Une petite école primaire perdue
au fin fond de l'Auvergne ; une de ces classes uniques où se côtoient, de
la maternelle au CM2, tous les enfants du même village; un instituteur dont
l'attention et la patience n'ont d'égales que la sérénité et la passion de
l'enseignement… Tels sont les principaux ingrédients de ce film documentaire de
Nicolas Philibert, Être et Avoir. Au rythme des saisons (les somptueux paysages
tantôt enneigés tantôt printaniers symbolisent à merveille l'écoulement du
temps) et des travaux des champs (en quelques intermèdes les rigueurs de la vie
des agriculteurs s'y trouvent décrites), le réalisateur a suivi pas à pas et
filmé pendant six mois les treize élèves de M. Lopez, explorant tour à tour
leurs doutes, leurs difficultés, leurs peines et leur enthousiasme face à
l'apprentissage des matières traditionnelles mais surtout des vraies valeurs de
la vie : la patience, la persévérance, l'humilité, le goût de l'effort,
l'entraide ou encore le respect de l'autre et la résolution des conflits… Au
fil des saynètes qui illustrent le quotidien de ces enfants, au sein même de
l'école comme dans celui du cercle familial, les explosions de joies et les
fous rires, issus de la drôlerie naturelle des enfants, alternent avec quelques
passages d'extrême émotion, comme celle de l'élève confiant douloureusement à
son instituteur la grave maladie de son père. Au final, on se passionne très
vite pour ces petits comme pour ce film splendide, frais et tonique, aussi
enrichissant que divertissant, qui fera regretter à bon nombre les heureux
moments d'intimité et d'insouciance de l'école primaire. --Frédéric Thorens
Nicolas Philibert, Etre et avoir. 2002. Maïa films, les films d'ici.
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