En parcourant les rayons
« loisirs créatifs », « peindre, dessiner » ou
« création » des grandes enseignes pour enfants, j’ai tout d’abord
remarqué qu’ils proposaient de jolies choses : des formes, des couleurs
chatoyantes,… Certes, c’est bien joli, sauf que le problème, c’est que
l’enfant, dans la plupart de ces jeux et activités a un champ d’action
passablement réduit.
Déjà, je n’aimais pas les cahiers
de coloriage. Les dessins y sont la plupart du temps niais, et l’enfant n’a
plus qu’à colorier, sans déborder. Voilà qui bride l’imagination.
Mais je n’approuve pas non plus
les kits tels que les coffrets « premiers ateliers peinture tampons »
(il n’y a plus qu’à appliquer, le geste est réduit au strict minimum), les
« coffrets dessins pour dessiner des robes de soirée », « coffret
de dessins Orient exquis », et autres « aquarellum »…
En effet, comment laisser
l’enfant libre d’imaginer, de créer, de dessiner de lui-même, si d’emblée on
lui impose des formes qu’il n’a plus qu’à remplir de couleur, à découper, à
tamponer,… ?
Il est certain qu’en faire usage
à l’occasion ne nuira pas fondamentalement à la créativité de l’enfant. Mais je
crois que peu d’activités artistiques proposées aux enfants lui permettent de
ne pas entrer dans un conditionnement et d’explorer son potentiel créateur.
Très tôt, on lui inculque une notion du beau, du bien fait, c’est à dire un
jugement qui dit comment les choses doivent être représentées et comment elles
ne doivent pas être représentées, pourquoi ? Pour plaire, plaire au plus
grand nombre, et recevoir l’approbation.
Les cours d’arts ne devraient
jamais être notés. L’acte de création est toujours juste, légitime. Il n’y a
pas à qualifier, à quantifier. Il y a juste à accueillir le geste créateur et
ce qui en découle, accueillir la joie de créer.
J’admire infiniment les travaux
d’Arno Stern et des personnes qui s’inspirent de son enseignement, parce qu’ils
offrent un précieux espace de liberté aux enfants. Une bulle dans laquelle ils
peuvent renouer avec leur créativité première et essentielle, extérioriser
leurs belles couleurs, dans l’enthousiasme et la simplicité.
Il y a incontestablement un
aspect thérapeutique à l’art : exprimer, extérioriser ses émotions, ses
idées, ses états d’âme et ses états d’être peut être infiniment salutaire.
L’art est également un moyen de communication universel, pas besoin de mots,
pas besoin d’explications. Juste l’envie d’accueillir, de partager.
Dans la vie quotidienne partagée
avec mon fils de 2 ans, nous faisons des petits ateliers. Je lui donne du beau matériel :
feuilles, peinture ou crayons de cire, et je le regarde. Parfois, je tiens sa
feuille. Je l’observe tracer des lignes, faire des arrondis, regarder, choisir
une autre couleur, mélanger l’eau et la couleur, revenir et faire une autre
forme, puis un long trait énergique…
Je le laisse libre, ça se passe en lui, avec lui, et les médiums, ça ne
m’appartient pas. Je respecte et j’aime. Joie.
Magnifique ! J'aime aussi. Joie aussi ! La liberté d'explorer, d'expérimenter, de ressentir...
RépondreSupprimerParfois, ma grande choisit de trouver sa liberté dans des kits que moi je trouverais limitant, mais elle aime et veut un cadre, à l'occasion. C'est fascinant !
Mais c'est aussi sa liberté finalement :))
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