jeudi 26 avril 2012

Fondation d'une éducation avec l'âme


Fondation d’une éducation avec l’âme, proposition de Thierry Vissac


La proposition en résumé : L’auto-accompagnement, dans cette proposition, désigne la capacité naturelle, pour peu qu’elle soit enseignée et développée assez tôt, à « reconnaître » en soi ce qui s’anime, à le verbaliser, à en prendre la responsabilité et à le laisser se dissoudre. J’ai, depuis quelques années, à l’attention des personnes qui viennent à mes conférences, résumé cette capacité par l’expression « être avec .

« Etre avec » signifie que l’on est conscient de ce qui nous traverse à un moment donné, qu’il s’agisse d’une colère autant que d’une joie, et que ce ressenti immédiat ne soit pas perdu de vue dans les actions que l’on entreprend. Nous sommes en effet habitués à agir à partir d’impulsions qui ne sont pas toujours très claires. Nous « réagissons » plutôt que nous « agissons ». L’aggravation des conflits est en grande partie due à cette impulsivité qui tente de se résoudre « vers l’extérieur de soi » (en s’attaquant à un « ennemi », la cause désignée de notre malaise ou souffrance) plutôt qu’en prenant la responsabilité de sa propre réaction (retour vers soi) et à en reconnaître les causes. « Etre avec » ne signifie en aucun cas « analyser » mais «accompagner le ressenti » le temps de son passage afin de lui permettre de se dissoudre naturellement par la décrispation que produit ce « retour ».

Une lacune importante
 Cette approche est absente de notre système éducatif et des approches de santé concernant les enfants. Il faut que l’enfant soit en difficulté scolaire pour qu’une approche thérapeutique soit envisagée. Mais l’enfant est alors perçu comme problématique et différent des autres. Or, il est évident que si certains enfants sont capables, par des artifices ou un mimétisme que notre société nous enseigne involontairement, de donner le change, tous sont dans le « même moule » et que les difficultés des adultes en rapport avec leur vie intérieure, et les conséquences dans tous les domaines de la vie, trouvent leur origine dans cette lacune importante de notre éducation. La « connaissance de soi » préconisée par les anciens philosophes est toujours lettre morte.

L’auto-accompagnement 
Je ne prétends pas avoir une méthode « clé en main » à proposer. Je suggère qu’un débat s’ouvre sur cette question importante auquel je souhaiterais apporter mon expérience de ces dernières années, ainsi que le témoignage de personnes qui ont adopté cet auto-accompagnement dans leur vie quotidienne. Un bénéfice connexe de cette approche est de permettre à toute personne de développer une autonomie qui fait défaut à la grande majorité des personnes qui s’engagent dans des démarches spirituelles ou thérapeutiques modernes. La tendance à chercher un soutien extérieur (modèle, maître spirituel, thérapeute) prend fréquemment le pas sur la recherche d’une certaine autonomie.

L’auto-accompagnement est une forme de révolution pour beaucoup d’individus aujourd’hui et demandera une explication, une mise en perspective et un accompagnement préalables, mais rapidement, la simplicité de cette approche, surtout si elle est généralisée, devrait contribuer à l’amélioration de la qualité de vie de nos concitoyens. Les effets de cette approche pourront alors se faire sentir dans plusieurs domaines de notre société.

Le laboratoire de l'éducation
En septembre 2011, un « Laboratoire de l'Éducation » se met en place, constitué de personnalités compétentes et expérimentées - et surtout volontaires - pour restaurer la part manquante de l'éducation de l'être humain dans le système éducatif. En Février 2012, la première lettre d'information rédigée par les participants du laboratoire est publiée. 

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