C’est étrange, quand on y pense,
cette ingérence permanente des adultes dans la vie des enfants. Bien sûr, je ne
fais pas allusion aux soins et aux attentions dont les enfants ont besoin, je
parle du manque de confiance permanent dont font preuve les adultes envers les
enfants. Cela commence par leur parler en langage bébé. Comme s’ils ne
comprenaient pas ce que nous disions en langage clair et courant. Et puis cela
se poursuit par toutes sortes d’accessoires ou d’attitudes dont le message
sous-jacent est : « tu ne peux pas le faire seul, tu as besoin d’un
plus grand que toi » (je n’ai pas confiance en toi ?) : un
harnais pour lui apprendre à manger, des gobelets en plastique, se faire porter
dans les escaliers, ne pas laisser manger ce qu’il veut et dans la quantité
voulue, et ainsi de suite.
Pourtant, quand nous même étions
enfants, nous n’avions pas l’impression d’être des incapables ou encore des semi
êtres humains… Nous avions déjà pleinement conscience de pouvoir accomplir tout
un tas de choses, à la mesure de notre stade de développement bien sûr.
Et c’est ainsi que les enfants
gagnent en confiance, en estime d’eux-mêmes mais aussi en responsabilité. Parce
que ce n’est qu’en ayant des responsabilités à gérer que l’on devient
responsable. Apprendre demande du temps, grandir demande du temps… Il est
nécessaire d’accorder ce temps, sans le voir pour autant comme un temps de
ratés, d’échecs. C’est en réalité un temps formateur, durant lequel nous avons
besoin de la confiance de notre entourage. Chaque enfant a son rythme propre.
Le rôle de parent et/ou d’éducateur
n’est guère facile. Parce qu’il demande avant tout un travail sur soi, non pas
sur l’enfant. C’est en travaillant notre confiance, avec une bonne dose de lâcher-prise
que nous pouvons construire des relations saines et significatives avec les
enfants, mais aussi avec toute personne. Ce travail demande souvent une
guérison de notre propre enfant intérieur à qui l’on n’a pas fait confiance. Et
aussi de sortir d’un conditionnement de l’adulte qui sait tout et de l’enfant
qui ne sait rien. Parce qu’en vérité, les enfants en savent beaucoup, vraiment
beaucoup. Et même la plupart du temps, beaucoup plus que la plupart des adultes.
Ils ont une conscience aigue des choses et de l’essentiel. L’adulte doit aussi
apprendre que liberté ne rime pas avec anarchie, il est possible d’établir des
limites saines, une autorité saine « qui fait grandir l’autre » comme
dit Michel Serres.
C’est à ce prix que nous offrirons
une place plus équitable et plus respectueuse à l’enfant dans nos sociétés.
ça fait du bien de lire des choses qui font écho à des convictions intimes...de voir formaliser une pensée diffuse !
RépondreSupprimerMerci pour votre commentaire (- désolée pour le retard, un problème technique m'empêchait de déposer des commentaires sur mon blog!)
SupprimerMerci cher(e) anonyme pour ce petit mot! Un très bon dimanche! :)
Cher amis
RépondreSupprimerJe suis une ex maitre waldorf roumaine qui a decouvert recement les recit de Ursula Burkhard. je suis interesee a traduire et publier en Roumanie ses merveilleuse contes sur les ETRES ELLEMENTERE . Aidez moi de contacter Ursula ou sa famille.
Merci. mon mail: vasilescu.ileana@yahoo.ro
Bonjour Ileana,
SupprimerMerci pour votre commentaire (- désolée pour le retard, un problème technique m'empêchait de déposer des commentaires sur mon blog!)
Je vous conseille de contacter les éditions Triades dans ce cas : http://www.editions-triades.com
Bonne continuation,
Aurore
Oui cela fait énormément de bien de lire ce que je ressens intimement et pour lequel je me bats contre tous, contre moi même ! Merci
RépondreSupprimerMerci cher(e) anonyme,
Supprimerpour votre commentaire (- désolée pour le retard, un problème technique m'empêchait de déposer des commentaires sur mon blog!)
Et si au lieu de se battre, vous favorisiez le lâcher-prise? Bon courage et bonne continuation!