse quelques images. Ils sont ainsi brièvement initiés à la géographie de l’Afrique centrale, et découvrent la carte du Congo où se situe notre « intrigue ».
Ils découvrent ensuite quelques objets « magiques », les minkisi , en particulier des statuettes Kongo, qui abritent un réceptacle destiné à accueillir un mélange d’herbes magiques et d’objets, l’œuvre du Nganga, le sorcier ou devin du village. On parle des ancêtres, des esprits, des rites et croyances. Par exemple, le minsiki sert à protéger le village.
On regarde aussi un de ces sachets magiques qui révèle son contenu une fois ouvert : coquillages, herbes, perles, grelots,…  On écoute aussi des chants traditionnels.
On prend le temps d’observer, de décrire les formes et les matières, on pose des questions. Ensuite, l’animatrice leur fait faire la connaissance de Babou, une petite poupée africaine qui porte un sachet magique, que les enfants vont pouvoir tenir à tour de rôle.
Les enfants vont ensuite dans le musée pour observer les collections africaines, et les statuettes Kongo qu’ils viennent de voir à l’écran. Après cette visite, les enfants reviennent dans la salle, où leur est distribué le matériel nécessaire à la confection d’un sachet magique : on leur donne un morceau de tissu qu’ils peuvent décorer comme ils le souhaitent, ils vont aussi récolter dans des paniers de quoi le garnir : coquillages, plumes, grelots, paillettes, fibres, etc. Et avant de refermer le tout, ils font un vœu !

Comme pour chaque activité, le musée met à disposition sur son site un dossier pédagogique.

L’objectif de l’atelier est donc pleinement atteint : les enfants ont bien compris la notion d’objet magique dans la culture Kongo, mais abordent aussi des notions abstraites et complexes dans une culture non connue. Lors de l’atelier, ils travaillent la motricité fine en manipulant de petits éléments.









Les + : Un atelier d’excellente qualité, très bien pensé et réalisé ! Nous tenterons les autres ateliers. La variété de l’offre à l’intention des enfants.


Les - : /

37 Quai Branly
75007 Paris

samedi 20 juin 2015

Pourquoi emmener les enfants au musée ?



Il n’y a pas vraiment d’âge pour emmener les enfants au musée, mais plus tôt un enfant prend l’habitude de se rendre au musée et plus tôt il est possible de le sensibiliser à l’art et au patrimoine.

 « Ces visites affineront la sensibilité de l'enfant ; elles fourniront des exemples concrets qui préserveront l'enseignement scolaire de l'abstraction, pour le maintenir en contact étroit avec la réalité. »
Conférence « le rôle du musée dans l’éducation », UNESCO (1947)[1]

Il ne s’agit donc pas tant de proposer une culture de l’art trop théorique et magistrale aux enfants, mais de les inviter à découvrir, observer, (s’) interroger, et surtout à ressentir les œuvres. Les œuvres représentent un support privilégié pour la discussion et le dialogue à propos d’un nombre illimité de sujets.

Les musées sont donc des lieux d’apprentissage à part entière : l’une des fonctions du musée revient à communiquer son savoir. Toute la difficulté réside dans la pratique et les choix pédagogiques, qui doivent toujours s’adapter au public.

Bien conscients de ces enjeux, nombre de musées ont à cet effet développé une offre éducative et pédagogique stimulante, proposant des ateliers à l’intention des enfants, alliant arts plastiques, contes ou autre activité et observation des œuvres exposées. D’autres privilégient le parcours, le jeu de piste, la chasse au trésor, ou démarche interactive, tout en amusant. L’accompagnement numérique se fait aussi plus présent.

Et quels sont les bénéfices de ces apprentissages ? Bien que peu d’études s’attachent à les cibler, on peut énumérer : le plaisir ou déplaisir éprouvé lors de la visite, la découverte de soi comme visiteur (cela s’apprend !) et les découvertes dans le musée.

Il apparaît que « les visites au musée permettent de grandir et d'évoluer dans leur vie personnelle [...] Elles sont des occasions de ressourcement, d'ouverture à soi, aux autres et à l'environnement. Elles leur permettent d'acquérir ou de remettre à jour des savoirs; elles provoquent chez eux des prises de conscience, soulèvent des questions, suscitent des remises en question, ravivent leur créativité. »[2]

Sans aucun doute, cette rencontre avec l’art nous rend-t-elle plus conscients de notre propre responsabilité face à la préservation du patrimoine culturel. Ni nationalisme, ni passéisme mais conscience de la richesse inouïe de l’humanité.




[1] http://unesdoc.unesco.org/images/0015/001556/155669fb.pdf
[2] Lefebvre & Lefebvre, 1993 in http://www.memoireonline.com/05/11/4536/m_La-motivation-et-lapprentissage-dans-les-musees7.html