Un rapport inspirant sur
l'éducation en Finlande.
L'éducation en Finlande, les
secrets d'une étonnante réussite, "chaque élève est important"
par Paul Robert, Principal
du collège Nelson Mandela de Clarensac (Gard)
Extraits...
Découvrant peu à peu la profonde
originalité du système finlandais, nous en avons tous conçu une véritable
admiration et l’envie d’en importer
quelques uns de ses secrets dans nos pays respectifs.
Les clés du succès
A. « Chaque élève est important »
Il semble même que ce soit une
fine et profonde analyse des besoins réels de chaque élève qui soit à la base
de l’étonnant succès du système patiemment élaboré en 30 ans de réforme dans ce
pays. L’idée qu’un élève heureux, épanoui, libre de se développer à son rythme,
acquerra plus aisément les savoirs fondamentaux n’a rien là-bas d’une utopie de
pédagogue illuminé.
a) Un environnement chaleureux et
accueillant
L’élève doit se sentir à l’école
« comme chez lui ». Tout hiatus entre l’école et la maison doit être autant que
possible gommé. Le cadre de vie est conçu
pour favoriser cette continuité : l’école est un lieu de vie où les
espaces de travail sont vastes et où de confortables endroits sont prévus pour
le repos. (…)
Un des critères que le lycée de
Niinivaara fait entrer dans son auto-évaluation est le sentiment qu’ont les
élèves de pouvoir être eux-mêmes en toute circonstance! De fait on est frappé en circulant dans
les établissements par la grande décontraction (y compris vestimentaire) et la
liberté de mouvement des élèves qui n’exclut d’ailleurs nullement une surprenante
auto-discipline. (…)
b) Des rythmes d’apprentissage
adaptés aux enfants
Ce n’est qu’à partir de 7 ans les
enfants commencent normalement à apprendre à lire. Auparavant le jardin
d’enfant (1 à 6 ans) et l’éducation préscolaire (6 à 7 ans) cherchent avant
tout à éveiller les aptitudes des enfants, leur curiosité, leur habileté. Chaque
jour est consacré à une discipline (musique, sport, activités manuelle ou
artistiques, langue maternelle, maths) mais c’est seulement le matin que les
enfants s’y initient, de façon toujours très attractive. L’après-midi est
réservé au jeu. (…)
c) Une détection précoce des
handicaps et des troubles de l’apprentissage et des aides ciblées
Afin de pouvoir s’adapter au
mieux aux besoins de chaque enfant, les finlandais ont mis en place une
détection précoce et systématique des troubles de l’apprentissage et des handicaps
divers. Dès le jardin d’enfant, les élèves passent des séries de tests. (…)
d) Un taux d’encadrement élevé
Durant les premières années de
l’école obligatoire (« basic education » de 7 à 13 ans), les effectifs ne
doivent pas dépasser 25 élèves par classe. (…)
Enfin dès l’école primaire et
encore au collège, des assistants d’éducation viennent apporter leur concours
au professeur dans sa classe même où il peut prendre en charge des groupes
restreints d’élèves ayant besoin d’une aide particulière. (…)
Les établissement secondaires
sont également dotés de conseillers (…) présents à temps plein dans un
établissement à raison d’un conseiller pour 200 élèves, ce qui leur permet d’être
disponibles pour tous les élèves qui peuvent venir les consulter à la demande
pour être guidés dans leurs études et bénéficier aussi d’une écoute attentive
et experte en cas de besoin.
e) Des élèves actifs et
impliqués
Le professeur est là comme une
ressource parmi d’autres; en classe de finlandais les murs sont couverts de
livres; il n’y a pas une salle qui n’ait son rétroprojecteur, son ordinateur, son
vidéo projecteur, sa TV et son lecteur de DVD. Tous les moyens pour mettre les
élèves en contact avec les connaissances sont bons et l’élève est constamment
sollicité pour construire du sens à sa mesure à partir de tout cela. Rien de contraint,
rien de pesant. (...) Aussi règne-t-il dans les classes une atmosphère de saine
coopération où chacun est à sa place et tient un rôle dans la construction
collective du savoir.
f) Une liberté de choix encadrée
Un des traits les plus connus du
système finlandais est la grande liberté de choix laissée aux élèves pour
organiser leur cursus. En réalité cette liberté est très progressive, en relation
avec le degré de maturité des élèves. Tout au long de « l’école fondamentale » (entre
7 et 13 ans) le cursus est le même pour tous. A partir du niveau 7 (13 ans),
des matières optionnelles sont introduites, différentes selon les collèges qui
définissent leurs propositions en accord avec les municipalités. Chaque collège
peut choisir de mettre davantage l’accent sur telle ou telle option dont il
tirera sa spécificité. Le choix peut être très varié : éducation physique,
dessin, nouvelles technologies, musique,
langues étrangères (…)
g) Une évaluation motivante
Jusqu’à 9 ans les élèves ne
sont absolument pas notés. Ce
n’est qu’à cet âge qu’ils sont évalués pour la première fois, de façon non
chiffrée. Puis plus rien de nouveau jusqu’à 11 ans. La Finlande a fait le choix
de faire confiance à la curiosité et à la soif naturelle d’apprendre des
enfants (…) les notes chiffrées n’apparaissent que la 6ème année quand les
enfants atteignent l’âge de 13 ans (…)
A suivre sur le site !