"La question du temps nous pousse
à réfléchir sur les notions d'instant et de durée. Depuis longtemps les
philosophes se sont penchés sur le problème.
Il semble bien que le temps se
donne à voir et à comprendre de façon radicalement différente suivant que nous
sommes dans une approche dualiste ou non-dualiste de la vie.
Les philosophes occidentaux,
depuis la Grèce, celle d'Aristote et de Platon (plus que celle des
pré-socratiques ou des philosophes de l'expérience comme les épicuriens ou les
stoïciens), et sa retraduction par le christianisme, ont pensé le temps dans la
coupure entre l'être et le temps, la raison et l'imaginaire, la matière et
l'esprit, Dieu et sa création.
Les Orientaux, depuis Shankara et l'advaïta Vedanta en Inde (8e
siècle après JC) et ses continuateurs jusqu'à nos jours (Nissargadatta,
Prajnanpad, Ramana Maharshi), Jean Klein, mais aussi, en fin de compte
Krishnamurti, comme ceux qui se rattachent à la tradition bouddhique
ou taoïste, valorisent la non-dualité et conçoivent le temps d'une toute autre
manière. En Occident chrétien, c'est la tradition apophatique des mystiques
rhénans (notamment Maître Eckhart, 1260-1327) qui semble la plus proche de ce
mode d'être.
Le thème de la Conscience
revient souvent dans cette problématique de la non-dualité. Mais le
mot Conscience n'est pas approprié pour ce qu'il a à nommer. Il est trop
connoté par notre façon religieuse de penser en Occident en fonction des
religions du Livre. Les Chinois de la tradition parlent de Tao. En vérité,
Ramana Maharshi, parle plutôt de "Cela".
Je me rattache à la tradition
orientale mais principalement par la vision
du monde de Krishnamurti, plus acceptable aujourd'hui. Il parle, lui,
d'"autreté" (Otherness). Ma conception de l'éducation s'en
ressent nécessairement depuis des décennies.
L'exposé vidéo sur youtube qui
suit présente l'essentiel de mon argumentation"
Source: Site de René Barbier, le Journal des Chercheurs.
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