vendredi 7 septembre 2012

La joie de créer en liberté



En parcourant les rayons « loisirs créatifs », « peindre, dessiner » ou « création » des grandes enseignes pour enfants, j’ai tout d’abord remarqué qu’ils proposaient de jolies choses : des formes, des couleurs chatoyantes,… Certes, c’est bien joli, sauf que le problème, c’est que l’enfant, dans la plupart de ces jeux et activités a un champ d’action passablement réduit.

Déjà, je n’aimais pas les cahiers de coloriage. Les dessins y sont la plupart du temps niais, et l’enfant n’a plus qu’à colorier, sans déborder. Voilà qui bride l’imagination.
Mais je n’approuve pas non plus les kits tels que les coffrets « premiers ateliers peinture tampons » (il n’y a plus qu’à appliquer, le geste est réduit au strict minimum), les « coffrets dessins pour dessiner des robes de soirée », « coffret de dessins Orient exquis », et autres « aquarellum »…

En effet, comment laisser l’enfant libre d’imaginer, de créer, de dessiner de lui-même, si d’emblée on lui impose des formes qu’il n’a plus qu’à remplir de couleur, à découper, à tamponer,… ?

Il est certain qu’en faire usage à l’occasion ne nuira pas fondamentalement à la créativité de l’enfant. Mais je crois que peu d’activités artistiques proposées aux enfants lui permettent de ne pas entrer dans un conditionnement et d’explorer son potentiel créateur. Très tôt, on lui inculque une notion du beau, du bien fait, c’est à dire un jugement qui dit comment les choses doivent être représentées et comment elles ne doivent pas être représentées, pourquoi ? Pour plaire, plaire au plus grand nombre, et recevoir l’approbation.

Les cours d’arts ne devraient jamais être notés. L’acte de création est toujours juste, légitime. Il n’y a pas à qualifier, à quantifier. Il y a juste à accueillir le geste créateur et ce qui en découle, accueillir la joie de créer.

J’admire infiniment les travaux d’Arno Stern et des personnes qui s’inspirent de son enseignement, parce qu’ils offrent un précieux espace de liberté aux enfants. Une bulle dans laquelle ils peuvent renouer avec leur créativité première et essentielle, extérioriser leurs belles couleurs, dans l’enthousiasme et la simplicité.

Il y a incontestablement un aspect thérapeutique à l’art : exprimer, extérioriser ses émotions, ses idées, ses états d’âme et ses états d’être peut être infiniment salutaire. L’art est également un moyen de communication universel, pas besoin de mots, pas besoin d’explications. Juste l’envie d’accueillir, de partager.

Dans la vie quotidienne partagée avec mon fils de 2 ans, nous faisons des petits ateliers.  Je lui donne du beau matériel : feuilles, peinture ou crayons de cire, et je le regarde. Parfois, je tiens sa feuille. Je l’observe tracer des lignes, faire des arrondis, regarder, choisir une autre couleur, mélanger l’eau et la couleur, revenir et faire une autre forme, puis un long trait énergique…  Je le laisse libre, ça se passe en lui, avec lui, et les médiums, ça ne m’appartient pas. Je respecte et j’aime. Joie.





2 commentaires:

  1. Magnifique ! J'aime aussi. Joie aussi ! La liberté d'explorer, d'expérimenter, de ressentir...

    Parfois, ma grande choisit de trouver sa liberté dans des kits que moi je trouverais limitant, mais elle aime et veut un cadre, à l'occasion. C'est fascinant !

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