Concevons des scénarios pédagogiques... et vite !
La première fois que j’ai entendu parler de nomadisme en éducation, le terme
était associé au podcast, à tous ces fichiers éducatifs que l’on pouvait
télécharger du Web et installer sur un lecteur MP3 avec ou non capacités vidéo.
L’accès à de nombreuses applications web, des sites d’information et des médias
sociaux, notamment, rendait le concept encore plus intéressant.
Ainsi nous est-il possible
d’exercer nos habiletés de base : lire, écrire, écouter et visionner des
informations à la fine pointe des univers de savoirs actuels de n’importe où
que l’on soit. Des données de l’UNESCO nous informait que 90% de la population
mondiale pouvait disposer de technologie mobile, ce qui représente entre autres
d’importantes ressources au service de l’éducation dans des régions reculées du
monde et en alphabétisation.
Mais le concept de nomadisme
pédagogique évolue au fil de progrès technologiques, souvent encore mal
maîtrisé en milieu scolaire ; d’où l’urgence de multiplier les expériences
et de créer une banque de scénarios d’apprentissage riche et stimulante.
1- Un micromonde éducatif datant
de la Nuit des Temps
Une brève recherche sur le
nomadisme pédagogique me permet de comprendre qu’il s’agit, à la base, d’une
formule éducative datant de la Nuit des Temps, bien avant l’existence des
institutions scolaires, au service d’une pédagogie ouverte de longue date.
Certains dispositifs sont même associés à l’idée de l’apprentissage à domicile,
en voyages, et même ceux pris en charge par les communautés. L’accent y était
mis par la transmission des savoirs et des valeurs de la société, qui
assurerait la pérennité de la collectivité. De nos jours, y est intégrée
également l’acquisition des notions des programmes scolaires officiels.
D’une manière ou d’une autre,
nous sentons l’importance d’un contexte scolaire informel qui met l’accent sur
le développement personnel et l’acquisition de stratégies d’apprentissage
autonomes. Pensons aux pauses-voyages dans un cheminement scolaire, aux
navires-écoles ou encore au respect de communautés éloignées, etc. Pensons
aussi à une redéfinition de l’école dans laquelle les professeurs et les élèves
partagent les tâches de conciergerie, de cuisine, en plus des cours. En ville,
les musées, l’art de la rue (les murales, l’architecture, etc.), les
expériences de compagnonnage en milieu de travail deviennent d’importantes
sources d’informations.
Dans l’ensemble de ces systèmes,
les élèves apprennent à faire face aux aléas de leur environnement, l’art de la
débrouillardise, des compétences de nature professionnelle, etc. bien en lien
avec le monde réel. Bref, le nomadisme nous rappelle qu’il est possible
d’apprendre de tout et partout.
2 - L’impact des technologies et
le besoin d’adaptation
De prime abord, les technologies
portables facilitent le rapprochement des frontières. Jamais dans l’histoire de
l’humanité, le savoir officiel n’a été aussi disponible à l’ensemble des
habitants de la Terre. Chacun des micromondes éducatifs mentionnés précédemment
peut y avoir accès par le biais d’un lecteur MP3, d’un ipod, d’un téléphone
mobile, d’une console de jeu vidéo, d’un GPS même, d’une tablette numérique ou
d’un ordinateur portable, etc. Par conséquent, l’expression e-éducation nomade,
ou d’éducation nomade en ligne serait-elle peut-être plus juste pour distinguer
le nomadisme de l’ère des technologies modernes à celles des technologies plus anciennes.
Si ce e-nomadisme s’inscrit en
continuité au nomadisme pédagogique et à la formation de micromondes éducatifs,
comment justifier que de nombreuses écoles secondaires procèdent à la
confiscation des téléphones mobiles de leurs élèves, démontrant ainsi leur
incapacité à tirer profit des avantages offerts par ces outils en
éducation ? De nombreux éducateurs et parents dénoncent à tort
ou à raison le temps consacré par leurs enfants avec une manette de
jeu vidéo, au détriment d’activités sportives, de scocialisation, d’études ou
de leçons.
Conclusion
Le nomadisme scolaire constitue
vraisemblablement la formule éducative la plus employée par l’être humain au
cours de son évolution, une vision que l’expansion des technologies
portables tend à renforcer, obligeant l’école à se redéfinir. Dans ce
contexte, il me semble important que les éducateurs intéressés puissent définir
des scénarios d’apprentissage en conséquence, qu’ils puissent rendre
accessibles à l’ensemble de la communauté des acteurs de l’éducation. Un
certain sentiment d’urgence provient du rythme phénoménal des développements
technologiques en cours, chaque jour rempli de promesses d’avenir tant en
matière de lutte au décrochage, qu’à la valorisation de l’apprentissage
informel qu’en matière de rapprochements Nord-Sud.
Références
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