Fondation d’une éducation avec l’âme, proposition de Thierry
Vissac
La proposition en résumé : L’auto-accompagnement, dans
cette proposition, désigne la capacité naturelle, pour peu qu’elle soit
enseignée et développée assez tôt, à « reconnaître » en soi ce qui
s’anime, à le verbaliser, à en prendre la responsabilité et à le laisser se
dissoudre. J’ai, depuis quelques années, à l’attention des personnes qui
viennent à mes conférences, résumé cette capacité par l’expression « être
avec .
« Etre avec » signifie que l’on est conscient de ce qui nous
traverse à un moment donné, qu’il s’agisse d’une colère autant que d’une joie,
et que ce ressenti immédiat ne soit pas perdu de vue dans les actions que l’on
entreprend. Nous sommes en effet habitués à agir à partir d’impulsions qui ne
sont pas toujours très claires. Nous « réagissons » plutôt que nous
« agissons ». L’aggravation des conflits est en grande partie due à
cette impulsivité qui tente de se résoudre « vers l’extérieur de soi »
(en s’attaquant à un « ennemi », la cause désignée de notre malaise
ou souffrance) plutôt qu’en prenant la responsabilité de sa propre réaction
(retour vers soi) et à en reconnaître les causes. « Etre avec » ne
signifie en aucun cas « analyser » mais «accompagner le
ressenti » le temps de son passage afin de lui permettre de se dissoudre
naturellement par la décrispation que produit ce « retour ».
Une lacune importante
Cette approche
est absente de notre système éducatif et des approches de santé concernant les
enfants. Il faut que l’enfant soit en difficulté scolaire pour qu’une approche
thérapeutique soit envisagée. Mais l’enfant est alors perçu comme problématique
et différent des autres. Or, il est évident que si certains enfants sont
capables, par des artifices ou un mimétisme que notre société nous enseigne
involontairement, de donner le change, tous sont dans le « même
moule » et que les difficultés des adultes en rapport avec leur vie
intérieure, et les conséquences dans tous les domaines de la vie, trouvent leur
origine dans cette lacune importante de notre éducation. La « connaissance
de soi » préconisée par les anciens philosophes est toujours lettre morte.
L’auto-accompagnement
Je ne prétends pas avoir une méthode « clé en
main » à proposer. Je suggère qu’un débat s’ouvre sur cette question
importante auquel je souhaiterais apporter mon expérience de ces dernières
années, ainsi que le témoignage de personnes qui ont adopté cet
auto-accompagnement dans leur vie quotidienne. Un bénéfice connexe de cette
approche est de permettre à toute personne de développer une autonomie qui fait
défaut à la grande majorité des personnes qui s’engagent dans des démarches
spirituelles ou thérapeutiques modernes. La tendance à chercher un soutien
extérieur (modèle, maître spirituel, thérapeute) prend fréquemment le pas sur
la recherche d’une certaine autonomie.
L’auto-accompagnement est une forme de révolution pour
beaucoup d’individus aujourd’hui et demandera une explication, une mise en
perspective et un accompagnement préalables, mais rapidement, la simplicité de
cette approche, surtout si elle est généralisée, devrait contribuer à
l’amélioration de la qualité de vie de nos concitoyens. Les effets de cette
approche pourront alors se faire sentir dans plusieurs domaines de notre
société.
Le laboratoire de
l'éducation
En septembre 2011, un « Laboratoire de l'Éducation » se met
en place, constitué de personnalités compétentes et expérimentées - et surtout
volontaires - pour restaurer la part manquante de l'éducation de l'être humain
dans le système éducatif. En Février 2012, la première lettre d'information
rédigée par les participants du laboratoire est publiée.
Voir le site de Thierry Vissac
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire