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Pour un parentage empathique
- Les attentes irréalistes des adultes aux petits enfants
Les adultes formulent souvent des
demandes inappropriées. Non seulement, ils préparent leur propre déception,
mais de plus, comme l’enfant ne peut y répondre, ils en viennent souvent à
critiquer et culpabiliser celui-ci. Répétées, ces situations peuvent être
dévastatrices. Non, un enfant ne peut raisonner comme un adulte, il a des
limites, et fait de son mieux en toute occasion. Il ne peut pas attendre quand
il exprime un besoin ; si nous le faisons attendre, nous courons le risque
qu’il soit épuisé ou encore surexcité et la situation sera plus difficile à
gérer encore.
Un enfant ne peut pas s’empêcher
de pleurer, ni de faire une crise s’il en a besoin et encore moins d’arrêter
quand nous le souhaitons. Souvent, les pleurs et la crise indiquent
l’impuissance qu’il vit, mais surtout une demande de contact, d’entrée en
relation, en plus d’être une décharge émotionnelle salutaire. Lorsqu’un enfant
exprime une émotion, celle-ci est toujours légitime.
Un enfant ne peut pas ne pas
faire de bruit. Naturellement, il en fera, en jouant, en parlant fort, en
criant, en chahutant. Un enfant ne peut pas rester assis durant des heures, il
a besoin de bouger, de sauter, de courir. Un enfant ne peut pas être poli à la
demande. Un enfant ne peut pas manger proprement. Un enfant ne peut pas ranger
sa chambre. Un enfant ne peut pas s’empêcher de toucher à tout. Un enfant ne
peut pas se coucher seul et s’endormir calmement quand nous le demandons.
- Notre responsabilité de parent
Dans toutes ces situations, nous
devrions l’accompagner avec bienveillance et amour ; ainsi notre enfant
sait que nous l’aimons, même s’il est en colère, et pas seulement quand nous
jugeons son comportement approprié à nos demandes.
En fait, notre première
responsabilité de parent est d’accompagner nos enfants et de répondre à leurs
besoins. De leur permettre d’être des enfants. Parfois, il nous arrive d’être
tellement focalisés sur nos besoins et nos souffrances, que nous l’oublions. Il
est vrai que peu d’entre nous ont reçu une éducation bienveillante et empathique
dans notre enfance.
Ce n’est pas aux enfants à
répondre à nos besoins : nous avons la responsabilité de leurs besoins et
des nôtres. Les besoins des enfants n’entrent pas en conflit avec les nôtres. Lorsque
nous le vivons mal, c’est parce que nous n’avons pas suffisamment pris soin de
nous et de nos besoins (repos, alimentation, émotions, etc.) Nous devrions
aussi savoir comment agir quand nous atteignons nos propres limites :
d’une manière positive et non-violente.
- Traiter l’enfant comme nous voudrions être traité
Imaginons une situation
problématique, et mettons un adulte à la place de l’enfant. Va t-on l’envoyer
dans sa chambre s’il commet un malheureux impair ? Va t-on menacer, faire
du chantage, se mettre en colère ? Va t-on lui ordonner d’arrêter de faire
du bruit ? Va t-on lui crier dessus ? Aimerions-nous être traité de
la sorte par un adulte? Non, bien évidemment. Ce serait même considéré comme
illégal. Je trouve cet exercice très efficace.
Traitons les enfants comme nous
voudrions nous même être traité : avec respect et bienveillance. Lorsque
nous devons dire non, nous pouvons aussi le faire avec bienveillance. Si nous faisons
usage de violence éducative (punition, sanction, chantages, exclusion, etc.),
nous entrons dans un cercle vicieux, dans une lutte de pouvoir, de laquelle non
seulement personne ne sort gagnant, mais qui risque, si cela devient habituel,
d’entacher la relation parent-enfant, de mettre en danger la confiance en soi
et l’estime de l’enfant.
- Exemplarité
Si nous souhaitons que nos enfants soient bienveillants,
empathiques, épanouis, si nous souhaitons construire une belle relation avec
nos enfants, c’est à nous de montrer l’exemple. Nos enfants ne se souviennent
pas de ce que nous disons, mais de ce que nous faisons.
En résumé, c’est simple : aimons nos enfants
inconditionnellement, lâchons prise avec nos attentes, osons aller à contre-courant des diktats de la société et des spécialistes, répondons à leurs
demandes, laissons les être des enfants, soyons positifs, créatifs et
confiants…
« Il faut une
très grande maturité pour être capable d’être parent, car cela implique d’être
conscient que ce n’est pas une situation de pouvoir, mais une situation de
devoir, et qu’on n’a aucun droit à attendre en échange. »
Françoise Dolto, La Cause des enfants
Merci pour cet article, en particulier sur l'exemplarité parentale. Lâchons un peu nos enfants, qu'ils vivent leur enfance à fond!
RépondreSupprimerMerci Fanny, avec joie!
SupprimerJe suis bien d'accord :)