jeudi 28 février 2013

Activités artistiques Montessori (livre)


Illustré et pratique, ce guide vous invite à appliquer les principes pédagogiques de Maria Montessori à la maison. Il propose 42 projets créatifs s'inspirant de 24 oeuvres d'artistes majeurs de l'histoire de l'art, comme Le Caravage, Dürer, Matisse ou Cézanne. Ce livre permet à l'enfant de découvrir une oeuvre d'art, mais aussi d'explorer le thème artistique concerné. Ludique, il l'accompagne pas à pas dans la réalisation de collages, de peintures ou de dessins en lien avec l'oeuvre modèle.
Diplômée en pédagogie Montessori, Maja Pitamic enseigne depuis plus de quinze ans à des enfants d'âges et de milieux divers. Aussi diplômée en histoire de l'art, elle a notamment accompagné le développement d'enfants aux besoins éducatifs spécifiques, par le biais de la danse, de la gymnastique, du mouvement et des jeux.

Maja Pitamic, Activités artistiques d'après la pédagogie Montessori: Pour encourager l'éveil artistique de votre enfant de 5 à 12 ans. 2011, Ed. Eyrolles.

mardi 26 février 2013

L'épreuve de l'adolescence (livre)

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Partant de sa longue expérience de thérapeute et de mère, Jeanne Meijs traite ici des questions, problèmes et difficultés auxquels nous confrontent la puberté et l’adolescence. Elle aborde des thèmes comme les rapports à l’argent, les loisirs, l’ennui, l’école et les premiers pas dans l’univers professionnel, ainsi que la rencontre avec la sexualité. Et puis, bien sûr, les questions décisives : comment les parents peuvent-ils aider leur enfant dans cette phase éprouvante de la vie ? Comment garder un contact même lors des périodes de crise ? Un livre exceptionnel, à la fois pratique et chaleureux, rempli de conseils, qui nous aide d’abord à penser et à progresser.

Sommaire
- Comprendre l’adolescence
- Développement de l’âme grâce à l’éducation
- Développement du Moi
- Différents besoins de l’adolescence
- Les trois sortes d’adolescence
- L’adolescence mentale
- L’adolescence affective
- L’adolescence active
- Excès
- Excès dans le comportement
- Excès dans la pensée
- Excès dans les sentiments
- Mentir et voler
- La capacité à donner
- Problèmes de drogues
- Formes extrêmes
- Le corps et la relation à l’âme
- Comment donner de la force intérieure aux enfants ?
- Études secondaires réussies
- Conditions de vie de l’adolescent
- Sexualité et abus sexuels
- École et métier
- L’ennui
- Le rapport à l’argent et au travail
- Quand les parents perdent le lien avec leur enfant
- Le processus de l’accouchement
- Le besoin de père
- Quand les parents s’épuisent
- À quoi reconnaît-on la fin de l’adolescence ?
- Quand l’adolescence s’éternise

Jeanne Meijs, L’épreuve de l’adolescence ou le chemin étroit vers la liberté intérieure. 2007. Ed. Aethera.

dimanche 24 février 2013

Adolescence et entrée dans la vie (livre)


 
 
Tous les parents le savent, la traversée de l'adolescence, désormais englobée sous le terme de jeunesse, n'est pas une mince affaire. Une majorité de jeunes s'intègrent apparemment sans trop de difficultés à nos sociétés, mais une frange non négligeable peine à donner sens à sa vie et à projeter son histoire dans l'avenir.
D. Le Breton revient sur les souffrances et les difficultés de l'accès à l'âge d'homme, sur ce passage délicat qui consiste à devenir soi. Il s'intéresse ici à cette jeunesse en quête de sens et de valeurs suspendue entre deux mondes, prise dans les turbulences d'une métamorphose physique et psychique douloureuse. Les conduites à risque, désormais rites privés d'institution de soi mais aussi véritables actes de passage, marquent l'altération du goût de vivre d'une partie de la jeunesse occidentale contemporaine et viennent confirmer le fait que fabriquer une douleur permet d'endiguer provisoirement la souffrance de vivre dans une société devenue, comme l'individu, sans limite de sens.
Changer de peau en y ajoutant tatouages et piercing opère comme des actes identitaires, se scarifier en secret, fuguer, errer jusqu'à disparaître de soi ou développer une haine de son corps en devenant anorexique ou boulimique, refuser la sexuation par absence ou par trop de sexe, méconnaître le danger de la vitesse, devenir délinquant comme moratoire à l'adolescence, bref tous ces phénomènes de résistance à la dureté du monde sont ici étudiés en profondeur et dans un langage accessible à tous.
Véritable manuel pour les parents en quête de compréhension de leurs enfants en crise, cet ouvrage fera date pour envisager et peut-être mieux comprendre les souffrances de nos adolescents en ce tout début du XXIe siècle.
David Le Breton est professeur de sociologie à l'université Marc Bloch de Strasbourg, membre de l'Institut Universitaire de France et du laboratoire URA-CNRS "Cultures et sociétés en Europe". Il est l'auteur, entre autres, de Des visages, Anthropologie de la douleur, Conduites à risque, Du silence, Éloge de la marche, La Peau et la Trace et La Saveur du monde.


Extrait de l'introduction :

"L'adolescent, vacillant entre l'enfance et la jeunesse, reste interdit un temps devant l'infinie richesse du monde. L'adolescent s'effraie d'être. Puis, au saisissement succède la réflexion : penché sur le fleuve de sa conscience, il se demande si ce visage qui affleure lentement du fond, déformé par l'eau, est bien le sien. La singularité d'être - pure sensation chez l'enfant - se transforme en un problème et une interrogation, en une conscience qui interroge [...]. Ainsi l'adolescence est à la fois l'âge de la solitude et celui des grandes amours, de l'héroïsme et du sacrifice. Avec raison, on imagine généralement les héros et les amants sous les traits d'adolescents. "
Octavio Paz, Le Labyrinthe de la solitude

