Un étudiant reçoit sa copie d’un
devoir de philo qui comportait 4 questions. A l’une des questions, il est noté
zéro, car « hors-sujet ». Pourtant, c’est ainsi qu’il avait compris
la question. Il est déçu, dégoûté d’avoir fait tant d’efforts pour rien, et cela
le met en colère.
Cela a pu nous arriver. A moi oui en tout cas! Déjà, il
me semblerait plus juste, au moins pour l’effort fournit, de donner la moitié des
points pour cette question.
Mais, au fond, pourquoi noter ?
La note empêche l’élève ou
l’étudiant d’explorer un sujet d’intérêt comme il le souhaite. Il est limité au
cadre du cours. Il pourrait par exemple lui-même contribuer à l’édification de
ce cours, et explorer, selon ses intérêts propres, tel ou tel aspect du sujet.
La note éteint la curiosité naturelle de l’enfant. Souvent les adultes pensent
qu’un enfant qui n’est pas forcé d’apprendre n’apprendra rien. Pourtant, toutes
les expérimentations en la matière démontrent le contraire. La vie est
apprentissage, et l’enfant libre apprend d’autant plus qu’il est en confiance.
Le sujet qui va être noté n’est
pas forcément « compris », il est étudié par cœur pour avoir une note
correcte. L’élève n’a plus envie de l’aborder à nouveau par la suite, estimant
qu’il en a assez fait. Ainsi, le cours sanctionné d’un examen ou d’une
interrogation n’est plus source de savoir, mais source de stress.
La notation introduit la notion
de compétition. Il y aura les meilleurs de la classe et les moins bons. Et nous
savons tous comment les « moins bons » sont regardés par les autres,
et surtout comment ils vivent cet échec. Alors qu’ils sont doués d’intelligence
et de potentiel, qu’ils ne cadrent pas avec la façon dont est donné
l’enseignement, ils perdent confiance en eux. Ce ne sont pas ces enfants qui
ont failli, mais l’enseignement. Sans parler des conséquences qu’auront les
mauvaises notes, qui obligent souvent à une réorientation dans un domaine plus
technique ou professionnelle qui peut être ne représente aucun intérêt pour
l’étudiant. Vous imaginez ensuite, les années à faire un métier qui ne vous
correspond pas ? Comment être heureux dès lors ?
Pour moi, la note n’est pas la
bonne manière d’évaluer le niveau de connaissance d’un enfant ou d’un
adolescent. Si on prenait le temps de faire de vrais entretiens informels par
exemple, tout au long de l’année, comme des discussions approfondies, lors desquelles
on ne serait pas jugé, où l’on serait d’égal à égal ? Si l’enfant lui-même
était intégralement inclus dans le processus d’évaluation par exemple ? Il
y a des nouvelles manières de faire à explorer, à inventer…
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