À l’échec scolaire on répond par
des réformes, des classes de rattrapage. Rarement le problème est pris d’où il
naît : de ce qui chez l’enfant rend l’apprentissage possible – son désir de
savoir. Martine Menès nous explique comment apparaît et s’entretient le désir
d’apprendre. Car il a une histoire, qui accompagne les grandes étapes du
développement psychique de l’enfant. Et si l’instabilité, l’inhibition, l’angoisse,
le doute excessif, viennent le troubler quand l’enfant veut mettre à l’oeuvre
le comportement et les compétences indispensables à l’étude, c’est souvent que
le cours cette histoire a été contrarié. Les non-dits, les secrets de famille
peuvent inhiber le fonctionnement intellectuel, voire le pousser vers
l’interdit de savoir. Le besoin de dépendance infantile, le refus des limites,
la peur de l’abandon ou de la perte d’amour peuvent empêcher d’accéder à ces
rencontres avec la règle, avec les manques, avec la solitude, qui sont les
contraintes naturelles de l’apprentissage.
Au moment où la pédagogie se
replie sur elle-même en cherchant à tout expliquer par le manque de connaissances,
quand ce n’est pas par les défaillances organiques ou génétiques, Martine Menès
ouvre des pistes particulièrement intéressantes pour relancer la réflexion sur
l’aide qui doit être proposée à ceux qui acceptent mal de recevoir des autres –
car apprendre, c’est aussi, et peut-être d’abord cela.
Martine Menès, L'enfant et le savoir : D'où vient le désir
d'apprendre ? 2012. Ed. du Seuil.
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