Nous sommes entrés dans la "société du risque" (Beck, 2001), imprégnés du sentiment que le risque est une forme d'adversité redoutable, mesurable dans le domaine de la santé, de la technologie, de la politique, de la production industrielle des aliments, etc. La vulnérabilité grandissante de nos sociétés à cause de la puissance virtuellement mortifère de la technique dans le contexte de la mondialisation économique sollicite une vigilance aiguë sur les risques encourus. Pourtant, nombre de nos contemporains n'ignorant pas les dangers auxquels ils s'exposent n'hésitent pas à s'y confronter dans une volonté d'expérimentation ou de construction d'identité. Dans le domaine de l'épanouissement personnel, on connaît à ce propos la passion pour les activités physiques et sportives à risque. Sous une forme plus ambivalente, les conduites à risque des jeunes générations prennent une importance grandissante dans le monde contemporain.
Le terme de conduites à risque relève du vocabulaire de la santé publique, c'est une notion statistique et sociologique faisant peu de cas de la perception du risque, ou de la notion même de risque pour le jeune. Ce terme est en décalage avec l'expérience de l'adolescent, en ce que pour lui la question n'est pas là, mais plutôt de sortir de la souffrance qu'il éprouve. Le risque perçu par les parents ou les professionnels est sans commune mesure avec celui éprouvé par l'adolescent. A ce moment où son identité vacille, la mise en danger de soi est secondaire au regard de la souffrance et de l'incertitude au sein desquelles il se débat. Dans ces circonstances le risque pour l'existence pèse peu face aux altérations du sentiment de soi.
Une majorité des jeunes s'intègrent sans souci à nos sociétés, mais une frange non négligeable peine à donner sens à sa vie et à se projeter sous une forme propice dans son histoire à venir. Ainsi, une étude menée au Québec (1998) révèle que 40 % des jeunes Québécois de 15 à 19 ans présentent un haut niveau de "détresse psychologique", les filles étant plus touchées que les garçons (Perreault, Bibeau, 2003, 21). L'enquête suisse Smash 2002 effectuée sur une population de jeunes de 16 à 20 ans engagés dans une filière scolaire et professionnelle d'État (délaissant les jeunes fréquentant les écoles privées, et surtout ceux qui sont engagés sur le marché du travail ou sans emploi) aboutit au constat qu'environ 35 % des filles et 20 % des garçons se sentent suffisamment déprimés pour avoir besoin d'un soutien. 8 % des filles ont fait une tentative de suicide, contre 3 % des garçons. Dans l'enquête IPSOS Insight Santé de 2006, 26 % des jeunes disent avoir du mal à aller vers les autres, 16 % se disent "mal dans leur peau".
Certes, les statistiques sont de peu de poids pour mesurer la souffrance, mais une grande part de nos jeunes ont des difficultés à trouver leur place dans le monde. Les conduites à risque les touchent de manière privilégiée. Le propos de cet ouvrage est celui de la difficulté de l'accès à l'âge d'homme, de la souffrance d'être soi lors de ce passage délicat. La traversée de l'adolescence ou, désormais, de la jeunesse, n'est pas une ligne droite bien balisée, mais plutôt un sentier en lignes brisées, malaisé à repérer, avec un sol qui se dérobe parfois sous les pas. L'étymologie du terme "adolescent" renvoie à une notion de croissance, de transformation, d'évolution. L'adolescence est une crise d'identité plus ou moins aiguë et durable (Erikson, 1972). Mais dans le contexte contemporain, pour certains, accéder à soi est une longue épreuve."

David Le Breton, En souffrance : Adolescence et entrée dans la vie. 2007. Editions Métailié.

samedi 23 février 2013

How kids can teach themselves (vidéo)



Sugata Mitra is Professor of Educational Technology at Newcastle University. He presents about "Outdoctrination: Society, Children, Technology and Self Organisation in Education" at the LIFT07 conference in Geneva, Switzerland, on Thursday, February 8, 20007.

Sous-titres en français (et autres langues) sur le site de TED.com
"Nous avons constaté que des enfants de six à 13 ans peuvent s'auto-instruire dans un environnement connecté, indépendamment de tout ce que nous pourrions mesurer. Donc, si ils ont accès à l'ordinateur, ils s'enseignent eux-mêmes, y compris l'intelligence. Je ne pouvais pas trouver une seule corrélation avec quoi que ce soit, mais il fallait que ça se passe en groupes. Et c'est peut-être d'un grand intérêt pour ce groupe car vous parlez tous de groupes. Donc, ici, c'est la puissance de ce que ce groupe d'enfants peut faire si vous supprimez l'intervention d'un adulte."


vendredi 22 février 2013

La musique peut rendre plus intelligent (vidéo)



Ces dernières années ont vu des chercheurs s'intéresser à l'effet de la musique sur le cerveau, et cela a permis des avancées importantes sur la façon dont le cerveau fonctionne. Et on a pu démontrer que la musique a un effet bénéfique sur le cerveau.

Autisme : comment mieux scolariser les enfants ?




Depuis 2005, l'Éducation nationale est censée accueillir en milieu dit "ordinaire" tous les enfants handicapés. Mais cette obligation suscite des réticences et des incompréhensions pour certains handicaps comme l'autisme.

C'est ce que montre Autisme : Donner la parole aux parests, le livre que publient aux Editions Les liens qui libèrent les psychiatres et psychanalystes Marie et Claude Allione.

Présentation du livre par l'éditeur :
Le débat est très vif aujourd'hui autour des soins apportés à l'autisme. Pour ou contre la psychanalyse, pour ou contre les thérapies comportementales, pour ou contre certaines méthodes venues des États-Unis. Au-delà des idées toutes faites, ce livre donne la parole aux parents d'enfants, d'adolescents et d'adultes autistes, à tous ceux que l'on n'entend presque jamais, mais qui représentent une très large majorité. Témoignages passionnants, émouvants et presque toujours empreints d'une grande sagesse sur ce qu'ils vivent : l'annonce du diagnostic, la culpabilisation des mères, les méthodes thérapeutiques, la scolarisation des enfants, la validité des structures de soins, les problèmes qui se posent lorsque l'enfant devient adulte.

Ce livre, loin d'opposer les formes différentes de soins et d'éducation, montre à l'inverse leur indispensable complémentarité en tenant compte de toutes les avancées et de toutes les interrogations actuelles sur cette pathologie très polymorphe.

jeudi 21 février 2013

Apprendre, c'est naturel - Jean-Pierre Lepri


Une cafétéria universitaire végétalienne en Caroline du Sud




Contre toute attente, le Collège de Charleston, situé en Caroline du Sud, proposera désormais une option végétalienne dans sa cafétéria. Sur les traces d’un changement éthique.

Le végétalisme à l’université
Le Collège de Charleston a annoncé qu’il offrirait un régime végétalien (et casher) dans sa cafétéria afin  de satisfaire  les « mangeurs d’éthique ». Inutile de dire que c’est un signe certain de progrès et une indication réelle que le végétalisme a fait son chemin. On s’attendait à un endroit comme l’université de San Diego pour démarrer un tel projet, mais le Collège de Charleston? Eh bien, pas tellement…
Charleston est une ville dont les traditions culinaires sont imprégnées par l’odeur de porc fumé, de poulet, bœuf, poisson, mollusques et autres crustacés. Le collège, qui s’identifie profondément aux traditions de la ville, semblait donc avoir une coque dure à casser.

