Education : tous les secrets pour
donner à votre enfant l'envie de lire et écrire. Alain Sotto et Varinia Oberto donnent des pistes aux parents pour que
leurs enfants puissent appréhender dès leur plus jeune âge le plaisir,
l'enrichissement et l'émotion qu'apporte la lecture. Extrait de "Donner
l'envie d'apprendre".
Amener l’enfant au plaisir de lire
Afin que l’enfant n’abandonne pas
la lecture au profit de la télé ou des jeux vidéo, il est du rôle des parents
de la faciliter. L’enfant devient un lecteur à deux conditions. La première se
situe quand, apprenant à lire, il comprend que les mots ont du sens, et qu’il
traduit en images ce qu’il lit. Il « filme » l’histoire, la remet en images,
les siennes. S’il ne réussit pas cela (souvent il ne sait pas qu’il a à le
faire), il reste cantonné dans une lecture privée de sens et il perd le goût de
la lecture, goût qu’il a perçu à écouter les histoires que lui lisait ses
parents au coucher quand il était plus petit.
La deuxième condition pour que
l’enfant ait plaisir à lire est que ses parents, ou au moins l’un d’eux, aiment
lire et le montrent : le plaisir est communicatif.
L’enfant doit appréhender dans
les toutes premières années le plaisir, l’enrichissement, l’émotion qu’apporte
la lecture. L’erreur serait pourtant de le forcer : on risquerait de le
détourner à jamais des livres.
Le moment de la lecture doit être
un moment privilégié. Et pour que le partage ait lieu, pour que passe
l’émotion, on s’implique dans cette activité, on vit l’histoire que l’on
parcourt.
Dans sa première année d’école,
l’enfant n’est pas encore capable de transposer ses acquis ailleurs que dans
son livre de classe. Même s’il lit bien, se saisir du sens de tout un texte est
encore compliqué pour lui. Alors on lit pour lui. À sept, huit ans, l’enfant
lit, puis la mère, puis l’enfant. Ou la mère lit un soir quand il est trop
fatigué pour le faire. Ensuite, on peut imaginer que l’enfant, plus
indépendant, veuille lire, fantasmer, rêver tout seul. Encore qu’il arrive à
certains d’aimer partager ce plaisir. Et comme il est toujours complexe
d’entrer dans une histoire, si l’on sent que l’enfant a du mal à ouvrir un
livre, on lui lit les premières pages pour l’installer dans l’histoire.
Quant à l’adolescent, pourquoi ne
pas découvrir son univers, faire l’effort de l’explorer pour y trouver de
l’intérêt et parvenir à partager avec lui : lire une bande dessinée qu’il a
particulièrement aimée, un article de sa revue favorite, en parler. Une
certaine complicité établie, il est alors beaucoup plus aisé de l’entraîner en
douceur vers quelques lectures, disons, plus classiques.
La lecture de plaisir a aussi une
fonction d’apprentissage. L’enfant a accès à des connaissances auxquelles il ne
prêterait pas attention si elles lui étaient proposées sous une forme plus
scolaire. De plus, sans en être vraiment conscient, il engrange des mots
nouveaux. Il lit un mot, le comprend plus ou moins grâce à son contexte. Il le
retrouve dans une autre phrase ou un autre livre, un autre contexte, et le sens
se précise. L’enfant s’approprie le mot.
Astuce : Un autre moyen
d’intéresser l’enfant à la lecture est de laisser traîner au salon et un peu
partout dans la maison livres, revues, journaux.
L’écrit
Depuis qu’il est tout petit,
l’enfant a le modèle de l’adulte en train de lire. Mais il ne lui est jamais
donné de modèle pour produire de l’écrit. On lui met sous les yeux des textes
achevés. À un élève qui fait une rédaction, l’enseignant demande de faire un
brouillon, de se relire avec soin, de corriger. L’apprentissage est laborieux,
d’autant plus que l’enfant ignore qu’écrire, même pour l’adulte, ne peut se
faire sans hésitations ni ratures. Il pense n’être pas doué pour rédiger
puisqu’il est incapable de produire facilement un écrit à peu près satisfaisant.
Amener l’enfant à l’écrit est une tâche difficile pour les
parents, d’autant qu’à l’école ses productions sont soumises à évaluation.
Alors tout est bon à la maison pour le familiariser à sa diversité. Pour le
pousser à prendre un stylo ou à ouvrir l’ordinateur, on donne de l’importance
aux petits écrits.
Pour ce genre d’écrits, une
erreur serait de se focaliser alors sur l’orthographe. C’est cela qui le plus
souvent inhibe l’enfant, les dictées et le rouge qui souligne toutes les «
fôtes ».
Si on ne le prend pas en « faute
», si on le laisse écrire tranquillement, il est alors possible qu’à un moment
ou un autre, il vienne de lui-même poser une question. Ou, ne se sentant pas
jugé, qu’il accepte une ou deux suggestions (pour ne pas dire corrections).
Astuce, Les petits écrits
Suite
ou fin d’un feuilleton, d’un livre.
Lettres
aux grands-parents ou à un personnage imaginaire.
Légendes
de ses dessins.
Bulles
de bandes dessinées.
Messages
pour un jeu de piste.
Formulaires.
Listes
de courses.
Rédaction
d’invitations pour son anniversaire.
Petits
récits inventés.
Paroles
de chansons.
Programme
des vacances.
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Extrait de "Donner
l'envie d'apprendre, nouvelle édition augmentée", Ixelles
Editions (mars 2013)
C'est comme cela que j'ai appris à mon fils à aimer les livres : dès qu'il a pu tenir sa tête droite, avant qu'il ne rampe, il avait déjà une lecture que ce soit avec son père ou avec moi. Le petit livre de bain était l'occasion d'une histoire sans cesse renouvelée. Le livre d'images, avec les lettres de l'alphabet, ont sans doute contribué sans qu'on s'en aperçoive, à ce qu'il connaisse déjà l'alphabet en entrant en maternelle. Il a appris à lire tout seul, je ne me suis rendu compte de rien, et à la fin de l'année de moyenne section, il savait lire ! Sa maîtresse n'en revenait pas. Aujourd'hui, il a une sacré imagination. Je l'ai laissé s'ennuyer aussi. L'ennui favorise la créativité et parfois, quand il se met à inventer, il est capable de mettre dans son texte une intonation, une émotion, une vie. Et il n'a pas onze ans. Je suis bluffée.
RépondreSupprimerBonjour Aline,
Supprimermerci pour tous les commentaires :))
j'ai fait pareil, étant moi-même passionné de lecture, mon fils a eu des premiers livres... avant sa naissance! Tout petit, nous avons regardé des livres à images et maintenant, il y a le rituel de la lecture du soir... plus la bibliothèque régulièrement...
Merci beaucoup pour votre témoignage!