Une troisième école Montessori
vient d'ouvrir sur l'agglomération. Elle se réclame de la méthode du médecin
italien qui encourage l'autonomie et la concentration.
Les enfants « prennent un travail » qui est basé sur le sensoriel. (photo Stéphane Lartigue) |
Et de trois. Après Latresne et
Caudéran, les Chartrons viennent de se doter d'une école Montessori. Une
initiative de Laurence Cadran qui a découvert la célèbre méthode basée sur
l'autonomie et la concentration, un peu par hasard. « C'est en général le bouche
à oreille qui fonctionne. À l'époque, mon fils était en maternelle et je
m'interrogeais sur d'autres pédagogies. Une maman m'a parlé de Montessori. Je
me suis dit, je vais le faire. »
Professeur de fitness, Laurence
Cadran suit la formation et commence à la pratiquer à domicile avec sa
fillette. « Quand elle est entrée au CP, elle avait de l'avance en maths. Le
système ne recherche pas la performance mais le développement de l'autonomie,
de l'indépendance vis-à-vis de l'adulte. J'étais convaincue et, à la demande
d'amis, j'ai décidé de monter une école. »
« L'envol des papillons » vient
donc d'ouvrir rue du Jardin-Public avec trois éducatrices - on ne parle pas
d'institutrices - et 13 bambins âgés de 2 à 6 ans. Sophie Brouesse s'occupe des
2-3 ans. « J'avais un Capes d'espagnol, mais je n'arrivais pas à trouver ma
voie dans l'Éducation nationale traditionnelle. J'ai découvert la pédagogie
Montessori qui a l'avantage de ne rien imposer à l'enfant. Il se lève quand il
veut pour "prendre un travail" et on ne le force pas. Tout est basé
sur le sensoriel. »
Les six petits de sa section
apprennent la géométrie en touchant des triangles, la notion de volume en
manipulant des cylindres de bois, alignent des barres pour comprendre les
longueurs, passent le doigt sur des lettres rugueuses en papier de verre pour
les identifier et les nommer. « Pour les maths, ils touchent des perles dorées,
par dix, cent ou mille et les soupèsent. Pour le langage, on utilise des
petites cartes, montrant, par exemple, la vache qui mange de l'herbe. Quand ils
sortiront de l'école pour le CP, ils sauront lire et compter. »
Née en 1870, le docteur Maria
Montessori s'occupa d'enfants déficients sensoriels en leur faisant manipuler
des lettres rugueuses et des cubes. Très vite, elle remarqua que les petits du
niveau primaire obtenaient de meilleurs résultats que ceux qui n'avaient pas de
problèmes. En 1907, elle ouvrit une école dans un quartier populaire de Rome où
les enfants défavorisés utilisaient du matériel sensoriel qu'elle avait mis au
point avec l'aide de trois praticiens français. Les résultats apparurent vite :
les élèves étaient plus concentrés et dès 4 ans commençaient à lire et écrire
sans effort démesuré.
3 000 euros par an
En 1910, elle créa une gamme de
matériel pédagogique qui permet d'effectuer les gestes de la vie pratique :
couper des feuilles, transvaser des graines, fermer un bouton etc.
La troisième éducatrice, Lisa
Tighe, leur parle en anglais. « J'ai voulu associer les enfants à la vie de
l'école et ils coupent les fruits pour le goûter. Également, les parents
s'impliquent en faisant le ménage, en plaçant des étagères ou en animant des
petits ateliers de jardinage ou de peinture », explique Laurence Cadran qui a
créé l'association Apprendre avec Montessori aujourd'hui pour gérer l'école qui
n'est pas sous contrat. La scolarité coûte 3 000 euros par an, sur dix mois.
Site :
www.ecolemontessorichartrons.jimdo.fr/ - Tél. 0 605 390 373
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