L’appui de PETA
La campagne visant à atteindre l’objectif d’une cafétéria végétarienne a été lancée par un groupe sur place et appuyée par une lettre écrite de PETA:
« Les aliments végétaliens sont plus populaires que jamais dans les écoles du pays, y compris ici au Collège de Charleston. En tant qu’étudiant du campus, j’ai l’espoir de voir servir une nourriture délicieuse qui n’implique aucune cruauté envers les animaux. Certaines universités à travers le pays, tel l’Université de Californie à San Diego et l’Université du North Texas, ont mis à disposition  des repas entièrement végétaliens dans la dernière année, le moins que nous puissions faire est de s’en inspirer et d’offrir une option de plats végétaliens lors de chaque repas.  Il existe de nombreux mets écologiques et savoureux de nos jours, des tacos à base de fausse viande à la pizza végétalienne, et le Collège de Charleston pourrait faire plus pour répondre à la demande croissante. Je vous exhorte à travailler avec les élèves afin de mettre en œuvre ces changements. »

Les écoles et universités sont le berceau des changements, puisqu’ils sont le temps de formation de l’identité pour beaucoup de personnes ; un temps pour décider comment vivre une vie centrée sur la compassion et les changements sociaux positifs. Une cafétéria végétalienne peut paraitre une «victoire» symbolique, mais c’est beaucoup plus que cela !

mercredi 20 février 2013

Lucile, 10 ans, autiste et artiste



Un article de Fabien Bonnieux pour La Provence

À 10 ans, elle réalise près de 200 dessins par jour. Ils vont être exposés d'ici au printemps à Nantes, Nice, Marseille et Avignon

Elle est assise sur le tapis, entourée de ses dessins par dizaines, tous réalisés au Bic noir. Il faut dire que la pré-ado produit massivement : de 50 à 200 dessins par jour ! Ahurissant, qui plus est quand on pense qu'Edward Hopper réalisa moins de 100 toiles pendant toute sa vie...
Lucile a 10 ans. Voilà six ans, les médecins ont posé officiellement le diagnostic : elle est autiste. "Le dessin, c'est sa façon de communiquer avec elle-même, d'analyser ce que lui renvoie ce monde qu'elle ne comprend pas bien" explique Eugénie, sa maman.

"Sept expositions de prévues"
À l'automne dernier, le théâtre Golovine ouvre grand ses portes à la jeune Avignonnaise, qui expose alors ses oeuvres sous l'intitulé "La tribu de Lulu". Le public découvre son univers visuel, attachant beaucoup, sombre un peu. La presse suit. Et le "buzz" dépasse au fil des semaines les seuls remparts de la cité des papes. À telle enseigne que Lucile crée autour de son travail un vrai consensus.
"D'ici le printemps, grâce au théâtre Golovine, qui lui a donné sa chance en premier, Lucile a sept expositions de prévues, à Nantes, Nice, Marseille, et bien sûr, à Avignon. Parfois dans le cadre des journées sur l'autisme, parfois non", note sa mère, Eugénie, qui poste un dessin chaque jour sur Facebook. Quant au dessinateur Claude Ponti, il a accordé à cette surdouée du trait une pièce entière dans son musée virtuel (sur Internet), le Muz.

Jamais de couleur dans ses dessins
L'expérience est à la fois un soulagement et une fierté pour sa maman. Car au jour d'aujourd'hui, Lucile est déscolarisée. "La dernière fois qu'elle a fait un essai dans une école, elle est revenue en me demandant ce que voulait dire "débile". Actuellement, l'artiste en herbe est suivie dans un service psychiatrique à l'hôpital de Montfavet et passe ses mercredis parmi les enfants dit ordinaires, au centre aéré de Rochefort-du-Gard.

Entre les deux ? Elle dessine. Beaucoup. "Jamais avec des couleurs, c'est comme ça depuis 8 ans." Le figuratif reste son dessin animé. "Mais depuis quelques jours, elle commence aussi à dessiner des maisons. Elle vient d'intégrer l'atelier Marie Laurencin du CHS de Montfavet" (lieu de création pour les patients permettant de dire autrement par la peinture et la sculpture ndlr). "Lucile in the sky with diamond ?" Oui mais définitivement noirs, le ciel et les diamants.



Anatomie d'une éducation réfléchie (Vidéo)



Continuité de la réflexion de Thierry Pardo (webisode 16) sur ce qu'est et ce qui n'est pas de l'éducation et ce qui devrait en être. 
Pour plus d'informations et de vidéos, voir le site de la Déséducation.

Bien-être des jeunes enfants dans l’accueil et l’éducation



Actes du colloque : Bien-être des jeunes enfants dans l’accueil et l’éducation en France et ailleurs
29/01/13 

Comment améliorer le bien-être des jeunes enfants dans les lieux d’accueil et d’éducation ? Le Centre d’analyse stratégique et la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques ont organisé en octobre 2011 un colloque sur ce thème insuffisamment exploré en France.
Adopter le point de vue de l’enfant plutôt que celui de ses parents ou de la société, proposer une réflexion globale sur le développement des enfants de 0 à 6 ans, telle a été la démarche originale de ce colloque. 

C’est la première initiative en France visant à couvrir de manière complète ce thème. Elle a réuni des experts et des professionnels de la petite enfance, français et internationaux, de plusieurs disciplines : économistes, chercheurs en sciences de l’éducation, enseignants, neuroscientifiques, pédopsychiatres, psychologues, éducateurs de jeunes enfants, etc.

À la croisée des savoirs, réflexions et des expériences, ce colloque s’est intéressé à la définition du bien-être des enfants, à la qualité et à la continuité entre les différents lieux d’accueil et d’éducation, à la formation des professionnels et aux politiques publiques visant à améliorer le bien-être de tous les jeunes enfants.


Référence : « Bien-être des jeunes enfants dans l’accueil et l’éducation en France et ailleurs », Actes du colloque des 10 et 11 octobre 2011, Drees – CAS, Coll. Études et statistiques, 2013, 182 p. ISBN : 978-2-11-129990-0

mardi 19 février 2013

Principes de méthode de l'education familiale traditionnelle en Corée


Principes de méthode de l’éducation familiale traditionnelle - un article de  KIM Kwoong (Corée), disponible en intégralité sur le site du Journal des Chercheurs.
 Cet article a pour objectif de dégager les principes de méthode qui se sont appliqués à l’éducation familiale traditionelle de la Corée. Aujourd’hui, la fonction et le rôle de l’éducation familliale s’affaiblit, lorsque l’on tient compte du fait que l’éducation de la personnalité et de l’humanité pris en charge traditionnellement par l’éducation familiale posent des problèmes divers, le débat des principes de méthode de notre éducation traditionnelle et la remise en question du sens moderne prennent des dimensions importantes tant sur le plan scientifique que sur le plan pratique de l’éducation familiale. Mais, Avant que l’on traite les principes considérés comme méthodes de pédagogie mises en application dans notre éducation familiale traditionnelle , il y a lieu d’examiner le sens du concept ‘méthode d’enseignement’. Car on n’a pas le concept de la méthode d’enseignement à part dans notre éducation familiale traditionnelle.

 Dans un sens moderne, la méthode d’enseignement est un concept qui d’abord contraste avec celui du contenu d’enseignement. Alors qu’il indique le contenu tel que la fonction, la connaissance et l’attitude auxquelles l’apprenant doit continuellement répondre à travers le processus d’apprentissage, il sera incontestable que la méthode d’enseignement se rapporte au processus d’enseignement-apprentissage au cours duquel un tel contenu se transmet, s’acquiert et s’approprie. Alors, la méthode d’enseignement est en rapport avec l’objectif, le contenu et l’évaluation d’enseignement. Le concept de la méthode d’éducation a un sens indépendant assez précis dans la pédagogie moderne où l’on essaye d’aborder la pédagogie d’une manière scientifique. Mais il n’est pas facile d’établir explicitement le sens du concept de la méthode d’éducation dans notre éducation traditionnelle. Il y a plusieurs raisons pour lesquelles on a du mal à conceptualiser la méthode d’éducation d’une manière concise et précise dans notre éducation traditionnelle.

