Le flow, flux en français, est l'état de concentration maximale que peut expérimenter une personne lorsqu'elle est totalement absorbée par ce qu'elle fait. Ce concept vaut tant pour l'éducation, que le sport ou encore la spiritualité. C’est le psychologue hongrois Csikszentmihalyi qui a inventé
ce concept, dans le cadre d’une conception humaniste de la créativité.
Dans le souci d'identifier les
conditions qui caractérisent les moments décrits par les gens comme étant parmi
les meilleurs moments de leur vie, Csikszentmihalyi (1975) a interrogé des
alpinistes, des joueurs d’échec, des compositeurs de musique et bien d’autres
personnes qui consacrent beaucoup de temps et d’énergie à des activités pour le
simple plaisir de les faire sans recherche de gratifications conventionnelles comme
l’argent ou la reconnaissance sociale. Les résultats de ces recherches lui ont
permis de définir le concept de l’expérience optimale, qu’il appelle "Flow"
(Csikszentmihalyi, 1990), et qui réfère à l’état subjectif de se sentir bien
(Csikszentmihalyi & Patton, 1997). Le Flow peut être ressenti dans divers
domaines tels l’art, l’enseignement, le sport... Le Flow se manifeste souvent
quand il y a perception d’un équilibre entre ses compétences personnelles et la
demande de la tâche (Csikszentmihalyi, 1975).
« Voilà ce que nous
entendons par expérience optimale. C’est ce que ressent le navigateur quand le
vent fouette son visage… C’est le sentiment d’un parent au premier sourire de
son enfant. Pareilles expériences intenses ne surviennent pas seulement lorsque
les conditions externes sont favorables. Des survivants de camp de
concentration se rappellent avoir vécu de riches et intenses expériences
intérieures en réaction à des évènements aussi simples que le chant d’un oiseau
[...]. Ces grands moments de la vie surviennent quand le corps ou l’esprit sont
utilisés jusqu’à leurs limites dans un effort volontaire en vue de réaliser
quelque chose de difficile et d’important. L’expérience optimale est donc
quelque chose que l’on peut provoquer... Pour chacun, il y a des milliers de
possibilités ou de défis susceptibles de favoriser le développement de soi (par
l’expérience optimale). »
(Csikszentmihalyi, 2004, p24).
1
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Equilibre entre défi et
habilité
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2
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Concentration sur la tâche
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3
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Cible claire
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4
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Rétroaction, feedback clair et
précis
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5
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Absence de distraction
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6
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Contrôle de l'action
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7
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Absence de préoccupation à
propos du soi – dilatation de l’ego
(mais paradoxalement, le sens
de soi se trouve renforcé)
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8
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Altération de la perception du
temps
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9
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Expérience autotélique – bien être
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Le Flow dans l'éducation
Un nombre grandissant de
recherches s’intéressent à l’étude du Flow en contexte éducatif, par exemple
pour étudier le soutien à l’autonomie et à la motivation intrinsèque dans l’enseignement
primaire (Turner, Taylor, Bennett & Fitzgerald, 1998), la motivation des
élèves de collèges (Rathunde & Csikszentmihalyi, 2005) ou encore l’impact
des pédagogies actives (basées sur des activités collectives) dans des lycées
(Peterson & Miller, 2004) ou dans des universités (Shernoff,
Csikszentmihalyi, Schneider & Shernoff, 2003). Turner et Meyer (2004) ont
notamment étudié l’impact du soutien et de l’étayage des étudiants par les
enseignants sur le Flow. Pour notre part, nous avons souvent été très
impressionnés d’observer dans des espaces virtuels de formation formels comme
informels, des hyperconnectants enthousiastes capables de catalyser une
dynamique collective positive (Heutte & Casteignau, 2006) en nous donnant
l’impression qu’ils le faisaient sans revendication ou attente de gratification
particulière : comme s’il le faisait juste pour le plaisir (Heutte,
2010) ! Nous nous sommes bien souvent interrogés sur ce qui pouvait être
le « carburant » de ces personnes, notamment dans le dessein de
pouvoir valoriser pédagogiquement cette énergie gratuite dans des dispositifs
d’accompagnement et de formation (Heutte, 2009). L’idée que l’envie de vivre
des temps forts collectifs pour « apprendre » et
« connaître » pouvait être l’une de leurs motivations intrinsèques,
nous a progressivement traversé l’esprit et se trouve être en grande partie à
la base de nos travaux de recherche (Heutte, 2005).
(Source: jean.heutte.free.fr)
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