De nos jours, quand la
naissance a lieu à l’hôpital, on sait que la placenta, comme tout « déchet »
humain, sera jeté à la poubelle. Pourtant, nombre de parents demandent ce qu’il
lui arrive et sont interpellés de cette fin. En effet, comment ne pas respecter
et honorer l’organe qui a nourri l’enfant durant 9 mois, qui l’a protégé et
préservé ?
Un organe qui pourrait
continuer à le soigner, en devenant un médicament homéopathique, ou bien en le
séchant et le réduisant en poudre. Et pas seulement l’enfant, car le placenta,
généreux, peut prendre soin des parents et des grand-parents. Alors, comment en
sommes-nous arrivés à le jeter aux ordures ? Nous nous sommes déconnectés de
nos racines…
Quand la naissance a
lieu à la maison, certains parents récupèrent le placenta à des fins thérapeutiques
citées ci-dessus et/ou pour le rendre à la terre, et faire pousser un arbre
dessus.
En réalité, il n’y a
rien de neuf dans cette manière de faire, car il s’agit d’un geste que nos ancêtres
posaient, de même que de nombreux peuples le reproduisent encore aujourd’hui
autour du monde.
Le lien à l’arbre
n’est pas anodin. Il y a d’une part l’offrande à la terre, Terre-Mère, qui nous
nourrit et nous porte. Et il y a aussi l’arbre, si proche de l’homme, qui lui
apporte l’air pur dont il a besoin pour respirer, les fruits qui le
nourrissent, l’ombre qui l’abrite du soleil – sans parler de son bois, dont on fait
tant d’objets.
Et dans le ventre, du
point de vue de l’enfant, le placenta se déploie comme les branches de l’arbre,
en une voûte. Et aussi comme les racines, plongeantes, le tout formant le nid
de l’enfant. Le placenta est alors arbre protecteur.
En Europe, on avait
coutume de planter un arbre fruitier sur le placenta. De nouveau, le cycle de vie
a cours : l’arbre porte des fruits, comme la mère a porté son petit. Bien
souvent, on choisissait un pommier pour une fille, et un poirier ou un noyer
pour un garçon.
Chez les Celtes, le
pommier représentait l’achèvement, le lien d’amour unissant l’homme et la
nature, la vie et la mort…. Les fruits abritaient les âmes en attente
d’incarnation, et lorsque la jeune femme en mangeait, les âmes patientaient
alors à la cime des arbres.
Il arrivait aussi
couramment que l’on enterre le placenta sous un bouleau, car dans les sociétés pré-chrétiennes,
cet arbre était celui de Freya, la déesse de l’amour, et symbolisait la pureté,
la lumière.
Ainsi, l’homme et
l’arbre sont liés depuis toujours et se nourrissent l’un l’autre. On parle
d’arbre généalogique pour énoncer ses ancêtres. Ou de ses racines pour évoquer
ses origines. Le vocabulaire montre bien que nous sommes liés aux arbres.
Il y a aussi, dans les
mythologies et les religions, les références à l’Arbre de Vie, à l’Arbre de la
Connaissance ou encore l’Arbre du Monde, qui est le pilier ou l’axe cosmique.
Nous sommes aussi
liés, dans notre cheminement spirituel, aux arbres : s’ancrer profondément dans
le présent, s’élever et se relier au Ciel, au Tout. Et porter des fruits
d’Amour.
A lire : Le
placenta. Rituels et usages thérapeutiques; Cornelia Enning, Ed. du Hêtre.
pour ma première grossesse j'ai pu récupérer le placenta de ma fille (et j'ai accouché à l'hopital). Je prépare régulièrement des isoplacenta à partir du tout petit bout prélevé sur le placenta initial et conservé dans de l'alcool. Nous l'avons ensuite enterré et nous avons planté un rosier. Pour mon fils j'ai accouché en maison de naissance, et pour le moment je n'ai toujours rien fait avec le placenta, il est dans notre congelo... !
RépondreSupprimerBonjour,
Supprimermerci de votre témoignage :)
A bientôt!