Cinq principes :

1.  principe du moment convenable
2.  principe de l’exemple à donner.
3.  principe de l’expérience personnelle.
4.  principe de l’accord entre connaissances et actes.
5.  principe du respect des enfants.


lundi 18 février 2013

Des encouragements pour les aider à s’épanouir



Féliciter son enfant pour ses choix et son attitude serait plus bénéfique pour le développement de l’enfant que des encouragements "gratuits", selon une étude américaine.
Encourager son enfant a un impact sur la façon dont le futur adulte va se construire et avancer dans la vie. Des chercheurs de l’University of Chicago et de la Stanford University en sont parvenus à cette conclusion en étudiant les relations mère-fils pendant des années. C’est la première fois qu’une étude s’intéresse à l’éloge sur le développement de l’enfant. Les résultats de l’enquête sont parus dans la revue Child Development.
Principal enseignement, féliciter juste pour le plaisir de féliciter ne sert pas à grand-chose. Certains compliments vont plus aider l’enfant à réussir sa vie. Ainsi le féliciter parce qu’il a fait une bonne action ou s’est bien comporté dans une situation donnée le rendrait solide pour affronter les situations difficiles les années qui suivent. Ces encouragements basés sur des actions apporteraient plus à l’enfant que les encouragements uniquement basés sur les qualités de la personne. Autrement dit, il vaut mieux dire “ Tu as fait un bon travail” qui met l’emphase sur les efforts entrepris, que des phrases du genre “tu es un bon garçon” ou encore « tu es un garçon intelligent ».
Des encouragements mérités
"Louer les efforts, les actions et le travail accomplis par l’enfant lui est beaucoup plus profitable sur le long terme en lui donnant envie de travailler dur plus tard", explique Elizabeth Gunderson, professeur de psychologie à la Temple University à Philadelphie co-auteure de l’étude. On reconnaît bien là l’esprit méritocratique américain qui valorise avant tout la combativité et la compétitivité. Mais est-ce la même chose en France ?

dimanche 17 février 2013

Bébés bilingues : dès 7 mois ils distinguent les 2 langues

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Apprendre l’anglais et le japonais, un jeu d’enfant pour les bébés qui grandissent dans un milieu bilingue ! Dès l’âge de 7 mois, ils parviennent à faire le distingo entre ces deux langues aux structures grammaticales bien distinctes. Pour cela ils utilisent une technique : ils se fient à la hauteur et la durée des sons, variable suivant la langue.
Avec cette découverte, les chercheurs du Laboratoire de Psychologie de la Perception (Université Paris Descartes/CNRS/ENS) et de l’Université de British Columbia comprennent un peu mieux le processus d’acquisition du langage chez l’enfant.
Bébés bilingues plus à l’écoute des détails
"Les bébés apprennent essentiellement en comptant, explique Judit Gervain, chargé de recherche au CNRS et à l’Université Paris Descartes dans leur étude, parue dans Nature Communications. Mais les bébés qui grandissent dans un milieu bilingue ont besoin de plus d’indices, ils développent donc d’autres stratégies que les bébés monolingues n’ont pas besoin d’utiliser".
Pour connaître ces stratégies, la scientifique a observé des bébés âgés de 7 mois pendant des expériences grammaticales. Elle a noté le temps que chaque enfant passait à regarder des panneaux, derrière lesquels des haut-parleurs émettaient différents sons, correspondant à l’anglais ou au japonais. Elle a remarqué que les jeunes enfants prêtait attention à des détails oraux comme le rythme, l’intonation et l’accent des mots.
"Si vous parlez deux langues à la maison, ne vous inquiétez pas pour l’acquisition du langage de votre enfant", conclut Judit Gervain.
L’apprentissage du langage chez l’enfant est un phénomène aux contours encore mystérieux pour les scientifiques. Une récente étude a révélé que les bébés seraient sensibles à leur langue maternelle avant même d’avoir été mis au monde.

samedi 16 février 2013

Grammaire de l'imagination (livre)


Cette Grammaire de l'imagination, unique en son genre par son humour et son intelligence pétillante, constitue un ouvrage essentiel pour tous ceux qui s'intéressent aux processus de l'imagination : enseignants, animateurs, formateurs, parents, mais aussi tout "candidat libre" à une écriture débridée. "Somme du gai savoir de Rodari, livre à la fois de pédagogie et du poétique pour pédagogues et pédagogie pour poètes", comme l'a défini Italo Calvino, cet essai regorge d'idées dynamisantes pour le lecteur. Il est tout à la fois grave et facétieux, rigoureux et brillant, nourri de tradition et subversif, pétri de culture et d'expérience concrète des enfants. Dans le monde, de nombreuses associations pédagogiques et culturelles se réclament de la pensée, de l'action de Gianni Rodari, écrivain (Prix Andersen 1970), journaliste et pédagogie de la créativité.

Gianni Rodari, Grammaire de l'imagination. 2010. Ed. Rue du monde.

vendredi 15 février 2013

Où va l'éducation (livre)



Ce ne sont pas les matières qu'on leur enseigne que les enfants ne comprennent pas, mais les leçons qu'on leur donne. Là est la cause de la plupart des échecs scolaires. Toute réforme sérieuse de l'enseignement doit donc commencer par l'information des maîtres qui assurent cet enseignement. Ainsi les méthodes dites actives, l'éducation préscolaire, la recherche interdisciplinaire deviendront autre chose que des mythes. En particulier, ce que préconise, ici, Jean Piaget c'est, avant tout, la fin du professeur conférencier. Pour que l'école devienne plus efficace, car comprendre, c'est inventer.

 Jean Piaget, Où va l'éducation. 1988, Ed. Folio.

jeudi 14 février 2013

Les bébés peuvent lire dans vos pensées grâce à l'empathie



Une récente étude montre que les enfants de moins de 18 mois peuvent deviner ce que pensent les autres.

On savait déjà que les bébés comprenaient beaucoup plus de choses qu'il n'y paraît. Mais les enfants de moins de 18 mois seraient aussi capables de lire dans nos pensées. C’est ce qui ressort d'une étude américaine menée sur des enfants du monde entier, des campagnes chinoises les plus reculées à l'Equateur, en passant par les îles Fidji. Auparavant, les chercheurs pensaient que la capacité de deviner les pensées des gens apparaissait plus tard, entre 4 et 7 ans.

Pour l’auteur de cette étude, H. Clark Barrett, anthropologue à l'université de Californie (Los Angeles), les humains sont "très doués pour déduire l’état d’esprit des autres: leurs émotions, leurs désirs et dans ce cas, leurs connaissances. Donc cela pourrait jouer un rôle important dans la transmission culturelle et l’apprentissage social".

Pour parvenir à ces résultats, les chercheurs ont fait passer à des bébés provenant de chine, des Fidji, et d'Equateur un "false-belief task". Un test normalement destiné aux enfants de 4 à 7 ans et qui se déroule comme suit : l’enfant assiste à une scène dans laquelle une première personne entre et dépose un objet (par exemple une paire de ciseaux). Une deuxième personne entre et met cet objet dans une boite. Ensuite, la première personne revient pour récupérer l'objet et demande à l'enfant : "Où peuvent bien se trouver les ciseaux ?" Une façon d'évaluer la capacité de l'enfant à deviner la façon de penser de la personne, en sachant un élément que la personne ignore.

