mardi 7 février 2012

Education au goût et Slow food


Il semble que pour établir un rapport plus sain à la nourriture, il soit nécessaire d'intégrer une véritable éducation au goût dans un projet pédagogique. Aujourd'hui, nombre de parents sont beaucoup plus soucieux de ce que les enfants mangent, comme en dénotent l'intérêt pour le bio, le cru, le végétarisme et autres alternatives.

Après tout, l'alimentation est la première médecine que nous prodiguons à notre corps... Ce que nous mangeons n'est pas anodin : nous avons un rapport très intime avec les aliments que nous absorbons.

Il est intéressant d'apprendre à manger en conscience: accueillir, remercier, savourer. Par exemple, le bénédicité autrefois récité permettait de rendre grâce pour le repas, et de prier pour les gens dans le besoin. La nourriture (et l'eau) ingérée en conscience a un impact beaucoup plus important sur notre corps: elle est mieux digérée, le corps profite de tous ses nutriments tant d'un point de vue physique qu'énergétique. Cela signifie aussi être présent à soi, ce qui est une qualité d'être à cultiver.

Le mouvement slow food offre une belle perspective: temps juste, éducation au goût, art de vivre. Il y a quelques temps déjà, j'avais abordé la question de l'éducation lente, qui proposait aussi un juste rythme, et opposait un non à la course et à la compétitivité au sein de l'éducation.

Nous y sommes: un rythme juste, celui de chacun, qui laisse le temps de savourer, d'apprécier et de découvrir les saveurs de la vie avec plaisir. Assez d'une alimentation fast food, de toujours faire vite, de gagner du temps. Et si on s'installait à table pour un moment de convivialité partagée? Cela semble banal, mais de moins en moins de familles prennent ce temps pourtant si nécessaire, tandis qu'un nombre croissant d'enfants (et d'adultes) mangent devant la télé un plateau-repas décongelé ou frit. Certes, ne dramatisons pas.

L'éducation au goût est un art de vivre ; elle inclut le fait de savoir d'où viennent les aliments, la manière dont ils sont produits, comment ils sont cuisinés. En quelques mots: un suivi du champ à l'assiette. Et tout cela pour le plaisir et la joie de découvrir des goûts nouveaux!

Manger ce qui est bon pour nous revient à manger ce qui est bon pour la planète: la philosophie slow-food s'inscrit dans une réflexion globale qui vise à réformer complètement notre système alimentaire, de manière à ce que ce dernier soit durable, qualitatif et respectueux du vivant. Le mouvement est par ailleurs reconnu par l'Organisation des Nations-Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO).

En France, le mouvement slow-food a débuté en 1989. Depuis, surtout présentes dans le sud, de nombreuses initiatives sont menées (rencontres, campagnes, annuaire, etc.), dont des "jardins écoles slow food". Il s'agit d'écoles qui lient un partenariat avec le mouvement, afin de sensibiliser et d'inciter à de nouvelles pratiques alimentaires, tout en faisant découvrir une agriculture durable. Un potager est créé par les enfants qui apprennent aussi à semer, récolter, composter, et à  reconnaître les légumes. Des visites d'exploitations et des ateliers cuisine sont organisés, de même que des ateliers de dégustation, etc. Les parents sont invités à participer au projet.



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