Source |
En cette période en particulier –
souvent synonyme de frénésie consumériste, il est bon de se rappeler que ce
dont nos enfants se souviendront, ce ne sont pas nos cadeaux, mais notre
présence et notre amour pour eux. Nous avons encore en mémoire des moments de
tendresse, des moments partagés, mais pas forcément les cadeaux que nous avions
reçus pour les fêtes ou les anniversaires. Célébrer, partager, ne signifie pas
consommer, fondamentalement.
Il arrive aussi que les cadeaux
cachent autre chose : combler un vide émotionnel, une précarité que nous avons
vécue, ou encore, lorsque nous sommes en compétition avec d'autres, pour nous donner
le plus d'importance. Les cadeaux sont souvent présentés comme conditionnels,
comme le montre le fameux « as-tu été sage cette année, sinon… »,
sous-entendant le mérite, le chantage, ou encore la soumission et la menace.
Comme le dit Catherine Dumonteil
Kremer : « Pour un enfant
l'injonction "Sois sage!" signifie le plus souvent "Fais de ton
mieux pour convenir aux adultes et ne pas poser de problème". Un enfant
sage se soumet..." »
Il est intéressant de se pencher
sur cette possibilité, afin que notre cadeau ne soit pas en réalité un cadeau
empoisonné…
Allons plutôt à contre-courant de
cette idée de consommation, pour donner une réelle valeur à nos cadeaux. Qu’ils
soient en quelque sorte un symbole – choisi soigneusement - de la relation qui nous lie à la
personne à qui nous souhaitons l’offrir. Un cadeau, c’est aussi une rencontre
avec l’autre ; c’est le don qui importe, et non le cadeau en lui-même ;
c’est la qualité qui prime, et non la quantité.
Privilégions des ateliers
créatifs, des promenades, des visites de lieux, bref, de la créativité, de l’inventivité,
des moments, des expériences à vivre ensemble. Dans cette idée, afin de nourrir
le contact des enfants avec la nature, l'initiative britannique "50 Things to do before you're 11 ¾"
propose des idées d'activités - traduites sur le site
Super Parents,
telles que faire de la trompette avec une herbe[1],
faire du camping en pleine nature, faire un bateau en papier, faire une
promenade la nuit avec une lampe de poche, découvrir des formes en regardant
les nuages, etc. Non seulement, ces activités nourrissent le lien parent
enfant, mais en plus, elle apportent joie, humilité, et émerveillement.
Et pour le matériel, pensons aux
cadeaux qui font sens : des cadeaux de récupération, des cadeaux faits maison,
des cadeaux écologiques et/ou éthiques et/ou solidaires provenant de chez des
artisans ou de petites entreprises eco-responsables.
Alors, offrons des cadeaux qui
ont du sens, de la valeur - et le plus souvent, les plus beaux cadeaux sont
sans prix - offrons du temps, des moments de présence – présent
est synonyme de cadeau, et ce
n’est pas un hasard. Choisissons l’être à l’avoir, la qualité à la quantité… Célébrons, partageons, rions, vivons !
Je partage tout à fait votre point de vue ! Je partage sur ma page Bienveillance effervescente, merci !
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerhttp://alternatives.blog.lemonde.fr/2012/12/19/sept-7-idees-cadeaux-a-zero-euro/
SupprimerL'argent ne vaut rien
RépondreSupprimer"Noël est une fête très matérielle, tout tourne autour de la consommation, de l'incitation à l'achat, les pub qui nous matraquent depuis 2 mois pour assurer une bonne bouffe, des cadeaux superbes, etc." déplore Philippe Derudder, spécialiste des monnaies locales et complémentaires. Si cette fête représente une période avec le désir de montrer notre amour à la famille et nos amis en créant des moments de rencontre et de convivialité, il demeure qu'on se met souvent la pression pour courir à droite à gauche en essayant de bien faire - ou pour respecter les normes qui nous sont commercialement dictées.
Profitons de l'occasion, au contraire, pour reconsidérer la place de l'argent : "l'utilité initiale de l'argent est de faire du lien et de fluidifier les échanges. Or, il est devenu un outil de ségrégation et de mise en esclavage des plus pauvres vers les plus riches qui ne tient que par la croissance", explique le spécialiste, pour qui nous devrions réapprendre à nous faire plaisir sans argent.
Le hic, c'est que nous savons de moins en moins le faire, et que nous sommes devenus addicts au fric. "La vie m'a fait le cadeau de perdre tout l'argent que j'avais, et j'ai compris que je pouvais être heureux sans argent", confie Philippe Derudder qui estime que la crise va nous obliger à revenir à des joies moins illusoires, plus profondes. Pour cela bien sûr, il faut sortir de certaines croyances, dont celle, bien ancrée, selon laquelle le bonheur est dans l'accumulation de biens matériels: "les gens doivent se reconnecter à leur véritable puissance, retrouver la confiance. Paradoxalement, celle-ci vient souvent quand on est ébranlé, quand on est au coeur de la peur".
Pour Noël, il lui est déjà arrivé de demander à ses enfants de lui écrire quelque chose qui leur était cher par rapport à leur relation. "La facilité nous porte à acheter quelque chose, mais l'accumulation des cadeaux est un paravent - on ne sait pas dire qu'on aime, alors on l'exprime avec une abondance de nourriture et de biens de consommation", analyse-t-il en insistant sur le besoin de redonner du sens aux échanges.