Pour s'adresser à des bébés de moins de 18 moins, le test a été légèrement modifié : les scientifiques n'ont pas posé de question aux bébés mais ont simplement suivi son regard. Résultat : les bébés ont systématiquement regardé la boite lorsque la deuxième personne entrait pour récupérer les ciseaux. Ce qui montre que les enfants de moins d'un an et demi sont aussi capables de deviner les pensées des autres.

mercredi 13 février 2013

Isabelle Peloux : engagée pour une autre éducation



FemininBio a rencontré Isabelle Peloux qui dirige l'école du Colibris au sein des Amanins, lieu pionnier et autonme dans la drôme. 


Voir aussi: séjour aux Amanins


mardi 12 février 2013

Éduquer aujourd'hui. Éléments de réflexion - René Barbier



S'interroger sur la manière et le sens de l'éducation aujourd'hui nous conduit à remettre en question bien des idées acquises. En particulier, la dissociation entre la connaissance de soi et les savoirs établis.
Par René Barbier – Le Journal des Chercheurs

L'école est en crise un peu partout dans le monde. Malgré tout, comparativement à beaucoup de pays, la France ne s'en sort pas trop mal. Pourtant dans les banlieues, les collèges et les lycées font la une des journaux. En Seine-Saint-Denis, il faut une longue grève des enseignants du secondaire pour que les pouvoirs publics daignent réfléchir sur le cas de cette banlieue sinistrée par le chaos économique du libéralisme mondial. o Soucieux de connaître la raison de la désaffection des jeunes à l'égard de l'école, le ministère de l'éducation nationale lance une grande enquête sur toute la France en 1998. Elle s'adresse aussi bien aux élèves qu'aux enseignants ou à l'administration. Ses conclusions sont éloquentes. Les élèves, particulièrement, réclament des enseignants plus compréhensifs et relationnels, ouverts aux problèmes des jeunes d'aujourd'hui.

Habiter l'humanité se prépare en chacun, prend du temps, appelle un discernement qui travaille une texture de sagesse pratique. La conviction y tresse ses fils avec la raison. De tous temps en effet les être humains ont tenté de donner du sens à leur place dans l'univers et à leurs pratiques pour y survivre et se perpétuer. L'éducation prend racine dans cet élan pour décrypter l'origine et la fin de toute chose. C'est dire qu'on ne saurait séparer sans artifices l'éducation de la sagesse de l'humanité. Chaque société a eu sa part de désespérance. Jean Delumeau nous a montré que l'An Mil , avec son cortège de peurs de toutes sortes, n'était pas une époque paradisiaque. Chaque culture, quand on y regarde de plus près, suscite des "hommes remarquables" pour lui prêter du sens. La nôtre, en ce début de siècle, est divisée entre un retour à un traditionnalisme virant à l'intégrisme meurtrier et une écoute du fond spirituel commun aux autres civilisations comme à celles des religions du Livre. Elle s'ouvre même à une interrogation émanant de la science qui bute sur l'imprévu et l'imprenable aux confins de la "matière".

Aujourd'hui les valeurs sont en question mais la question de la valeur en sort peut-être fortifiée. L'Éducation se nourrit de valeurs. Elles sont "le contraire de l'indifférence" comme l'écrit le philosophe Olivier Reboul. Elles constituent l'essentiel de ce qui fait sens pour un être humain. C'est la raison pour laquelle le sens ne peut se réduire à l'analyse habituelle en termes sémantique, syntaxique ou pragmatique. Le sens, tissé de valeurs, dépasse toutes les catégories des sciences du langage et même des sciences de l'homme. Il est porté par une expérience singulière enracinée dans un tremblement de l'être qui, souvent, échappe à l'interprétation d'un "autre". Au-delà des grands systèmes philosophiques de plus en plus incertains aujourd'hui, l'homme cherche un homme, comme Diogène dans la cité. Il semble le rencontrer dans des espaces sociaux inhabituels et non académiques, au sein des ces associations humanitaires qui augmentent de jour en jour et dans les expériences de bénévolat. La sub-culture adolescente cherche des valeurs et trouve les soirées "rave" où la musique "techno" sert répétitivement de rituel de transe.

Que serait une éducation qui tenterait de reprendre goût à la vie ? Si nous articulons le savoir, l'enseignant et l'élève, dans la perspective proche du "triangle pédagogique" de Jean Houssaye, le sens se trouve dans l'interaction de ces trois pôles. Ce sens de l'éducation devient "transpersonnel" dans la mesure où il intègre des dimensions irréductibles à toute explication purement rationnelle et déterminée, sans la nier pour autant. Le "transpersonnel" signifie donc qu'un ensemble de déterminations, qui n'exclut ni la raison, ni la dimension non-rationnelle, passe par le sujet et le structure en même temps. Mais le sujet n'est pas passif dans ce flux social et cosmique. Par sa réceptivité lucide il est capable de participer à son animation interne. Par là il dépasse les frontières imposées par une interprétation en termes simplement historique, économique, sociologique ou psychologique et devient attentif à la notion d'imprévu, de "vécu" singulier et de coformation de soi à soi, de soi au Monde et de soi aux autres.

Éduquer s'origine dans le latin duco, ducere, qui signifie "conduire" hors de. Éduquer c'est tirer hors de l'état d'enfance. Mais une autre origine plus probable, educare, signifie "nourrir" et s'ouvre sur le "soin des enfants", ce que les Grecs nommaient la paideia. Les romains avaient quant à eux, inventé une déesse, Edule, qui nourrissait les enfants, leur donnant à manger et à boire au moment de leur sevrage. L 'éducation devient un incontournable de nos sociétés modernes. Étatisée elle voit son sens réduit à une direction programmée qui surdétermine toute signification et laisse de côté l'univers des sensations non utilisables socialement. Reprécisons les termes "apprendre", "s'instruire", "se former", "s'éduquer"
Posons d'emblée qu'apprendre est le terme le plus générique pour indiquer un processus d'accès compréhensible à un certain niveau d'informations. Apprendre implique de comprendre ce qui nous informe. Apprendre correspond à quelque chose de plus qu'être simplement informé. Apprendre dépend nécessairement du niveau de culture que l'on possède. En passant de la sphère du savoir sur la nature à la Connaissance de l'être, sans doute devrais-je perdre beaucoup de savoir acquis pour apprendre à connaître un peu plus spirituellement le monde. Connaître, c'est méditer et méditer c'est désapprendre avant tout pour comprendre, c'est-à-dire perdre de l'information acquise pour devenir réceptif à une information potentielle. L'homme neuronal de Jean-Pierre Changeux nous signale qu'il en est ainsi au niveau des neurones du cerveau : il faut perdre pour pouvoir acquérir. Le Vide est une notion centrale de toute activité de Connaissance. Acceptons l'idée que je peux apprendre toutes sortes de choses dans n'importe quel domaine. Apprendre n'implique pas nécessairement une institution spécifique. Apprendre est ouvert à tous vents !

