mercredi 10 décembre 2014

Les enfants ne sont pas des adultes miniatures (et encore moins des robots)

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Pour un parentage empathique

  • Les attentes irréalistes des adultes aux petits enfants


Les adultes formulent souvent des demandes inappropriées. Non seulement, ils préparent leur propre déception, mais de plus, comme l’enfant ne peut y répondre, ils en viennent souvent à critiquer et culpabiliser celui-ci. Répétées, ces situations peuvent être dévastatrices. Non, un enfant ne peut raisonner comme un adulte, il a des limites, et fait de son mieux en toute occasion. Il ne peut pas attendre quand il exprime un besoin ; si nous le faisons attendre, nous courons le risque qu’il soit épuisé ou encore surexcité et la situation sera plus difficile à gérer encore.

Un enfant ne peut pas s’empêcher de pleurer, ni de faire une crise s’il en a besoin et encore moins d’arrêter quand nous le souhaitons. Souvent, les pleurs et la crise indiquent l’impuissance qu’il vit, mais surtout une demande de contact, d’entrée en relation, en plus d’être une décharge émotionnelle salutaire. Lorsqu’un enfant exprime une émotion, celle-ci est toujours légitime.

Un enfant ne peut pas ne pas faire de bruit. Naturellement, il en fera, en jouant, en parlant fort, en criant, en chahutant. Un enfant ne peut pas rester assis durant des heures, il a besoin de bouger, de sauter, de courir. Un enfant ne peut pas être poli à la demande. Un enfant ne peut pas manger proprement. Un enfant ne peut pas ranger sa chambre. Un enfant ne peut pas s’empêcher de toucher à tout. Un enfant ne peut pas se coucher seul et s’endormir calmement quand nous le demandons.

  • Notre responsabilité de parent


Dans toutes ces situations, nous devrions l’accompagner avec bienveillance et amour ; ainsi notre enfant sait que nous l’aimons, même s’il est en colère, et pas seulement quand nous jugeons son comportement approprié à nos demandes.

En fait, notre première responsabilité de parent est d’accompagner nos enfants et de répondre à leurs besoins. De leur permettre d’être des enfants. Parfois, il nous arrive d’être tellement focalisés sur nos besoins et nos souffrances, que nous l’oublions. Il est vrai que peu d’entre nous ont reçu une éducation bienveillante et empathique dans notre enfance.

Ce n’est pas aux enfants à répondre à nos besoins : nous avons la responsabilité de leurs besoins et des nôtres. Les besoins des enfants n’entrent pas en conflit avec les nôtres. Lorsque nous le vivons mal, c’est parce que nous n’avons pas suffisamment pris soin de nous et de nos besoins (repos, alimentation, émotions, etc.) Nous devrions aussi savoir comment agir quand nous atteignons nos propres limites : d’une manière positive et non-violente.

  • Traiter l’enfant comme nous voudrions être traité


Imaginons une situation problématique, et mettons un adulte à la place de l’enfant. Va t-on l’envoyer dans sa chambre s’il commet un malheureux impair ? Va t-on menacer, faire du chantage, se mettre en colère ? Va t-on lui ordonner d’arrêter de faire du bruit ? Va t-on lui crier dessus ? Aimerions-nous être traité de la sorte par un adulte? Non, bien évidemment. Ce serait même considéré comme illégal. Je trouve cet exercice très efficace.
Traitons les enfants comme nous voudrions nous même être traité : avec respect et bienveillance. Lorsque nous devons dire non, nous pouvons aussi le faire avec bienveillance. Si nous faisons usage de violence éducative (punition, sanction, chantages, exclusion, etc.), nous entrons dans un cercle vicieux, dans une lutte de pouvoir, de laquelle non seulement personne ne sort gagnant, mais qui risque, si cela devient habituel, d’entacher la relation parent-enfant, de mettre en danger la confiance en soi et l’estime de l’enfant.

  • Exemplarité


Si nous souhaitons que nos enfants soient bienveillants, empathiques, épanouis, si nous souhaitons construire une belle relation avec nos enfants, c’est à nous de montrer l’exemple. Nos enfants ne se souviennent pas de ce que nous disons, mais de ce que nous faisons.

En résumé, c’est simple : aimons nos enfants inconditionnellement, lâchons prise avec nos attentes, osons aller à contre-courant des diktats de la société et des spécialistes, répondons à leurs demandes, laissons les être des enfants, soyons positifs, créatifs et confiants…



« Il faut une très grande maturité pour être capable d’être parent, car cela implique d’être conscient que ce n’est pas une situation de pouvoir, mais une situation de devoir, et qu’on n’a aucun droit à attendre en échange. »
Françoise Dolto, La Cause des enfants


2 commentaires:

  1. Merci pour cet article, en particulier sur l'exemplarité parentale. Lâchons un peu nos enfants, qu'ils vivent leur enfance à fond!

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