Le Monde.fr | 12.11.2012 - Par
Camille Labro
Les enfants et leur rapport au
monde et à la nourriture : le sujet fut au cœur de nombreuses conférences du
Salon du Goût / Terra Madre
2012. Pour la chef et activiste américaine Alice Waters,
également vice-présidente US de Slow Food, l'avenir
réside dans une " Révolution Délicieuse ", qui commencerait dès les
bancs d'école. De Berkeley (Californie), où elle créa le premier Edible
Schoolyard dans une école publique, à l'Australie et ses Kitchen
Gardens, des centaines d'écoles se dotent aujourd'hui de "jardins
comestibles" où les enfants cultivent, cuisinent et dégustent ensemble
légumes, herbes, volailles...
Si le concept du "jardin d'école" existe depuis des
siècles (Jean-Jacques Rousseau défendait déjà l'importance d'intégrer la nature
dans l'éducation), la nouveauté que prônent Alice Waters comme l'Australienne
Stephanie Alexander, c'est de tisser
ces valeurs horticoles, agricoles, terriennes et culinaires au sein même du
cursus académique. Dans les pays moins privilégiés, la priorité est avant tout
de garder
les enfants à l'école et de les nourrir
au mieux.
A Turin, autour de la table ronde
intitulée "L'éducation du goût, fondement de la révolution", on
rencontra aussi Vandana Shiva,
célèbre activiste environnementale et vice-présidente de Slow Food Inde, Noel Nanyunja, jeune Ougandaise en
charge du développement de jardins Slow Food en Afrique, ou encore l'Indonésienne Hayu
Dyah Patria, qui développe l'enseignement des plantes sauvages et
traditionnelles auprès des enfants, afin de parer
aux problèmes de malnutrition. Pour toutes ces femmes et ces contextes très
différents (des ravages de la sous-alimentation
aux dangers de l'obésité galopante), l'éducation "comestible" est
aussi une manière de réintroduire les idées
de plaisir, de santé, de goût et de "durabilité" au sein des systèmes
éducatifs et auprès des générations futures.
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