Instruire vient du latin instruere qui signifie insérer, bâtir, disposer, outiller. S'instruire c'est alors se doter d'outils conceptuels et imagés. Mais le champ sémantique est plus vaste : instruire signifie également éclairer, avertir, informer, aviser, initier. S'instruire consiste donc à se renseigner, à s'informer d'une manière éclairante. Par rapport à apprendre, s'instruire implique une direction de l'information, une intentionnalité plus précise en vue d'une fin encore vague : l'éclairement, la mise au jour d'un sens à venir. En vérité on s'instruit souvent en participant à un "enseignement". Lorsqu'il y a institutionnalisation de l'activité de connaissance qui renforce l'intentionnalité de l'envie de savoir, cette institutionnalisation comporte ses méthodes codifiées, comprend ses professionnels qualifiés. Tout le savoir externe est déterminé par des lignes de force qui nous échappent. On s'instruit en s'aliénant, en se faisant prendre au piège d'un réseau de significations destinées à nous "marquer" et nous séparer de notre état de culture présente, pour le meilleur et pour le pire.

Enseigner ? En latin insignare veut dire d'abord indiquer, signaler, montrer qu'il y a un lieu, une direction, une orientation, un éclairage. Le contenu de ce qui est ainsi indiqué à l'évidence importe, le geste même,l'orientation signalée importe au moins autant car il implique la mise en mouvement en direction de ... Enseigner n'est donc pas seulement transmettre un contenu, enseigner implique une mise en relation avec le contenu qui n'appartient à personne mais par rapport auquel la personne enseignante est à la fois représentante et médiatrice auprès des personnes enseignées qui sont censées désirer y avoir accès, l'atteindre et le comprendre. Mais insignare veut dire en même temps mettre une marque, conférer une distinction. Aussi la personne enseignante devra-t'elle penser des modes évaluatifs suffisamment clairs et explicités afin que dans les enchevêtrements diplômants de l'institutionnalisation des savoirs les personnes ayant désir de s'instruire puissent non seulement s'y repérer mais constituer pour elles-mêmes un itinéraire qui ait du sens.

Former vient du latin formare qui signifie au sens fort, donner l'être et la forme, et au sens faible, organiser, établir. Former implique une action en profondeur de transformation, en vue de donner une forme à quelque chose qui n'en avait pas ou qu'il fallait changer. Se former, en apprenant, signifie donc travailler son information pour lui donner une forme qui correspond à un mouvement interne de transformation de soi-même. Vu sous cet angle, comme le pense le philosophe Michel Fabre, former est plus ontologique qu'instruire ou éduquer : dans la formation c'est l'être même qui est en jeu, dans sa forme. n Éduquer avec ces deux sens majeurs "nourrir", élever des animaux et "faire sortir" oriente le champ sémantique vers une élévation, une extraction plus ou moins ontologique. On se forme en s'éduquant. C'est l'éducation qui est le terme principal, le terme animateur. Il y faut du soin pour que "s'élève" un "petit d'homme", c'est une élévation qui précisément n'est pas un élevage. Tout se passe comme si l'éducation était du registre d'un projet implié d'une région essentielle de soi-même à connaître. L'éducation est élan de soi vers soi par le truchement de l 'autre. Cette poussée rencontre la formation comme véritable mise en forme, organisation pertinente de cet élan créateur.

L'être humain n'échappe pas au fait d'avoir à se situer dans un univers de phénomènes allant de son corps à l'infini. La question du sens est celle de l'établissement d'un lien entre l'homme, les autres hommes et le monde, par le truchement de valeurs socialement reconnues. Cette reliance essentielle et conscientisée ouvre les voies de la connaissance de soi à partir de laquelle nous pouvons commencer une vraie discussion sur le sens de l'éducation. L'éducateur n'est pas simplement un être de savoir et de savoir-faire, un érudit, une "boite à fiches" comme Léon Bloy ironisait à propos de Marcel Mauss. Il est cet être conscient et lucide qui s'appuie sur la connaissance de soi, expérientiellement assumée, pour accueillir le savoir des autres, au bénéfice du doute, et le faire fructifier. Dans ce domaine, comme l'écrit René Char "la lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil". La blessure est celle de l'inachèvement et des résistances psychologiques de tous ordres. Blessure inéluctable mais qui, par sa profondeur même, nous rapproche de la compréhension du monde et de nous-mêmes. L'éducateur est de ce fait toujours potentiellement un homme de défi avant d'être un être de médiation.

Le rapport à la connaissance de soi introduit un "trou noir" dans la région du savoir, en l'empêchant ainsi de devenir totalitaire. C'est la "dissidence d'un seul" dont nous parle un psychologue social comme Serge Moscovici en s'appuyant sur Soljenitsyne au temps du Goulag. C'est "l'école de dedans" et la distinction entre "savoir-gnose" et "savoir-épistémé" (Georges Lerbet). Mais inversement le rapport au savoir est déterminant devant les dangers de l'aveuglement de toute emprise sectaire et mystique. Le savoir débarrasse le fanatique de toutes ses béquilles instituées. Après coup, bien souvent, il ne reste que le vide et l'écroulement du personnage religieux, du gourou aux yeux bleus aériens. C'est la raison pour laquelle l'esprit sectaire n'aime pas l'homme de savoir et lui oppose sans cesse un au-delà des mots indiscutable. Le savoir dans ce cas représente une petite bombe dans la violence symbolique que l'esprit sectaire fait peser sur ses partisans abusés. Tout est tenté pour la désamorcer, même le bûcher en son temps, et aujourd'hui la flamme spectaculaire des médias toujours en quête de sensationnel.

La vie intérieure pose la question permanente : qui suis-je ? Pour les bouddhistes, comme pour les lacaniens, le "je" est un leurre, une illusion d'optique, que la méditation ou l'analyse vont dénouer. Les structuralistes et les partisans de la "mort de l'homme" ne s'intéressent au sujet que pour mieux mettre en lumière son imbrication et sa consistance éphémère dans le jeu structuré des relations sociales. Les existentialistes, les personnalistes, les phénoménologues, les freudiens nord-américains, les interactionnistes, les ethnométhodologues, ne veulent pas abandonner l'importance du "moi" dans l'interprétation du monde et dans l'action sur celui-ci. Dans cette lutte pour l'explication de l'être-au-monde, le sujet, après une période de déclin, revient à la mode en sciences humaines, non sans une interrogation permanente sur "le désenchantement du monde" et une sortie de la société hors toute religion (Marcel Gauchet). On parle du "retour du sujet" (Alain Touraine) en même temps que du "retour du religieux", de la "plénitude de l'univers" (David Bohm) ou du réenchantement du monde par une "nouvelle alliance" (Ilya Prigogine et Isabelle Stengers). D 'autres, au contraire, maintiennent le caractère évanescent du sujet (M. Gauchet, DR.Dufour)

