La chambre d’enfant, à la fois
pièce de repos, de jeu et d’étude, est souvent un vrai casse-tête à aménager.
Un défi que relève le feng shui, un art ancestral chinois de gestion de
l’espace.
Le feng shui s’invite dans les
chambres d’enfant. Sa promesse ? Favoriser une circulation optimale du chi pour
apporter à cet espace équilibre et harmonie, grâce à un agencement particulier
du mobilier et des objets. « Au lieu de s’en tenir au rangement, modèle cher aux
adultes, cette science millénaire préconise d’agencer un environnement qui
prend en compte trois dimensions essentielles de la vie de l’enfant : sa
créativité, sa scolarité et son sommeil », explique Nathalie Mérigout,
spécialiste en feng shui. Les principes qui suivent ont donc pour but de
favoriser chacune des dimensions de cet espace, situé, selon la tradition
chinoise, dans le secteur ouest de la maison, celui de la « jeunesse ».
Selon la loi du tao, l’enfant
porte naturellement en lui joie et sens de la créativité, sources d’une grande
énergie. Les Chinois y sont très attentifs car ils savent que développer ces
deux qualités va rejaillir positivement sur toute la maison et encourager les
projets de la famille. Pour les stimuler, il est souhaitable de délimiter un
espace que l’enfant aura tout loisir de laisser dans un léger désordre – à
différencier bien sûr d’un vrai bazar. Un grand tapis ou la niche formée par
une mezzanine font très bien l’affaire. Les jeux, stimulants de son imaginaire,
doivent être accessibles, donc en bas. Les ranger en hauteur induit une notion
d’effort et freine sa spontanéité.
Un chi qui circule mal peut
entraver la vitalité d’un enfant, entamer sa joie de vivre et son envie de
jouer. Sans s’alarmer quand cela arrive, pensez plutôt à activer « le souffle
du dragon » et à rétablir le flux. « Il suffit de laisser à l’enfant la
possibilité de réorganiser lui-même son espace et d’opérer de microchangements
», suggère Nathalie Mérigout (animatrice d’ateliers autour du feng shui et du
tao de la transformation). Un ou plusieurs rangements, en cube ou sur
roulettes, faciles à déplacer comme il l’entend, devraient le sortir de son
inertie. Les formes jouent également un rôle. De nature « métal », la
créativité est reliée aux formes ovoïdes, empreintes d’amusement. Tout ce qui
est rond (poufs ou luminaires en forme d’œuf) va dont y concourir.
L’aider à se concentrer
Souvent, sa chambre fait
également office de bureau. Face au défi qui consiste à garder assis un enfant
alors que tout en lui réclame de bouger, le feng shui recommande de traquer le
moindre flux perturbateur. « Évitez de placer son bureau entre la porte et la
fenêtre, où le chi est trop rapide », préconise Nathalie Mérigout. Idéalement,
le mettre dos au mur va lui procurer une meilleure assise. Même si le tabouret
paraît plus adapté, préférez plutôt un siège avec un haut dossier.
Le feng shui pointe d’autres
facteurs d’agitation comme l’endroit où se pose son regard. Cela peut paraître
anodin, toutefois, assurez-vous que la porte s’inscrit bien dans son angle de
vision. Sinon, l’éventualité de se faire surprendre peut l’angoisser et le
pousser à gigoter. Alliée essentielle pour de bons résultats scolaires, la zone
« éducation et connaissance » située au nord-est de la pièce, réclame toute
votre attention. L’« activer » peut permettre à l’enfant de développer de
meilleures aptitudes pour apprendre. Placez-y la bibliothèque, avec les
encyclopédies et autres ouvrages éducatifs, pour l’encourager.
Favoriser son sommeil
Un sommeil réparateur repose
principalement sur une bonne « tortue », l’un des cinq animaux célestes dont
les Chinois invoquent l’esprit pour s’assurer de leur protection. Gardienne de
nuits sereines pour l’enfant, la tortue lui permet de se sentir en sécurité.
