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Il faut bien le
reconnaître : la pression qui pèse sur les épaules des parents est énorme.
Il y a d’abord les injonctions de la société, celles issues de l’éducation que
nous avons reçue, d’expériences malheureuses que nous avons vécues, mais aussi
tous les avis, sollicités ou non, dont nous sommes abreuvés. Et lorsque nous
cherchons des réponses à nos questions, il en vient de partout, souvent en
contradiction les unes avec les autres.
Nous en venons à avoir une vision
déformée de ce que devrait être la vie, la famille, nos relations à nos
enfants, leur éducation ; une vision idéalisée et parfaite. Mais à dire
vrai, cette image est fausse : c’est une illusion, produite par l’ego, par
le mental. Nous comparons ce que nous croyons devoir être avec notre vie
présente, et le décalage nous semble immense. Alors, nous nous sentons en
colère, nous ne nous sentons pas à la hauteur, mais dévalorisés, frustrés,
humiliés,… Et nous nous sentons coupables. La culpabilité, c’est cette amertume
qui ronge le cœur, qui murmure « il faudrait que… » et répond ensuite
« oui mais je n’y arrive pas ».
Quand je me sens coupable, je
suis « coupée » en deux parties : celles qui juge et se sent
alors valorisée et celle qui est jugée et qui se sent alors dévalorisée. Je
suis donc séparé de moi-même, et je m’identifie à un « faux-soi ». En
fait, il s’agit d’une forme de sabotage : lorsque l’on a oublié qui nous
étions vraiment, lorsque nous ne nous autorisons pas à être qui nous sommes, et
que nous adhérons aux injonctions extérieures, et nous nous perdons. Pour Jung,
la culpabilité vis à vis de soi est un refus de s’accepter soi-même. Il n’est
pas possible de s’épanouir en répondant aux demandes provenant de l’extérieur.
Ce mécanisme n’est pas sans
conséquences: j’ai alors vis à vis de moi et des autres des attentes
invraisemblables. Nos enfants devraient être sages, ou encore ceci, ou cela…
Autant d’attentes que nous transmettons dans leur éducation, qui nous renvoient
toujours à notre propre jugement de nous-mêmes, à notre propre culpabilité.
Pour certains, la culpabilité est si forte qu’elle va jusqu’à entrainer un
blocage des émotions, le parent n’étant alors plus capable que d’exercer les
gestes de façon automatique, mais sans pouvoir y mettre de l’amour et de la
tendresse ; la culpabilité s’accroit alors encore, et le parent est pris
dans un cercle vicieux.
Il faut dire qu’il s’agit là d’un
vieux réflexe : nous vivons dans une société de la faute et de la culpabilité : il
est toujours plus important de chercher des coupables que des solutions à nos
problèmes. Mais la culpabilité ne permet jamais d’améliorer la situation :
elle est centrée sur le problème, et aggrave celui-ci. Elle fait que
j'abandonne une part de la responsabilité de ma vie pour la donner à d’autres
(l’entourage, la société, etc.) qui feront des choix pour moi.
Il s’agit donc dans un premier
temps de prendre conscience que tous ces conditionnements, toutes ces demandes
aliénantes, ont étouffé notre voix profonde. Je choisis de me responsabiliser,
car j’ai la responsabilité de mes choix, de mes émotions, et de mes croyances. Il n'y a pas un modèle, mais autant d'expériences que d'êtres humains. Je me libère. Si je suis
responsable, je n’ai plus besoin de la culpabilité, car je choisis de me
concentrer sur les solutions et résolutions quand survient quelque chose qui ne
me convient pas. Ainsi, j’apprends de mes expériences, je grandis, je (me)
transforme, j’évolue.
Il est bien souvent nécessaire de
réaliser un travail de déconstruction de ces illusions, pour retrouver et se réapproprier nos
vérités, notre vérité. Qu’est ce qui me rend heureux et me met en joie ?
J’ai la possibilité et la responsabilité de choisir : je crée ma
vie ! Il est temps de lâcher prise avec les demandes surréalistes, pour
enfin accepter ce que nous sommes. Il est temps de (se) pardonner de s’être
oublié. Et de voir combien la personne que nous sommes est merveilleuse et
pleine de ressources. Nos enfants ne nous demandent pas d’être un parent
parfait, aussi lisse qu’une couverture de magazine, mais bien d’être vrais
et authentiques. Si j’apprends à
m’accepter, je peux reprendre confiance en moi et m’aimer. De même, j'accepte les autres, mes enfants, sans attentes, tels qu'ils sont, et je peux alors vraiment les rencontrer, faire leur connaissance.
C’est vrai, ce cheminement peut être
long, il peut même durer toute une vie. Aussi long que les blessures et les
conditionnements ont été fortement ancrés en moi. Mais de toute évidence, il
n’y a pas d’autre chemin menant au bonheur et à l’épanouissement. Et
l’important, ce n’est pas la destination, mais bien le chemin. Il est aussi
possible, pour s’aider, d’avoir recours à des soins thérapeutiques :
sophrologie, relaxation, kinésiologie, EFT, etc.
Joyeux cheminement.
Les familles font ce qu'elles peuvent, ou pas, certaines peuvent peu , les chemins ainsi éclairés sont plus accessibles car on y voit mieux !
RépondreSupprimerEt oui, il faut bien commencer quelque part.
SupprimerEt il est vrai que chacun fait du mieux qu'il peut, là où il en est arrivé...
Billet intéressant notamment cette discussion entre "soi" et "faux soi", finalement une fatigue et perte de temps et d'énergie que l'on p s'épargner encore faut-il parvenir à identifier toutes nos culpabilités et le chemin peut être long. Jamais inutile de s'autoriser le droit à l'erreur.
SupprimerBonjour Lysalys,
Supprimereffectivement, ce peut être long et douloureux, d'autant que parfois, il ne s'agit pas de nos émotions cristallisées mais de celles de parents par exemple. Mais rien n'est jamais perdu. Ce travail effectué, nous l'épargnons aussi à nos enfants - c'est un beau cadeau.
Tout à fait d'accord pour l'erreur: c'est une expérience, hors jugement, qui nous aide à savoir avec plus de finesse ce que nous désirons ou non.