La bataille fait rage entre les différents courants qui veulent s'approprier la présence ou l'absence du sujet. L'homme, dans tout cela, l'homme de la rue, n'y retrouve pas ses petits et regarde, ahuri, la mitraille des concepts et les exclusions théoriques. Personne ne sort plus heureux et plus conscient de cette mise en scène de la vie intellectuelle. Les questions cruciales demeurent inchangées : 
 Qu'en est-il de la naissance, du développement humain, du travail digne de ce nom, de la souffrance, de la peur, de la liberté, de l'amour, de la vieillesse, de la mort ? 
 Pourquoi sommes-nous sur cette terre, dans quel dessein, avec quelle finalité ? 
 Pourquoi y-a-t-il quelque chose plutôt que rien ? 
 Qu'appelle-t-on "conscience" ? est-ce la "conscience de" quelque chose ou l'être-conscience qui dépasse la singularité biologique et mentale pour devenir transpersonnel ? 
 Qu'est-ce que l'"engagement", la responsabilité, l'éthique, dans cette époque de l'extrême barbarie qui a inventé le "génocide" à répétition, la Shoah et la "purification ethnique" ? 
 Que pouvons-nous faire, individuellement et collectivement, pour construire ensemble une autre civilisation digne de l'être humain ? 
 Sommes-nous condamnés à subir la "géopolitique du chaos" (Ignacio Ramonet), le laminoir de la mondialisation "communicante" avec son cortège d'exclusions et de pollutions ? Les citoyens peuvent-ils être autre chose que des petits robots à voter sous les grandes machineries des producteurs de mirages ?

La vie intérieure est un "travail d'exister" comme dit Max Pagès. Elle articule paradoxalement un sens secret de la totalité et une saisie immédiate de la fragmentation. Le sentiment de la totalité la dirige vers les voies de la Connaissance de soi et du monde nouménal. L'appréhension de la parcellisation l'oblige à vivre dans le miroitement des savoirs dont certains éclairs fulgurants soulèvent cependant des zones d'ombre imprévisibles.

L'éducation est au carrefour, à l'interface des savoirs en actes et de la Connaissance intime. L'éducation est le processus qui exprime la dynamique de la vie intérieure en contact avec le monde extérieur. Elle ne saurait être définie par des "disciplines" scientifiques ou des catégories de pensée instituées. Elle est de l'ordre du devenir improbable pour chaque personne. Elle n'existe pas a priori, mais se fonde dans son mouvement même. Elle n'a pas de but, ni de projet autre que dans l'instant de la réflexion. Être, c'est s'éduquer, toujours avec l'autre, et, par là même fonder ce que nous sommes dans le cours de ce qui advient. Essence et existence coïncident dans l'éducation. La vie intérieure met en acte l'éducation singulière. Elle avance et éclaircit le monde des formes, mentales, culturelles, sociales, matérielles, La reliance ainsi vécue est nommée amour ou compassion, suivant les cultures. Un éducateur est toujours un être relié. Pour le moins cherche-t-il à l'être. Mais paradoxalement une quête de la reliance est une impasse. La reliance est une donnée immédiate de la conscience sans objet.

lundi 11 février 2013

Pour une éducation à la beauté et à la magie de la vie - Pierre Rabhi




Peut-on changer de société sans changer d'éducation ? Jamais cette question ne s'est posée d'une façon aussi cruciale et décisive qu'aujourd'hui. Cruciale parce qu'elle est sous-tendue par la souffrance de nombreux jeunes en désarroi face à un avenir sans visage. Décisive parce qu'une réponse erronée dans la complexité et les mutations rapides de notre époque aurait des conséquences quasi irrattrapables.

Il semble que dans l'espace du "décisionnel" rien de vraiment nouveau n'apparaît hormis quelques aménagements inspirés par les attentes de quelques personnes militant pour le changement. Ces personnes se trouvent d'ailleurs en partie parmi celles à qui la nation confie ses enfants, c'est à dire certains enseignants. On se demande alors si ce magistère que représente l'éducation peut être résolu par des ministères dont le rôle se limite à la transmission des fondements de l'idéologie dominante qui semble avoir besoin de citoyens-soldats de l'économie sur fond de PNB et de la consommation plus que d'individus accomplis. Accompli signifie selon nous déployé selon toutes ses dimensions. Avant que d'être un citoyen, l'enfant humain n'est-il pas un complexe de virtualités qui nécessitent d'être éveillées et élevées ? Ce magistère qu'est l'éducation ne peut être le domaine réservé de l'Education Nationale, chargé de la diffusion du savoir : la cellule familiale est théoriquement la pourvoyeuse des valeurs fondamentales mais est-elle encore en mesure d'assumer ce rôle ?

La problématique de l'éducation a depuis longtemps hantée de nombreuses consciences. Des réponses ont été tentées dans et hors institution avec plus ou moins d'ambiguïté. Car derrière toutes les éducations prédomine consciemment ou inconsciemment une intention souvent qualifiée de bonne, même quand elle n'est qu'endoctrinement, conditionnement et reproduction d'un immuable schéma que les diverses cultures se transmettent avec quelques modifications imposées par les conjonctures. Nous sommes de ceux qui pensent que le changement de société ne peut être sans changement d'éducation, mais une éducation fondée sur la libération de l'être et l'instauration de l'enthousiasme de grandir et de connaître et non la peur de l'échec.

Les enfants sont le don extraordinaire que se fait toute société pour se perpétuer et construire l'avenir.? Il ne peut y avoir par conséquent de changement de société sans changement d'éducation. L'enfant est mystérieusement l'être qui se conçoit avec une facilité déconcertante. On peut même dire qu'il n'est rien de plus banal que de faire un enfant. Il peut résulter d'un authentique élan amoureux comme d'une rencontre hâtive ou fortuite. Il peut se concevoir dans la griserie momentanée d'un couple éméché, d'une routine hygiénique, ou du viol le plus épouvantable... Il n'est besoin pour procréer d'aucune compétence : l'intégrité physiologique et l'instinct de plaisir suffisent. Cette condition a quelque chose d'effrayant par rapport à l'enjeu qu'elle détermine, qui n'est rien moins que la mise en route d'une destinée, une aventure faite de joie, de douleur, un parcours aléatoire aux probabilités multiples et si peu prévisibles. Tandis qu'un cheminement s'accomplit dans l'opulence, l'autre se fait dans la misère, même si parfois les uns souffrent dans la richesse et que les autres éclatent de bonheur dans la frugalité. Il n'est rien de plus extraordinaire que ces "coups de dés" régissant l'histoire de l'homme. Rien n'est jamais acquis au sein des probabilités, et rien n'obéit à des règles absolues, dans cette sorte de contingence, peut-on faire la distinction entre ce qui découle de la nature et ce qui dépend de nos choix ?

A présent, il suffit d'ouvrir les manuels scolaires d'histoire pour s'apercevoir que les batailles, les appropriations de territoires, les invasions, les massacres, constituent l'élément "dynamique" de l'évolution. Châteaux forts, muraille de chine et inventions offensives ou défensives donnent la mesure de l'angoisse de notre espèce, en même temps que les monuments religieux expriment d'autres aspirations divines censées constituer les antidotes, et tout aussi responsables d'horreurs infinies.

Avant la Jérusalem-célete, ville des conflits, de monuments et de discordes entre les religions du même livre, cette lecture du destin suscite tout de même une interrogation : honnêtement, à quoi cela rime-t-il ? Nous voici à l'entrée du 3ème millénaire avec le sentiment de n'avoir pas beaucoup évolué. Bien au contraire, au plan mondial, une personne du Nord consomme autant que quatre personnes du Sud. Jamais l'humanité n'a vécu une telle crise de l'équité que la morale religieuse était chargée de promouvoir. Les inégalités mondiales, les famines, le suréquipement de guerre, la dégradation du support biologique sont autant de signes de nos échecs et nos régressions. Il semblerait même que nous arrivions à l'ultime question : l'humanité a-t-elle un avenir ?

La modernité qui n'a cessé de s'autosuggestionner en s'attribuant la lumière, la raison, est tout aussi impuissante. Et pourtant, parallèlement à une gabegie démesurée, combien d'acquisitions de cette même modernité pourraient nous aider à sortir de l'impasse ? Cependant rien, à notre avis, ne changera si les fondements de l'éducation ne changent pas. Entre les manuels scolaires d'histoire faisant implicitement l'apologie de la force à travers le catalogue de violence des champs de bataille, et un monde où l'avidité, les ambitions individuelles sont de règle, l'enfant entre en angoisse. On quitte le liquide amniotique pour plonger dans un monde "champ de bataille" où il faut se battre, gagner, être premier, dominateur, victorieux Il suffit d'observer ses propres enfants pour se rendre compte qu'ils évoluent bien plus sous la terreur de l'échec que l'enthousiasme d'apprendre, et c'est là une défaillance que les phraséologues ou phraséocrates politico-pédago-psycho-techniciens, s'ils ne sortent du carcan de la société du productivisme efficace, ne corrigeront jamais. Ce qui manque le plus cruellement à notre temps sont les coeurs libres de leurs pulsations liées à une raison intuitive. Nous sommes tous piégés, car la plupart de ceux qui détiennent les leviers sont eux-mêmes "produits" du système qu'ils sont censés infléchir.

Du cursus scolaire à l'entrée en fonction, ils évoluent dans le canal hermétique de leur conditionnement et s'imaginent que leur construction théorique et l'élégance de leurs propos sont valeur de changement. Une vie faite de concepts, une inaptitude à confronter les lois du réel, laisse la place à la griserie des abstractions... Car, au fond, le changement ne peut être que radical. Il faut réussir avant tout des personnes et non s'acharner à réussir des fonctions. Toute personne réussie est un atout extraordinaire pour la société toute entière. Cette personne saura d'instinct répondre à sa vocation et acquérir le savoir ou le savoir-faire pour l'exercer. L'éducation dont s'est dotée la modernité pour se perpétuer est anxiogène. Le taux de suicide d'enfants japonais nés pour servir cette modernité, témoigne du caractère implacable d'un destin artificiel où la moindre défaillance signifie exclusion. Entre la pression qu'exerce sur lui l'ambition des parents et l'aiguillon de l'institution soucieuse de résultats statistiques, l'enfant se trouve prisonnier d'un monde tétanisé par la compétition et dont la finalité est de porter cette compétition au plan international pour le plus grand échec de l'humanisme planétaire.

L'agroécologie n'est évidemment pas la panacée, mais elle permet à l'enfant de recevoir les messages essentiels à travers les fondements de la vie. Un simple tas de compost peut faire l'objet d'une méditation active. Réunir les déchets de la matière organique morte, végétale et animale, les engager dans un processus de transformation pour développer des ferments microbiens et libérer des substances nutritives dans un premier temps ; nourrir ensuite cette terre avec l'humus obtenu et constater que cette terre restitue notre effort en nourriture et bien-être est une première leçon de réalisme en même temps que le retour raisonné à la relation nourricière initiale entre l'homme et la nature.

Cette initiation doit à notre avis s’appuyer fortement sur l’analyse scientifique, la compréhension des processus physiques et biologiques. Nos connaissances actuelles permettent cette lecture essentielle, contrairement aux primitifs dont les perceptions se limitent à des constats élémentaires et “mystérieux”. Notre raison peut s’aventurer dans la complexité des phénomènes. C’est d’ailleurs l’une des grandes acquisitions du monde moderne, de l’astrophysique au vertige de l’infiniment petit, certains scientifiques atteignent à l’émerveillement en même temps qu’une certitude. Aussi loin que l’on repousse les frontières de la connaissance, elle baignera toujours dans un océan d’ignorance et de mystère. Par ailleurs, il n’est guère de scientifique lucide qui ne témoigne de l’indispensable alliance pour notre temps, de l’écologie et de l’humanisme. Lorsque cette voie d’investigation atteint ces limites et nous livre au mystère, celui-ci doit-il forcément nous angoisser ? N’avons-nous pas encore la dimension poétique, avec le délire de l’émerveillement face à la beauté infinie qui ne s’adresse plus à la raison mais à l’émotion ? “Que c’est beau !” s’exclamait sans autre commentaire le Ravi provençal. Une éducation sans éveil à la beauté est un handicap et une mutilation graves. Le délire d’émerveillement n’est pas, selon nous, ce délire mystique échafaudant des hypothèses refuges à nos interrogations impossibles. L’éducation à l’agroécologie doit absolument permettre de saisir clairement ce que signifie la légitimité de toute vie. Il faut prendre conscience de l’unité physique et biologique de la planète terre, une et indivisible en même temps que diverse, apprendre à la considérer au-delà de tous les nationalismes qui l’ont si misérablement fragmentée, morcelée, défigurée jusqu’au plus profond de nos consciences.

Un tas de compost, un arbre, un animal, un homme, une femme, un enfant, compris et respecté, une terre pressentie comme matrice active, subtile, mystérieuse et non une masse minérale inerte, peuvent ouvrir à l’enfant de nouveaux espaces de réflexion, à la vitalité qui, au-delà de nos agitations stériles, perpétue une volonté déterminée et tranquille, avec les saisons comme cadence, les floraisons comme jubilation, la fructification comme contre-poison au conditionnement militaire. Comprendre la cohésion et la cohérence de la biosphère doit lui permettre de retrouver sa juste place dans le grand fleuve du réel. Il est des gestes simples qui, mieux que toute théorie ou savoir encyclopédique, peuvent aider l’enfant d’homme à prendre la mesure de sa responsabilité et à assumer son rôle premier d’intendant attentif au message que le monde vivant dont il est membre tente de lui transmettre. Tout cela pourrait tempérer les effets d’un monde de brutalité mécanique, de pensée géométrique et de confusion des plans...
Nous souhaitons donc de toute notre raison et notre coeur une éducation qui ne se fonde pas sur l’angoisse de l’échec, mais l’enthousiasme d’apprendre. Une éducation qui révèle l’enfant à lui-même tout en lui révélant les richesses, l’énergie et la beauté qu’offre le monde à son alliance vitale et non à son avidité insatiable et destructrice. Une éducation qui abolisse le “chacun pour soi” pour exalter la puissance de la solidarité. Une éducation où le pouvoir de chacun soit au service de tous. Car demain ne pourra pas être sans la coalition des forces positives et constructives dont chacun de nous est le dépositaire.