Concrètement, pour symboliser la carapace, sa tête doit être soutenue par un
mur ou une tête de lit. Attention donc aux mezzanines, où la sensation de vide
prédomine, même s’il ne s’en plaint pas ouvertement. « Vous pouvez installer un
store qui crée une cloison », tempère Nathalie Mérigout. Les lits placés sous
une fenêtre génèrent également de l’insécurité, quand ce n’est pas de la
fatigue. En effet, le chi naturel du corps a tendance à « fuir » par cette
ouverture.
Le feng shui ne néglige aucun
détail, aussi attire-t-il l’attention sur les images placées en face du lit,
qui doivent être reposantes ou positives. Toute affiche agressive à cet
emplacement est susceptible de générer des cauchemars. S’il aime les monstres,
déplacez-les sur un autre pan de mur. Pour lui éviter de compter trop longtemps
les moutons, pensez à une literie où domine le bleu, la couleur associée à la
nature « eau » du sommeil.
Harmoniser le chi
Pour les Chinois, le chi désigne
« le souffle cosmique du dragon », que l’on peut traduire approximativement par
« énergie vitale ». Invisible et subtil, il circule en toute chose. Le feng
shui, littéralement « le vent et l’eau », a pour but d’harmoniser le chi d’un
lieu de manière à favoriser bien-être et prospérité de ses occupants. Sa
pratique s’appuie sur l’école de la boussole, basée sur les directions, et sur
la loi des cinq éléments. À savoir le feu, le bois, l’eau, la terre et le
métal, qui représentent chacun une qualité du chi, à laquelle sont associées
formes, couleurs et textures.
La chambre d’enfant idéale
Le lit
- Placez-le la tête contre un
mur, gage d’un sommeil paisible.
- À éviter : le lit placé sous un
plafond mansardé descendant jusqu’au plancher. Cela entraîne une énergie
oppressante, source de fatigue.
Sous le lit
- Des tiroirs de rangement sont
envisageables, à condition que l’enfant puisse les ouvrir facilement.
- À éviter : les tiroirs
encombrés d’objets trop lourds ou cassés, ce qui entraîne une stagnation du
chi.
Les rangements
- Ils doivent être à la hauteur
de l’enfant.
- À éviter : les armoires trop
hautes qui peuvent entraîner une sensation d’oppression pour des enfants qui
jouent souvent par terre.
Les écrans
- Seules les consoles de jeu de
poche peuvent rentrer dans la chambre et se ranger dans la zone « jeux ».
- À éviter : télévision,
ordinateurs et autres écrans. Hypnotiques, ils entravent la bonne circulation
du chi et rendent l’enfant passif.
Les couleurs
- Misez sur le blanc, couleur
traditionnellement reliée à l’enfance dans le tao, mais adouci, type coquille
d’œuf. Et jouez avec d’autres teintes : orange clair (relié au plaisir de
jouer) et turquoise (relié au sommeil).
- À éviter : les frises sur le
mur qui, en séparant le haut du bas, empêchent symboliquement l’enfant de
grandir.
Sur les murs
- Si l’enfant insiste pour avoir
des affiches ou des posters, préférez les petits formats situés à la hauteur de
ses yeux.
- À éviter : les miroirs,
véritables accélérateurs de chi (surtout en face du lit), ainsi que les
affiches de félins, « féroces » selon le tao.
Les éclairages
- Ils sont porteurs de joie (le feu
en feng shui). Baigner l’espace de jeu d’un éclairage puissant va stimuler sa
créativité. Une lampe de bureau augmente le flux et favorise l’enthousiasme
pour étudier. Auprès du lit, privilégiez une source lumineuse moins puissante,
pour un chi calme.
- À éviter : un plafonnier
au-dessus du lit, trop violent.
La photo
- Pour favoriser la santé,
placer, dans le secteur est de la pièce, une photo de l’enfant dans une
activité qu’il aime, cela va générer une énergie positive et stimuler sa
vitalité.
- À éviter : les photos de lui
bébé qui le freinent dans son évolution.
Le bureau
- Placez-le de façon à ce que
l’enfant soit assis dos au mur, avec la porte dans son angle de vision. Si ce
n’est pas possible, préférez un siège pivotant avec un dossier haut pour qu’il
conserve sa liberté de mouvement.
- À éviter : un bureau placé
entre la porte et la fenêtre, où le chi est trop rapide.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire