samedi 17 novembre 2012

A l'école de l'autonomie, une nouvelle école Montessori (Sud-Ouest)


Une troisième école Montessori vient d'ouvrir sur l'agglomération. Elle se réclame de la méthode du médecin italien qui encourage l'autonomie et la concentration.

Les enfants « prennent un travail » qui est basé sur le sensoriel. (photo Stéphane Lartigue)

Et de trois. Après Latresne et Caudéran, les Chartrons viennent de se doter d'une école Montessori. Une initiative de Laurence Cadran qui a découvert la célèbre méthode basée sur l'autonomie et la concentration, un peu par hasard. « C'est en général le bouche à oreille qui fonctionne. À l'époque, mon fils était en maternelle et je m'interrogeais sur d'autres pédagogies. Une maman m'a parlé de Montessori. Je me suis dit, je vais le faire. »

Professeur de fitness, Laurence Cadran suit la formation et commence à la pratiquer à domicile avec sa fillette. « Quand elle est entrée au CP, elle avait de l'avance en maths. Le système ne recherche pas la performance mais le développement de l'autonomie, de l'indépendance vis-à-vis de l'adulte. J'étais convaincue et, à la demande d'amis, j'ai décidé de monter une école. »

« L'envol des papillons » vient donc d'ouvrir rue du Jardin-Public avec trois éducatrices - on ne parle pas d'institutrices - et 13 bambins âgés de 2 à 6 ans. Sophie Brouesse s'occupe des 2-3 ans. « J'avais un Capes d'espagnol, mais je n'arrivais pas à trouver ma voie dans l'Éducation nationale traditionnelle. J'ai découvert la pédagogie Montessori qui a l'avantage de ne rien imposer à l'enfant. Il se lève quand il veut pour "prendre un travail" et on ne le force pas. Tout est basé sur le sensoriel. »
Les six petits de sa section apprennent la géométrie en touchant des triangles, la notion de volume en manipulant des cylindres de bois, alignent des barres pour comprendre les longueurs, passent le doigt sur des lettres rugueuses en papier de verre pour les identifier et les nommer. « Pour les maths, ils touchent des perles dorées, par dix, cent ou mille et les soupèsent. Pour le langage, on utilise des petites cartes, montrant, par exemple, la vache qui mange de l'herbe. Quand ils sortiront de l'école pour le CP, ils sauront lire et compter. »

Née en 1870, le docteur Maria Montessori s'occupa d'enfants déficients sensoriels en leur faisant manipuler des lettres rugueuses et des cubes. Très vite, elle remarqua que les petits du niveau primaire obtenaient de meilleurs résultats que ceux qui n'avaient pas de problèmes. En 1907, elle ouvrit une école dans un quartier populaire de Rome où les enfants défavorisés utilisaient du matériel sensoriel qu'elle avait mis au point avec l'aide de trois praticiens français. Les résultats apparurent vite : les élèves étaient plus concentrés et dès 4 ans commençaient à lire et écrire sans effort démesuré.
3 000 euros par an

En 1910, elle créa une gamme de matériel pédagogique qui permet d'effectuer les gestes de la vie pratique : couper des feuilles, transvaser des graines, fermer un bouton etc.

La troisième éducatrice, Lisa Tighe, leur parle en anglais. « J'ai voulu associer les enfants à la vie de l'école et ils coupent les fruits pour le goûter. Également, les parents s'impliquent en faisant le ménage, en plaçant des étagères ou en animant des petits ateliers de jardinage ou de peinture », explique Laurence Cadran qui a créé l'association Apprendre avec Montessori aujourd'hui pour gérer l'école qui n'est pas sous contrat. La scolarité coûte 3 000 euros par an, sur dix mois.

Site : www.ecolemontessorichartrons.jimdo.fr/ - Tél. 0 605 390 373

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