dimanche 2 décembre 2012

Relier les études et la vie


Relier les études et la vie
Un article de Laurence Cornu


Extrait :
Que les élèves réussissent à l’école, et que l’école réussisse à les faire réussir au delà même de ses murs : voilà à la fois des aspirations individuelles et des visées de bien commun légitimes et non incompatibles. On cherche aujourd’hui à mesurer cette réussite par l’évaluation des performances des élèves et des établissements. Si le principe et les modalités de telles évaluations sont un sujet en soi (et un objet controversé, la définition des critères de réussite appelant aussi la réflexion), le comité de rédaction de la Revue internationale d’éducation de Sèvres a souhaité aborder (ou peut-être « border ») cette question de la réussite à partir de la thématique du plaisir et de l’ennui à l’école : chacun peut en effet imaginer que réussir à l’école n’est pas étranger au plaisir que l’on a de venir dans le lieu scolaire, ni à celui d’apprendre, et cette considération commence à entrer dans les études sur l’efficacité des systèmes scolaires. L’on sait aussi que les « décrochages », dont on se préoccupe avec raison aujourd’hui, traduisent une perte de sens de l’école, et même peur, dégoût, ennui, au sens fort du terme. L’intérêt d’une telle thématique est en fait de se demander ce qu’on attend de l’école, en différents lieux du monde, ce qu’on en attend au jour le jour, et pour « plus tard », dans son expérience quotidienne, et dans une projection temporelle. Le pari de ce dossier est de le faire non pas tant en essayant « d’objectiver » la dimension de motivation ou de répulsion de ces « affects », mais en donnant la parole aux acteurs mêmes, en pariant sur l’intérêt, et même l’importance, d’une évaluation essentiellement subjective, autrement dit d’une appréciation personnelle, non seulement comme objet d’étude mais comme expression d’un sentiment et d’un jugement de réalité, comme point de vue.

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