Tous autant qu’ils sont, les grands hommes du sous-continent indien –
Rabindranath Tagore, Mohandas Gandhi et Amartya Sen – ont évoqué la nécessité
d’une éducation holistique centrée sur la paix et le développement personnel.
Cet idéal pourtant centenaire va trouver un écho à travers les objectifs d’un
nouvel Institut de l’UNESCO.
L’Institut Mahatma Gandhi
d'éducation pour la paix et le développement durable (MGIEP) – dont
l’inauguration aura lieu à New Delhi d’ici la fin de l’année – sera le dernier
élément d’une longue série d’initiatives qui nous rappellent à quel point
l’héritage de Gandhi est encore très présent.
« Si nous voulons parvenir à la paix réelle dans ce monde, et si nous
voulons vraiment combattre la guerre, nous devrons commencer par les enfants. »
Ces mots ont été pris à cœur par deux adeptes du Bapu (« père ») de l’Inde,
fondateurs de la City Montessori School – lauréate en 2002 du Prix UNESCO de
l'éducation pour la paix – qui est l’une des nombreuses incarnations des propos
de Gandhi. En effet, la philosophie au
cœur de l’école est de transformer les élèves « en bons êtres humains, en bons
membres de leurs familles, en bons membres de leur communauté, en bons citoyens
de leur pays, et en bons citoyens du monde », grâce à une éducation à la
tolérance et à la paix la plus complète possible.
Les enfants sont également au
cœur de différents programmes. Par exemple, pendant l’été 2011, les ateliers
artistiques « La paix sans frontières » ont rassemblé des enfants d’Inde, du
Bangladesh et du Pakistan. S’inspirant des poèmes de Rabindranath Tagore et de
Faiz Ahmad Faiz, ils ont réalisé une peinture murale sur le thème de la paix,
et participé ainsi au programme de l’UNESCO « Rabindranath Tagore, Pablo Neruda
et Aimé Césaire pour un universel réconcilié ».
Gandhi considérait que « la
pauvreté est la pire forme de violence », et de nombreux programmes éducatifs
en cours joueront un rôle essentiel pour aider des millions d’Indiens à sortir
de la pauvreté. Le gouvernement indien a lancé un vaste programme
d’alphabétisation de 5 ans, Saakshar Bharat, qui s’adresse à 70 millions
d’analphabètes dont la plupart sont des femmes. Parallèlement, de nombreuses
ONG indiennes ont adopté des approches novatrices. À Tilonia, le Barefoot
College, un partenaire de l’UNESCO, est la seule école au monde exclusivement
réservée aux personnes qui n’ont bénéficié d’aucune éducation formelle. Le
Barefoot College est explicitement établi sur les principes de service et de
durabilité, chers à Gandhi. Nirantar, une association de femmes de l’Uttar
Pradesh, a remporté le Prix d'alphabétisation UNESCO du Roi Sejong après avoir
aidé des femmes vivant dans un milieu rural et appartenant à des castes
inférieures à produire et à distribuer un journal bimensuel distribué à plus de
20 000 lecteurs récemment alphabétisés.
Selon le Rapport mondial de suivi
sur l’Éducation pour tous 2010, bien que l’Inde soit encore assez éloignée des
six Objectifs de l’EPT, elle a de fortes chances de parvenir à l’éducation primaire
universelle et à l’égalité des genres dans le primaire d’ici à 2015.
Il est opportun qu’une
institution placée sous les auspices de Gandhi incarne les principales valeurs qu’il a enseignées et vécues au
quotidien : le respect des droits humains, l’égalité, la tolérance, les
échanges pacifiques et la compréhension, l’autonomie,
l’auto-responsabilisation, et une relation plus équilibrée avec
l’environnement.
Fort d’un soutien puissant et
d’une vaste mission, l’Institut perpétuera l’héritage de Gandhi, et le
transmettra aux générations futures.
Source : UNESCO - Education
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