samedi 11 août 2012

Temps et éducation dans une pensée non-dualiste

Un texte de René Barbier, juin 2009, Le Journal des chercheurs

"La question du temps nous pousse à réfléchir sur les notions d'instant et de durée. Depuis longtemps les philosophes se sont penchés sur le problème.

Il semble bien que le temps se donne à voir et à comprendre de façon radicalement différente suivant que nous sommes dans une approche dualiste ou non-dualiste de la vie.

Les philosophes occidentaux, depuis la Grèce, celle d'Aristote et de Platon (plus que celle des pré-socratiques ou des philosophes de l'expérience comme les épicuriens ou les stoïciens), et sa retraduction par le christianisme, ont pensé le temps dans la coupure entre l'être et le temps, la raison et l'imaginaire, la matière et l'esprit, Dieu et sa création.

Les Orientaux, depuis Shankara et l'advaïta Vedanta en Inde (8e siècle après JC) et ses continuateurs jusqu'à nos jours (Nissargadatta, Prajnanpad, Ramana Maharshi), Jean Klein, mais aussi, en fin de compte Krishnamurti, comme ceux qui se rattachent à la tradition bouddhique ou taoïste, valorisent la non-dualité et conçoivent le temps d'une toute autre manière. En Occident chrétien, c'est la tradition apophatique des mystiques rhénans (notamment Maître Eckhart, 1260-1327) qui semble la plus proche de ce mode d'être.

Le thème de la Conscience revient souvent dans cette problématique de la non-dualité. Mais le mot Conscience n'est pas approprié pour ce qu'il a à nommer. Il est trop connoté par notre façon religieuse de penser en Occident en fonction des religions du Livre. Les Chinois de la tradition parlent de Tao. En vérité, Ramana Maharshi, parle plutôt de "Cela".

Je me rattache à la tradition orientale mais principalement par la vision du monde de Krishnamurti, plus acceptable aujourd'hui. Il parle, lui, d'"autreté" (Otherness). Ma conception de l'éducation s'en ressent nécessairement depuis des décennies.

L'exposé vidéo sur youtube qui suit présente l'essentiel de mon argumentation"



Source: Site de René Barbier, le Journal des Chercheurs.

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