Relier les études et la vie
Un article de Laurence Cornu
Extrait :
Que les élèves réussissent à
l’école, et que l’école réussisse à les faire réussir au delà même de ses
murs : voilà à la fois des aspirations individuelles et des visées de bien
commun légitimes et non incompatibles. On cherche aujourd’hui à mesurer cette
réussite par l’évaluation des performances des élèves et des établissements. Si
le principe et les modalités de telles évaluations sont un sujet en soi (et un
objet controversé, la définition des critères de réussite appelant aussi la
réflexion), le comité de rédaction de la Revue internationale d’éducation de
Sèvres a souhaité aborder (ou peut-être « border ») cette question de
la réussite à partir de la thématique du plaisir et de l’ennui à l’école :
chacun peut en effet imaginer que réussir à l’école n’est pas étranger au
plaisir que l’on a de venir dans le lieu scolaire, ni à celui d’apprendre, et
cette considération commence à entrer dans les études sur l’efficacité des
systèmes scolaires. L’on sait aussi que les « décrochages », dont on
se préoccupe avec raison aujourd’hui, traduisent une perte de sens de l’école,
et même peur, dégoût, ennui, au sens fort du terme. L’intérêt d’une telle
thématique est en fait de se demander ce qu’on attend de l’école, en différents
lieux du monde, ce qu’on en attend au jour le jour, et pour « plus
tard », dans son expérience quotidienne, et dans une projection
temporelle. Le pari de ce dossier est de le faire non pas tant en essayant
« d’objectiver » la dimension de motivation ou de répulsion de ces
« affects », mais en donnant la parole aux acteurs mêmes, en pariant
sur l’intérêt, et même l’importance, d’une évaluation essentiellement
subjective, autrement dit d’une appréciation personnelle, non seulement comme
objet d’étude mais comme expression d’un sentiment et d’un jugement de réalité,
comme point de vue.
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