Depuis quelques années, nous
assistons à un engouement particulièrement fort pour une vision de l’éducation
artistique libre et libératrice tant chez les enfants que chez les adultes. Ce
mouvement fut pour une large part initié par Arno Stern, qui met à jour les
termes de « formulation », « éducation créatrice » ou
encore « jeu de peindre ».
Il a depuis formé nombre de personnes à ces pratiques, des ateliers du
jeu de peindre ont essaimé un peu partout en France.
L’idée générale est d’offrir un
espace-temps à l’enfant, du matériel de qualité, et de laisser peindre,
librement, sans jugement ni influences qui fausseraient le rapport de l’enfant
à sa pratique. Le rôle de l’adulte est celui d’un accompagnateur bienveillant. Notre
nature fondamentale – et universelle - étant créatrice, il est donc tout
simplement naturel de s’exprimer par cette voie. Sans interférence, l’enfant peut
renouer avec une expression spontanée heureuse, joyeuse, joueuse. Avec ses
forces vives, avec la nécessité organique et physiologique et l’émerveillement
de l’acte créateur.
Il y a également un aspect
thérapeutique indéniable dans cette démarche, car elle permet d’aller à la
rencontre de soi, de libérer des émotions, d’entamer un cheminement vers
l’épanouissement.
Nous retrouvons cette idée de
non-intervention chez certains philosophes ou penseurs, comme Krishnamurti par
exemple :
« L'éducation
consiste à comprendre l'enfant tel qu'il est, sans lui imposer l'image de ce
que nous pensons qu'il devrait être. »
A l’autre extrémité du spectre,
nous trouvons ce que je nommerai les pratiques dirigées. Un projet artistique
défini, peindre comme tel artiste, des consignes et des règles, des corrections
(« il faut faire comme ceci »), des appréciations et jugements du
beau (notes et commentaires positifs ou négatifs sur l’œuvre). Une forme d'infantilisation dans les rapports humains. Peu ou pas de
place pour la création réelle. Tout cela restreint l’enfant dans son rapport à
la création, tout cela interfère et éteint une certaine authenticité. Nombre
d’enfants ont été si dirigés parfois, qu’étouffés, ils ne sont plus en capacité
de créer librement.
Il ne faudrait jamais oublier que
la technique, l’instrument, doivent rester au service de l’expression créatrice et de l’art.
Mais il faut bien apprendre à les maîtriser : la musique par exemple, ne s’improvise
pas, l’apprentissage d’un instrument est long et demande des efforts continus,
de l’entraînement – qui n’ont de sens s’il n’y a plus de joie et de plaisir.
Mais il est possible de trouver
un équilibre : tout d’abord, nous
pouvons adopter cette posture bienveillante et non jugeante pour accompagner
des pratiques artistiques plus ou moins dirigées. C’est essentiel : il s’agit
là d’une responsabilité importante pour l’adulte accompagnant.
Et rien n’empêche de garder, en
parallèle, un espace-temps régulier pour une pratique joyeuse et libératrice,
comme une hygiène de vie. Qu’il s’agisse de peinture, de modelage, de musique,
de chant ou encore d’écriture. Les voies d’expressions sont variées et infinies…
Thank you! Our project Lilaloka is including Play of Painting in India: Most welcome! http://lilaloka.org/activities/activities-play-of-painting/
RépondreSupprimerThank you so much! :)
SupprimerEt pas qu'en France, en Nouvelle-Calédonie aussi : http://www.atelier-ifeelgood.com/. Nous en avons de la chance :-)
RépondreSupprimerTout à fait juste! Merci beaucoup.
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