Extrait d'un texte de René Barbier, La philosophie, école de vie et d'amour, publié sur son site, le 11/07/2011. Texte intégral disponible sur le site.
Réfléchir et se démarquer de ses
conditionnements familiaux, sociaux, culturels, imposent une certaine
souffrance et une lucidité sur les limites d'une telle entreprise. L'être de la
conscience tragique en connaît le prix et la pédagogie qui le mène, s'en
ressent. Porté par la dynamique de l'existence, il en connaît toutes les
ambivalences, les équivocités, la complexité. Mais il soutient également la
nécessité de choisir et de décider, dans une discussion permanente avec autrui.
L'autonomie - la création de ses propres normes - ne va pas sans la
confrontation avec le monde et sans une conscience supérieure qui régularise
les instincts trop personnels. Le tragique survient lorsque nous pressentons
que nous ne pouvons faire autrement que de suivre une certaine conduite.
La pédagogie de l'autonomie
s'appuie sur quelques principes simples:
- Le respect et la confiance a priori de l'élève dans sa singularité.
- La possibilité de croissance intellectuelle et morale de l'élève (Rogers).
- Une organisation souple des études. Les programmes doivent tenir compte de la personnalité et du rythme de chaque élève et de chaque équipe de travail.
- L'enseignant est, avant tout, un facilitateur d'apprentissage. Ses qualités d'animateur de groupe n'excluent pas pour autant ses capacités à donner de l'information, des éclairages, des conseils, des expertises.
- Le travail des élèves privilégie l'équipe, la coopération, l'entraide.
- L'évaluation (sur le sens et le processus de l'apprentissage) est préférée au contrôle (sur ce qui est retenu en fonction d'une référence immuable).
- L'intérêt du savoir se déplace de la classe, au monde social (par des échanges scolaires dans la pédagogie Freinet, des visites sur le terrain, des intervenants issus du milieu économique, intellectuel, culturel).
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