jeudi 19 juillet 2012

L'arbre et le placenta



De nos jours, quand la naissance a lieu à l’hôpital, on sait que la placenta, comme tout « déchet » humain, sera jeté à la poubelle. Pourtant, nombre de parents demandent ce qu’il lui arrive et sont interpellés de cette fin. En effet, comment ne pas respecter et honorer l’organe qui a nourri l’enfant durant 9 mois, qui l’a protégé et préservé ?

Un organe qui pourrait continuer à le soigner, en devenant un médicament homéopathique, ou bien en le séchant et le réduisant en poudre. Et pas seulement l’enfant, car le placenta, généreux, peut prendre soin des parents et des grand-parents. Alors, comment en sommes-nous arrivés à le jeter aux ordures ? Nous nous sommes déconnectés de nos racines…

Quand la naissance a lieu à la maison, certains parents récupèrent le placenta à des fins thérapeutiques citées ci-dessus et/ou pour le rendre à la terre, et faire pousser un arbre dessus.  
En réalité, il n’y a rien de neuf dans cette manière de faire, car il s’agit d’un geste que nos ancêtres posaient, de même que de nombreux peuples le reproduisent encore aujourd’hui autour du monde.

Le lien à l’arbre n’est pas anodin. Il y a d’une part l’offrande à la terre, Terre-Mère, qui nous nourrit et nous porte. Et il y a aussi l’arbre, si proche de l’homme, qui lui apporte l’air pur dont il a besoin pour respirer, les fruits qui le nourrissent, l’ombre qui l’abrite du soleil – sans parler de son bois, dont on fait tant d’objets.

Et dans le ventre, du point de vue de l’enfant, le placenta se déploie comme les branches de l’arbre, en une voûte. Et aussi comme les racines, plongeantes, le tout formant le nid de l’enfant. Le placenta est alors arbre protecteur.

En Europe, on avait coutume de planter un arbre fruitier sur le placenta. De nouveau, le cycle de vie a cours : l’arbre porte des fruits, comme la mère a porté son petit. Bien souvent, on choisissait un pommier pour une fille, et un poirier ou un noyer pour un garçon.

Chez les Celtes, le pommier représentait l’achèvement, le lien d’amour unissant l’homme et la nature, la vie et la mort…. Les fruits abritaient les âmes en attente d’incarnation, et lorsque la jeune femme en mangeait, les âmes patientaient alors à la cime des arbres.

Il arrivait aussi couramment que l’on enterre le placenta sous un bouleau, car dans les sociétés pré-chrétiennes, cet arbre était celui de Freya, la déesse de l’amour, et symbolisait la pureté, la lumière.

Ainsi, l’homme et l’arbre sont liés depuis toujours et se nourrissent l’un l’autre. On parle d’arbre généalogique pour énoncer ses ancêtres. Ou de ses racines pour évoquer ses origines. Le vocabulaire montre bien que nous sommes liés aux arbres.

Il y a aussi, dans les mythologies et les religions, les références à l’Arbre de Vie, à l’Arbre de la Connaissance ou encore l’Arbre du Monde, qui est le pilier ou l’axe cosmique.

Nous sommes aussi liés, dans notre cheminement spirituel, aux arbres : s’ancrer profondément dans le présent, s’élever et se relier au Ciel, au Tout. Et porter des fruits d’Amour.

A lire : Le placenta. Rituels et usages thérapeutiques; Cornelia Enning, Ed. du Hêtre.



2 commentaires:

  1. pour ma première grossesse j'ai pu récupérer le placenta de ma fille (et j'ai accouché à l'hopital). Je prépare régulièrement des isoplacenta à partir du tout petit bout prélevé sur le placenta initial et conservé dans de l'alcool. Nous l'avons ensuite enterré et nous avons planté un rosier. Pour mon fils j'ai accouché en maison de naissance, et pour le moment je n'ai toujours rien fait avec le placenta, il est dans notre congelo... !

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